la promesse d’une vie à l’abri des bombes pour huit femmes et deux enfants


« Ils m’ont appelée il y a trente minutes. Les bus ne devraient pas tarder à arriver… » Derrière ses lunettes de soleil, Angélique dissimule une émotion inédite. Comme une poignée d’autres Lorrains, elle a accepté de répondre à l’appel de l’association Solidar IT qui est allée chercher des réfugiés ukrainiens jusqu’en Pologne afin de les mettre à l’abri de tout danger , dans le secteur de Thionville et de la frontière luxembourgeoise.« Il fallait des familles pour loger les gens à leur arrivée  : j’ai dit oui, raconte-t-elle. Je dispose d’une chambre libre  : j’ai tout nettoyé, tout préparé en trombe car cela s’est décidé hier seulement. J’espère que la dame que je vais accueillir se sentira bien. Je sais qu’elle a emmené son chat alors j’ai acheté des gamelles pour l’eau et la nourriture. Ce n’est rien, juste une toute petite attention… »

Femmes et enfants

10 h 35. Pile comme annoncé, les deux minibus affrétés par Solidar IT se garent place Turenne. Angélique s’avance. Très vite, d’autres personnes ayant proposé leur soutien arrivent à sa suite. Un comité d’accueil s’improvise, sur le trottoir devant chez le bouquiniste. L’émotion est évidente ; chacun a envie de dire quelques mots réconfortants malgré la barrière de la langue.

la promesse d’une vie à l’abri des bombes pour huit femmes et deux enfants

Dans les véhicules, les silhouettes exclusivement féminines se déplient ; blousons et manteaux sont enfilés rapidement. Deux familles avec une fillette et un bébé ainsi qu’une dame seule ont fait cet improbable voyage vers l’inconnu. Quand les portes s’ouvrent enfin, des sourires furtifs viennent éclairer les visages des Ukrainiennes. Un hochement de tête suit. Bienvenue dans un pays en paix  !

Téléphoner et travailler

Les premières préoccupations se dessinent sans attendre. La traductrice arrivée en soutien des réfugiées est assaillie de questions. Toutes souhaitent appeler au pays pour prendre et donner des nouvelles mais personne n’a de carte SIM. « Elles ont été commandées, on va les leur fournir très rapidement », répond un des bénévoles de l’association.

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Les plus jeunes insistent  : elles souhaitent travailler au plus vite, ne pas rester inactives le temps que durera leur séjour en France. « Est-ce que des formalités sont nécessaires pour ça ? », demande la traductrice pressée de trouver une réponse. « Oui, la préfecture est avertie ; les choses vont se faire mais attendez, on vient juste d’arriver… » Amandine, qui a fait le voyage avec son époux et deux connaissances pour le compte de Solidar IT, est éreintée mais heureuse. « Le voyage s’est très bien passé ; il n’y a pas eu de pleur. Je dirai qu’il y avait un grand apaisement ». La jeune femme qui réside dans le Pays-Haut salue la dignité et le courage de ces femmes.À ce jour, une quarantaine de réfugiés sont arrivés à Thionville. Les familles sont logées par des particuliers ; la mairie leur met à disposition l’espace Saint-Nicolas une fois par semaine afin de se retrouver et de disposer de traductrices.Le début d’une nouvelle vie qui s’organise loin des bombes et des tirs de mortier.