Le gouvernement a lancé le débat sensible sur davantage d’autonomie pour la Guadeloupe, département secoué comme la Martinique par une explosion sociale née d’un mouvement contre l’obligation vaccinale pour les soignants, émaillée de violences, pillages et blocages routiers. Lors des réunions de ces derniers jours pour tenter de résoudre la crise, « certains élus ont posé la question en creux de l’autonomie », a reconnu ministre des outre-mer, Sébastien Lecornu, dans une allocution télévisée aux Guadeloupéens.« D’après eux, la Guadeloupe pourrait mieux se gérer d’elle-même.
Ils souhaitent moins d’égalité avec l’Hexagone, plus de liberté de décision par les décideurs locaux. Le gouvernement est prêt à en parler, il n’y a pas de mauvais débats du moment que ces débats servent à résoudre les vrais problèmes du quotidien des Guadeloupéens », a poursuivi le ministre.
Les critiques de Xavier Bertrand
Après les avoir consultés, je constate que des élus antillais souhaitent que certaines questions, notamment sanitaires soient à l’avenir traitées localement = + d’autonomie.
Nous ne refusons pas ce débat », a-t-il souligné.
« Ce qui est en jeu, c’est l’unité de la Nation »
Autre candidat chez LR à l’investiture pour la présidentielle, Michel Barnier a estimé que ce qui était « en jeu, c’est l’unité de la Nation ». « Ce que l’on attend du gouvernement aux Antilles, c’est de l’autorité, du dialogue et un soutien sanitaire et économique.
Ni panique, ni improvisation. Il n’est pas permis de semer le doute sur notre attachement à la France d’outre-mer », a-t-il mis en garde.Eric Ciotti, également dans la course à l’investiture LR, a lui dénoncé un recul de l’exécutif.
« Après Notre-Dame-des-Landes, le macronisme cède encore face à la rue et aux émeutiers aux Antilles – ouverture d’un dialogue sur l’autonomie de la Guadeloupe – report de l’obligation vaccinale des soignants Avec Macron, la République cède et recule face à la violence », a-t-il twitté.À l’extrême droite, la candidate à la présidentielle du RN Marine Le Pen a pour sa part estimé que « pour essayer d’acheter les indépendantistes radicaux, le gouvernement se dit prêt à lâcher la Guadeloupe ». « Ce n’est pas ce que les Guadeloupéens attendent ! Ils attendent de l’État d’être protégés et respectés et qu’on leur offre des perspectives d’avenir », a-t-elle ajouté dans un tweet.
« 1 000 emplois aidés pour les jeunes »
Sébastien Lecornu a également annoncé le financement de « 1 000 emplois aidés pour les jeunes, avec un accompagnement spécifique et une formation, dans le secteur non marchand, pour soutenir les collectivités ou les associations sociales, sportives, environnementales du territoire ». En Guadeloupe, 35 % de la population vit au-dessous du seuil de pauvreté national, avec un fort taux de chômage (19 %), notamment chez les jeunes (35 % en 2020 contre une moyenne nationale de 20 %).Pour sortir de cette crise née du refus de la vaccination anti-Covid obligatoire pour les personnels soignants et les pompiers, le gouvernement avait d’abord annoncé vendredi reporter l’application cette mesure au 31 décembre.
De plus, il a proposé la levée de la suspension des personnels non vaccinés et de leur rémunération pour ceux qui acceptent un « accompagnement personnel » en vue notamment d’un reclassement. Par ailleurs, le préfet de Guadeloupe « a décidé la prorogation du couvre-feu de 18 heures à 5 heures jusqu’au lundi 29 novembre 2021 à 5 heures ». Jeudi, le préfet de Martinique avait, lui, instauré un couvre-feu « de 19 h 00 à 5 h 00 jusqu’au retour au calme ».
« Le pass sanitaire qui empêche tout le monde de vivre »
secrétaire général adjoint de l’UTS-UGTG du CHU de Pointe-à-Pitre, présent sur le piquet de grève devant l’établissement.
« J’ai l’impression qu’on ne s’entend pas, qu’on ne se comprend pas (…) On veut une dérogation pour que cette loi ne soit pas appliquée chez nous ! Et pas que chez les pompiers ! », a pour sa part clamé Jocelyn Zou, représentant du syndicat Force Ouvrière chez les pompiers, à l’antenne de la radio RCI.
Tirs en Martinique
dont cinq par balles.Une dizaine d’interpellations ont eu lieu en Martinique dans la nuit, selon le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin.
Selon le porte-parole du gouvernement, Gabriel Attal, il « y a eu près de 150 interpellations depuis le début de cette situation en Guadeloupe et en Martinique ».
.