«Rien ne vous aura été épargné même pour votre pot de départ », a lancé avec humour, le préfet Serge Castel, mardi 17 août, au micro des jardins de la sous-préfecture de Mauriac, pour le pot de départ de la sous-préfète de l’arrondissement de Mauriac, Isabelle Eynaudi. Rien puisque le préfet a dû prononcer son discours par téléphone, la préfecture ayant annulé ses déplacements pour cause de suspicion de cas Covid dans ses murs, comme l’indiquait Serge Castel en début d’allocution.
Une centaine de personnes ont pris part au pot de départ (sous contrôle du pass sanitaire) dans les jardins de la sous-préfecture de Mauriac, mardi soir.« Le temps a passé très vite et je ne peux que saluer votre engagement malgré toutes les difficultés rencontrées, notamment la crise sanitaire. Vous avez toujours répondu présente… Pour le “forcené” de Lanobre (en mars dernier, un quadragénaire, retranché chez lui, avait tiré sur les gendarmes, nécessitant l’intervention du GIGN), c’est une belle réponse que vous avez formulée, encore un grand grand merci et pour toutes les autres affaires que vous avez menées à bien également. Le Scot (Schéma de cohérence territoriale, ndlr) pour l’aménagement du territoire, les CRTE (Contrat de relance et de transition écologique, ndlr) et ces dossiers qui vous tenaient à cœur, notamment la convention culturelle soutenue par la Drac et que j’espère voir signée très rapidement (voir plus loin). Vous avez eu un réel attachement au territoire et au travail de terrain et une capacité à dire les choses, même lorsqu’elles ne sont pas faciles, à prendre les sujets à bras-le-corps.»
La sous-préfète et son équipe au complet.« Parce qu’un sous-préfet sans tout son entourage ne peut exister ni agir », soulignait Isabelle Eynaudi, elle invitait son équipe à la rejoindre derrière le pupitre.
Tout un symbole pour celle qui a débuté à Mauriac, en octobre 2019, avec une équipe réduite de 60 % pour terminer son action avec une équipe au complet. Car son parcours mauriacois aura été lié au contexte global et à la crise sanitaire, avec trois confinements à gérer, mais aussi quatre périodes de réserve et donc d’élections à contrôler et une situation agricole tendue à affronter.
Arrivée en octobre 2019
Durant les manifestations, si du purin était déversé ou des pneus enflammés devant les maisons d’État cantaliennes, sa sous-préfecture avait été épargnée. Elle en remerciait les agriculteurs et espérait qu’un dialogue constructif sans affrontement se poursuivrait avec les services de l’État.
Parmi les invités présents, l’ancien maire de Mauriac et président du Pays de Mauriac, Gérard Leymonie (à droite).La sous-préfète a aussi rendu hommage aux gendarmes, aux pompiers et aux maires « passionnés, dévoués, particulièrement engagés mais parfois démunis », notamment face aux incivilités et engagé des pistes pour l’avenir.Le 31 août, Isabelle Eynaudi quittera officiellement ses fonctions de sous-préfète pour « continuer à servir l’Etat » mais plus à Mauriac. Sa ou son successeur n’est pas encore connu.
Dernier plaidoyer pour l’avenir
La sous-préfète a profité de son dernier discours pour poser des jalons pour l’avenir du territoire et dire les choses aux élus, plaisantes ou non.
Quatre communautés de communes pour un arrondissement. « La complexité politico-administrative, avec l’existence de quatre communautés de communes rajoute à la complexité de construire collectivement une vision et un avenir. Le périmètre du Scot approuvé par les élus est celui opportun pour bâtir ensemble cet avenir. Voilà un élément extrêmement structurant pour l’arrondissement qui permettra de parfaire les CRTE sur les quatre territoires pour les cinq ans à venir. Bien évidemment, nous pouvons nous poser la question de la pérennité de quatre communautés de communes pour un total de 30.000 habitants ; il faudra peut-être réfléchir à ce découpage, voir s’il est cohérent. Et il est temps que le Pays de Mauriac reconnaisse sa première position dans les quatre communautés de communes. »
Qui sont ceux qui vous répondent à la sous-préfecture de Mauriac?
Le refus de sa convention culturelle. Quant à la convention culturelle d’arrondissement « soutenant et renforçant les conventions respectives » qu’elle avait à cœur de voir ratifiée par les quatre com’com, seules deux ont accepté, le Pays de Mauriac lui adressant même un non unanime. « Il s’agissait de travailler ensemble et non les uns craignant les autres. Il est attendu un vote positif de la troisième et que le Pays de Mauriac reconsidère avec sagesse sa position. »
Magali Roche