Les talibans ont assuré mardi que la guerre était terminée en Afghanistan et que tous leurs adversaires seraient pardonnés, lors de leur première conférence de presse après avoir pris le pouvoir à Kaboul.
« La guerre est terminée (. le chef des talibans) a pardonné tout le monde », a déclaré le porte-parole Zabihullah Mujahid. « Nous nous engageons à laisser les femmes travailler dans le respect des principes de l’islam ».Peu avant cette conférence de presse, le numéro 2 des talibans, le mollah Abdul Ghani Baradar, est arrivé en avion à Kandahar, dans le sud du pays, en provenance de Doha.M. Mujahid a déclaré que les talibans allaient bientôt former un gouvernement, mais il a donné peu de détails sur sa composition, se contentant de dire qu’ils allaient « établir des liens avec toutes les parties ». »Tous ceux qui sont dans le camp opposé sont pardonnés de A à Z », a-t-il assuré. « Nous ne chercherons pas à nous venger ».Interrogé sur la différence entre le mouvement qui a été chassé du pouvoir par l’intervention américaine il y a vingt ans et les talibans d’aujourd’hui, il a répondu : « Si la question est basée sur l’idéologie, et les croyances, il n’y a pas de différence. mais si c’est en fonction de l’expérience, de la maturité et de la perspicacité, sans aucun doute, il y a de nombreuses différences. » »Les étapes d’aujourd’hui seront positivement différentes des étapes passées », a-t-il assuré.
L’UE va devoir engager un dialogue
donc on doit communiquer avec les talibans », a-t-il insisté, tout en assurant que Bruxelles restait « vigilant » sur le respect des normes internationales par les nouvelles autorités.Les talibans seront jugés « selon leurs actions », a abondé après la réunion le ministre allemand des Affaires étrangères Heiko Maas. « Ce qui importe avant tout, c’est que la transition se fasse de façon pacifique », a-t-il martelé.
Ottawa ne reconnaîtra pas un gouvernement taliban
Le Canada « n’a pas l’intention de reconnaître un gouvernement taliban », a déclaré mardi le Premier ministre Justin Trudeau au moment où la communauté internationale s’interroge sur les futures relations avec le groupe fondamentaliste qui a repris le pouvoir en Afghanistan. « Lorsqu’ils étaient au pouvoir il y a 20 ans, le Canada ne reconnaissait pas leur gouvernement. Ils ont renversé par la force et remplacé un gouvernement dûment élu, et forment un groupe terroriste d’après la loi canadienne », a-t-il poursuivi en marge d’un point presse en Ontario pour la campagne législative.Les Etats-Unis avaient affirmé lundi qu’ils ne reconnaîtraient un gouvernement mené par les talibans qu’à condition que ces derniers respectent les droits des femmes et rejettent les terroristes.Et le Premier ministre britannique Boris Johnson avait appelé lundi à organiser une rencontre des dirigeants du G7 pour « adopter une approche unifiée sur l’Afghanistan », notamment concernant la reconnaissance de tout futur gouvernement.