en lui faisant miroiter une implication comme comptable dans un projet de cannabis.
en Montérégie.
Les accusés de 45 et 49 ans auraient ensuite incinéré les cadavres dans leur cour, effaçant ainsi toutes traces des crimes.
les enquêteurs ont reçu une aide inespérée trois ans plus tard quand l’assassin, un tueur à gages de la mafia, s’est rendu afin de devenir délateur.
En échange, il réclamait de la protection et de l’aide psychiatrique, entre autres.
Grâce à un agent double, la Sûreté du Québec a alors mis en place une opération digne d’un polar ou d’un scénario de film. Le but était d’utiliser le tueur devenu agent civil d’infiltration, de l’équiper de micros et de caméras, et d’obtenir des déclarations incriminantes du couple.
Une première rencontre s’est ainsi déroulée dans un restaurant de la Montérégie où travaillait Marie-Josée Viau, a expliqué le sergent Malenfant.
« Il y a eu deux scénarios », a affirmé au jury le témoin, qui en était à son quatrième jour à la barre vendredi.
le sergent s’est toutefois gardé de livrer davantage de détails de l’opération au jury.
Le suspense sera donc maintenu jusqu’à ce que les jurés puissent entendre le fruit de l’écoute électronique.
Au début du procès, la Couronne avait affirmé qu’on y entendrait Guy Dion déclarer avoir « fait ce qui lui a été demandé » ou encore le couple expliquer le nombre de cordes de bois et de bidons d’essence utilisés afin d’incinérer les corps des frères Falduto.
Le délateur n’était pas toujours facile à gérer pour la SQ
Gérer l’assassin des frères Falduto devenu une taupe de la Sûreté du Québec n’a pas été un jeu d’enfant, entre ses menaces de tuer des gens et son exorbitante consommation quotidienne de cannabis.
Me Mylène LareauAvocate de la défense
« De 30 grammes par jour est montée à 60 grammes », a affirmé l’avocate de la défense Me Mylène Lareau, vendredi au procès de Marie-Josée Viau et Guy Dion, tandis que sa collègue Me Nellie Benoît suggérait que 30 grammes de pot correspondaient à l’équivalent de 100 joints.
Bombardant le sergent superviseur Stéphane Malenfant, la criminaliste lui a ainsi fait confirmer que durant les neuf mois où le délateur a travaillé pour coincer les accusés, la police lui achetait aussi du papier à rouler, en plus de le laisser se préparer des brownies au pot.
« est légal », a toutefois rappelé le témoin.
a convenu le sergent alors qu’il répondait aux questions de l’avocate de la défense.
« Faut pas penser qu’on va le convaincre avec des arguments rationnels, il faut penser différemment », a-t-il expliqué au jury.
Ainsi, il est arrivé un moment où le délateur s’est mis à menacer de tuer une femme qui lui aurait transmis une maladie vénérienne, ou encore des gens qui l’auraient agressé sexuellement.
Il a également fallu le rassurer, quand il s’est mis à croire que l’opération visant à coincer ses complices allégués en était une pour l’incriminer lui-même.
Et pour ce faire, le sergent a expliqué que son équipe avait développé une méthode, expliquée par une analogie de pêche.
« Pour les gens qui vont à la pêche avec une petite ligne et qu’un gros poisson mord, il ne faut pas tirer trop vite, a-t-il illustré. Il faut laisser se fatiguer, et il va devenir calme. »
Cette méthode de « le laisser ventiler sans répondre et de le laisser parler » a été utilisée à plusieurs reprises, a-t-il affirmé.
Et cela semble avoir fonctionné, puisque Viau et Dion ont finalement été accusés de meurtres et de complot pour meurtre.
Les audiences se poursuivent lundi.
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