La troisième dose passe à l'offensive


Un choix du gouvernement luxembourgeois face à une immunité encore trop fragile.

Campagne de vaccination

Patrick JACQUEMOT

Un choix du gouvernement luxembourgeois face à une immunité encore trop fragile.

La troisième dose passe à l'offensive

Du neuf, il fallait forcément que le gouvernement en propose ce vendredi. Face à un «taux de vaccination qui augmente trop lentement» (dixit Xavier Bettel) et un virus qui accélère, la réactivité s’imposait. Aussi, le Premier ministre et la ministre de la Santé luxembourgeoise ont décidé de passer la surmultipliée question injections anti-covid. Et protéger plus de monde impliquera la mise à disposition des sérums dans plus de lieux, et à plus de générations.

Face à un taux de vaccination anti-covid trop bas, le gouvernement élargit la population vaccinable et les points de vaccination. Avec injections possibles aussi bien dans les pharmacies qu’en galerie commerciale ou avec un nouveau centre à Luxembourg-ville.

Un projet de loi va être déposé en ce sens. 

Et si les gens ne viennent plus aux vaccins, alors la piqûre viendra à eux. Le Vacci-bus intensifiera ses tournées. Mais, bonus, une semaine de vaccination va être aussi organisée la première semaine de décembre dans les galeries marchandes du pays. Des équipes mobiles distribueront les injections à tour de bras. Enfin, c’est là l’espérance du gouvernement qui regrette de constater que le taux de vaccination chez les 12 ans et plus plafonne autour des 76%.

Enfin, il y a la «troisième dose» ou «dose complémentaire», comme on voudra. Celle-ci va être généralisée à l’ensemble des adultes. Chaque résident, âgé de 18 ans et plus, va maintenant être pris en compte dans la campagne d’invitation. A l’exemple de ce qui a été décidé en Belgique déjà. 

Voilà qui constitue un virage majeur dans la stratégie d’immunisation qui fait suite à la récente décision de n’ouvrir ce « ‘rappel » qu’à compter de 65 ans. «Les stocks de vaccins seront suffisants», a d’emblée rassuré Paulette Lenert. Et signe qu’il y a urgence, «les 40.000 premières invitations seront expédiées dès lundi», a promis Xavier Bettel.

C’est l’une des suggestions émises par l’Ombudsman fir Kanner a Jugendlecher après avoir observé comment la crise covid affectait la vie des jeunes générations luxembourgeoises.

Mais pas d’illusions à se faire : avant que les premiers jeunes gens de 18 ans n’aient droit à leur dose booster, il faudra encore du temps. Le temps déjà que leurs aînés soient pris en charge, mais surtout le temps que le délai préconisé par l’Agence européenne des médicaments entre les injections soit respecté.

Moderna ou AstraZeneca, et un mois après une vaccination au Johnson&Johnson. Rendez-vous en 2022 donc pour la plupart.

Quant aux seniors, Paulette Lenert leur a lancé un appel. Trop peu (65%) ont répondu à l’invitation qui leur a été adressée, alors qu’il est prouvé que l’âge est un facteur déterminant dans la vulnérabilité face au virus. Mais plus généralement, celle qui reste la «politique préférée des électeurs» entend mobiliser toutes les générations. Elle en fait une «question de solidarité» nationale. A ce jour et en onze mois, 870.082 doses de vaccin ont été administrées au Luxembourg, vivement l’heureux million.

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Dès lundi, Vienne confinera l’ensemble de sa population. A compter du 1er février 2022, la vaccination sera rendue obligatoire au pays. L’Autriche devient ainsi le premier pays de l’UE à prendre de telles mesures face à la résurgence des cas de Covid.

Alors qu’une nouvelle vague d’infections au covid remet la pression sur les hôpitaux, rencontre avec cinq personnels d’une unité de réanimation du CHEM. Entre abnégation, doute et lassitude après 20 mois de pandémie.

En France la vaccination des moins de 30 ans avec ce produit est maintenant déconseillée et la même prudence est de rigueur en Allemagne. Au Luxembourg, Paulette Lenert prend la même voie, en suspendant ce vaccin pour la tranche d’âge indiquée.

La troisième dose du vaccin contre le coronavirus deviendra prochainement réalité pour les personnes en âge d’être vaccinées et sera octroyée sur base volontaire. Probablement dès le début 2022.

Ce choix ne devrait toutefois pas se concrétiser immédiatement par l’envoi d’invitations aux adolescents. Ces derniers devront certainement patienter jusqu’à la mi-juillet avant de recevoir leur première injection.

Xavier Bettel a encore insisté, mercredi, sur l’intérêt pour chacun et collectivement à ce que l’adhésion à la campagne vaccinale anti-covid reste massive. Jusqu’à présent 37% des résidents ont reçu au moins une dose.