Quels ont été vos choix sur le plan instrumental ?Nous avons notre palette de couleurs instrumentales depuis longtemps avec The Celtic social club. À savoir, une batterie, une basse, un washboard, un harmonica, plein de guitares acoustiques, électriques et d’autres trucs à cordes (banjo, mandoline, bouzouki), un violon, un uilleann pipe (soit une cornemuse irlandaise) et des flûtes irlandaises (tin et low whistle). Nous travaillons avec et autour de ces différents instruments.
Ensuite, ce n’est absolument pas restrictif. Nous nous autorisons sur les albums studio et depuis le début, d’autres choses, dans les arrangements, les sons, les invités. En dehors des différents claviers et de l’accordéon, Dancing or dying ? a encore fait bouger les choses de ce côté-là. Sur certaines chansons, nous avons, pour le première fois, une chorale gospel (le Sankofa Unit), des trombonnes à coulisses (Sébastien Orzan), une voix parlée en gaëlique (Desi Donnelly, le père de Dan).
Parfois, nous gérons nous-mêmes ces apports (notamment Manu pour les claviers et les orgues). Parfois, ce sont nos camarades de la galaxie du Celtic social club, comme le new-yorkais Roy Harter (piano, claviers, accordéon) ou Céline Rivaud (violon) qui joue parfois avec nous sur scène. Les choix se font à la fois en fonction de chaque chanson et des arrangements qu’elles nous inspirent, et de la tonalité générale de l’album qui se dessine peu à peu.
clairement, la référence aux Beatles a ouvert le spectre sonore et harmonique sur l’utilisation des cuivres en section. Il n’y a pas de réel plan de bataille au départ. Les choses se font, s’affirment et s’affinent au fur et mesure.
Même si le temps que nous avons eu à disposition pour Dancing or dying ? a été largement mis à profit pour tenter des choses, essayer et revenir quatre cents fois sur un morceau si l’arrangement ne nous semblait pas encore abouti.
Dans quelle ambiance se sont passés les enregistrements en studio ?Il n’y a pas eu de séances d’enregistrement studio pour ce disque qui a entièrement été fait à distance. Nous avons chacun travaillé dans nos « home studio » respectifs, à cause du Covid, et ce, pour la première fois dans la carrière du groupe.
Je le redis, Dancing or dying ? est vraiment un album de confinement. Nous avons seulement utilisé dès que possible, pourcertaines guitares, batterie et harmonica, le studio de Richard Puaud (basse) à Poitiers. Et donc, bien sûr, pour ce son incroyable de basse que nous avons sur l’album et qui reste un des puissants marqueurs du son de la rythmique de l’album.
En quoi l’album Dancing or dying est important et que souhaitez-vous procurer au public ?Au vu de la somme de travail et d’investissement individuel et collectif, chaque nouvel album qui sort est évidemment très important. Au-delà même de l’aspect strictement musical, artistique, il y a également tout l’aspect management qui va avec une sortie : la promo et les attachés de presse, les budgets, les relations avec les labels et les éditeurs, la préparation de la tournée.Dans cette gestion globale, Dancing or dying ? est à la fois dans la lignée du précédent, avec notamment une sortie au Royaume-Uni en début d’année prochaine, et différent dans les enjeux post-covid dans le fait que nous avons créé notre propre structure et label, 125HARLEM, pour le produire et le sortir. D’autres dynamiques sont à l’œuvre en Angleterre et enIrlande.
Bref, tout une série de partenariats dans cette équipe élargie autour du Celtic social club qui permet au groupe de grandir à chaque album, d’avancer, de progresser, de relever de nouveaux défis et enjeux. Donc, Dancing or dying ? est un album très important pour nous, d’autant que je pense personnellement que c’est notre meilleur, le plus abouti et cohérent dans l’esthétique. Et ça tombe bien, c’est notre petit nouveau ! Pour la suite de votre question, on ne se pose justement jamais la question du « public » au moment de faire les choses, lorsqu’on est dans le processus créatif. Ensuite, bien sûr, une fois passée l’étape finale du mastering, c’est à dire quand tout est définitivement calé musicalement et gravé dans le plastique ou le vinyle avec le tracklisting, l’album va enfin vivre sa vie dans d’autres oreilles que les nôtres.
Et on souhaite évidemment que l’album plaise, qu’il fasse battre du pied, chanter les refrains, qu’il procure énergie et joie, qu’il émeuve aussi sur les morceaux plus émotionnels.Bref, qu’il fasse son boulot de « musique » dans le quotidien de ceux qui l’ont acheté.
Une anecdote ou une indiscrétion à nous donner sur Dancing or dying ?Peut être simplement que vous seriez hallucinés, ou effrayés, du nombre de version qui ont existé de certaines chansons, notamment sur un titre comme The elder man. Nous avons toujours été de grands malades sur le travail et les arrangements. Mais là, avec le temps offert par le confinement, nous avons atteint des sommets !
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