Publié le 10 déc. 2021 à 8 :38Une élection présidentielle ne se joue jamais sur des enjeux de politique étrangère. Bien que régulièrement débattu , cet adage ne semble pas être démenti d’un scrutin à l’autre.
Faut-il pour autant que les candidats fassent l’impasse sur les sujets diplomatiques ? Au contraire, selon un sondage réalisé par l’institut Opinionway pour le think tank parisien Open Diplomacy.Les trois quarts des Français jugent « importante » la politique étrangère d’un candidat à l’élection présidentielle. « Cela montre que dans le débat public français, on arrive à faire le lien entre les sujets qui nous concernent, nous citoyens, et ce qui se joue à l’échelle internationale, estime Thomas Friang, fondateur et directeur général d’Open Diplomacy.
Nous avons compris que la quasi totalité de ces problèmes sont partagés avec le reste du monde et ne sont pas solubles dans des réponses nationales. »Conséquence, « tous les raisonnements nationalistes qui consistent à fermer les frontières peuvent être assez vite ringardisés si on a un discours sérieux sur le rôle de la France », avance Thomas Friang. L’analyste se risque à y voir « une explication d’une partie de l’abstentionnisme », les électeurs attendent des candidats qu’ils intègrent la complexité de la mondialisation dans leur programme mais ne les jugent « pas à la hauteur » sur ce plan.
Bilan nuancé du quinquennat
suivies de la diplomatie climatique pour faire vivre l’Accord de Paris après le retrait des Américains sous l’administration Trump. Les initiatives économiques, pour améliorer l’attractivité du pays et bâtir une fiscalité internationale plus juste, n’arrivent qu’ensuite.
Alors que le casting de la présidentielle se dessine peu à peu, pour Thomas Friang, la grande question qui structurera cette élection pourrait être celle du moyen « de reprendre le contrôle de notre destin, redevenir souverain ». A droite et à l’extrême droite, la réponse se borne pour le moment à une thématique : la fin de l’« immigration incontrôlée ».