Elle zappe les divisions comme d’autres sautent les classes. Une question de précocité et de capacité d’adaptation sûrement. Passée directement de la Nationale 3 avec Saint-Flour à la Nationale 1 avec le HBCAM 63, Lucie Modenel a aussitôt enchaîné avec la Division 1 sous le maillot de Bourg-de-Péage où elle vient de boucler sa troisième saison dans un rôle majeur et avec des responsabilités accrues.
Actrice à part entière en Ligue Butagaz Energie, à 20 ans
Un parcours express sans passer par les cases N2 et D2 donc. Pensionnaire du centre de formation, elle a goûté à la D1 dès son arrivée dans la Drôme. Des séances avec les pros tout d’abord. Des matchs très vite. Et un temps de jeu en constante progression et de plus en plus important au fil des saisons. Un début de carrière semé de réussite aussi pour la Cantalienne de 20 ans, actrice à part entière en Ligue Butagaz Energie.
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« Cela s’est bien passé aux entraînements, se souvient-elle, et même si je ne jouais pas énormément, j’étais tout le temps avec le groupe pro lors de ma première année. J’ai énormément progressé et les deux saisons suivantes, j’ai joué de plus en plus. Je savais qu’en m’entraînant avec la D1, j’allais gagner en maturité et en capacité de jeu. J’ai assez vite trouvé ma place dans le groupe, sur le terrain et dans la ville ».
Semi-pro cette saison, elle passera un cap en 2022-2023 en honorant son premier contrat professionnel. Toujours à Bourg-de-Péage qui sort d’une saison à double tranchant. Côté cour, la vie n’a pas été un long fleuve tranquille avec des retraits de points et des menaces sur l’avenir du club finalement repris par de nouveaux investisseurs. Côté jardin, le groupe a toujours répondu présent sur le terrain avec une Lucie Modenel placée au poste d’arrière droite.
« Lucie est faite dans la roche auvergnate. Elle est très solide physiquement avec des qualités de vitesse, de bras, de tirs, de passes. Au niveau de la précocité et du talent, c’est une joueuse exceptionnelle. Elle est très complète dans ses savoir-faire techniques. On a travaillé pour que cette bonne base de formation puisse être utilisée dans un référentiel de haut niveau, même pour une droitière à droite ».
Camille Comte (Entraîneur de Bourg-de-Péage)
« Sur cette dernière année, j’ai aussi senti une maturité humaine dans l’adulte qu’elle est en train de devenir, poursuit Camille Comte. On est passé d’une grande ado à une jeune adulte. C’est un vrai plaisir de l’entraîner ».
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L’été de Lucie s’écrit une fois de plus en bleu-blanc-rouge. Avec l’équipe de France U20, place aux championnats du monde en Slovénie du 22 juin au 3 juillet.
Il est pas mal notre groupe du premier tour avec la Norvège, le Brésil et la Corée.
Internationale avec les U17 et les U19, désormais avec les moins de 20 ans, l’antichambre des A, Lucie tient un rôle de cadre dans les sélections Jeunes depuis plusieurs années. Elle y a glané ses premières médailles internationales, avec notamment deux fois le bronze lors des championnats d’Europe. Mais cette fois, la marche est encore plus haute.
« Il est pas mal notre groupe du premier tour avec la Norvège, le Brésil et la Corée, dit-elle avec humour. Au début de cette saison, c’était un objectif d’être retenue en équipe de France pour ces Mondiaux. Cela fait quelques années que le socle du groupe ne bouge pas. En étant capitaine depuis les U19, le staff m’a déjà donné énormément de responsabilités. J’espère valoriser ma dernière compétition en jeunes avec une coupe ».
Abonnées à la médaille de bronze, Lucie et la France aimeraient bien jouer la grande finale cette fois. Celle qui ouvre le chemin du titre.
« Cela peut aller loin au HBCAM »
« Je suis toujours les résultats des clubs auvergnats et surtout de Clermont où joue ma sœur Valentine. Franchement, il y a une bonne équipe et pas mal de jeunes qui étaient au pôle avec moi et c’est génial qu’elles puissent s’exprimer en Division 2. L’équipe a vécu une bonne année, même si elle a connu des hauts et des bas. Il a seulement manqué un tout petit peu de régularité. Il y a un bon effectif et cela peut aller loin au HBCAM. Il reste pas mal de joueuses de la saison où on monte en D2, comme Waffya (Djabour), Jessica (Ferreira), Béatriz (Sousa), Cristiana (Morgado), Maélisse (Ouvrard), Julie (Soubies), ma sœur… Si je réfléchis, je crois que cela représente à peu près toute l’équipe (rires) ».
Jean-François Nunez