La sauterelle « Warramaba virgo », 250 000 ans sans copuler


« Warramaba virgo ». UNIVERSITÉ DE MELBOURNE Richard Feynman, Prix Nobel de physique et grand penseur de sa discipline, aimait à dire que celle-ci est comme le sexe  : « Bien sûr, cela peut donner des résultats pratiques, mais ce n’est pas pour cela que nous le faisons. » Les biologistes de l’évolution, eux, se soucient peu de physique théorique. En revanche le sexe les passionne, plus particulièrement ses résultats pratiques. Un sacré mystère, au demeurant. Car aussi agréable soit-elle, la reproduction sexuée – puisque c’est de cela que parlait Feynman – présente de sérieux défauts. D’abord, la moitié des individus sont dans l’incapacité de donner naissance à une quelconque progéniture. Un véritable gaspillage évolutif. Par ailleurs, la recherche d’un partenaire et tous les rituels qui l’accompagnent demandent une énergie non négligeable. Quant à l’accouplement, il expose souvent les impétrants aux attaques de prédateurs. Alors pourquoi le sexe ? Pourquoi l’écrasante majorité du monde animal – tous les mammifères et les oiseaux, l’essentiel des reptiles et des insectes – compte-t-il des mâles et des femelles et impose-t-il la rencontre de leurs gamètes ? Les biologistes ont répondu depuis longtemps  : l’échange de gènes qui résulte de la fécondation produit de la diversité. Avec deux avantages majeurs  : elle permet de purger les mutations défavorables apparues au fil des générations. Surtout, elle accélère la capacité d’adaptation au changement de l’environnement.

Chaque fille est une copie de sa mère

ou plutôt par son tout jeune fils – La suite est réservée aux abonnés.