Le télétravail s’est imposé avec la pandémie, mais cela ne signifie pas que l’environnement de travail importe peu. Une récente étude de la firme Accenture révèle que le « modèle hybride » est au cœur des préoccupations des employés canadiens et que seulement un quart des travailleurs au pays se disent stimulés par leur emploi.
Ce modèle hybride, qui se définit par la possibilité de travailler à distance entre 25 % et 75 % du temps, permettrait aux employés de jumeler télétravail et présentiel, dans une approche nouvelle et plus flexible de la routine.
Et ce sont 41 % des Canadiens qui en veulent, selon Accenture.
« Ce dont les gens ont surtout besoin, ce sont les moyens pour bien faire leur boulot, explique Luis Alberola, gestionnaire principal, service-conseil en gestion chez Accenture.
L’avenir du monde du travail est très segmenté, avec des personnes qui vont travailler de façon différente. Les employeurs doivent identifier les différents groupes de personnes qu’ils emploient et leur donner des ressources associées à leurs besoins propres. »
Le bonheur des uns, le besoin des autres
Plusieurs employés ne peuvent toutefois pas travailler de la maison en raison de la nature de leur emploi. On peut penser au domaine de la santé ou à l’industrie du commerce de détail, où la pratique du métier est intimement liée au lieu de travail. Pour cette catégorie, Luis Alberola cite deux points clés pour garder la main-d’œuvre motivée : le bien-être et la productivité.
« Le rapport au travail évolue. Ce qui est le plus important n’est plus tellement l’endroit d’où l’on travaille, mais d’avoir accès à toutes les ressources individuelles et organisationnelles nécessaires pour réaliser efficacement son travail dans les bonnes conditions », détaille Luis Alberola.
En priorisant cette approche hybride, tout le monde gagnerait au change, d’après l’étude.
sur place, ou en combinant les deux. Les employeurs qui ont mis en place pareil modèle en retirent des avantages financiers, puisque plus de la moitié (56 %) des entreprises canadiennes à forte croissance offrent cette flexibilité à leurs employés, selon Accenture.
Les Canadiens, malheureux au travail ?
Malgré tout, le rapport au travail n’est pas toujours rose.
admet Luis Alberola.
« Je n’ai pas encore vu d’études qui expliquent cette situation, avoue-t-il.
On a récolté ces données, mais on doit apprendre à les comprendre. »
À son avis, les outils technologiques et l’absence de collègues peuvent expliquer en partie cette plus grande fatigue de la main-d’œuvre canadienne par rapport au reste du monde.
« Avec la pandémie, on a travaillé de façon médiatisée par la technologie, illustre Luis Alberola.
C’est nouveau, et la transition s’est faite très vite. On est tout juste en train d’inventer les codes qui régissent le travail virtuel. Mais il y a une partie très importante : socialiser.
Dans la portion numérique du travail, c’est vrai que l’on n’a pas encore tout à fait appris à faire ça. »
Et travailler moins dans tout ça ?
Fait à noter, il n’y a pas un mot dans l’étude sur la semaine de quatre jours, un sujet pourtant en vogue à l’échelle mondiale.
En Islande, 86 % des travailleurs ont adopté ce type d’horaire ou sont en voie de le faire.
Nouvelle-Zélande, Espagne, Allemagne, Royaume-Uni : nombreux sont les pays où l’idée est sur la table. Au Québec, travailler 32 heures en étant rémunéré pour 40 est une proposition de l’aile jeunesse du Parti libéral du Québec qui a fait couler beaucoup d’encre.
conclut Luis Alberola. Si un employeur voit que ses employés sont trop souvent connectés, c’est quelque chose qui doit être réglé. Mais en fin de compte, c’est la qualité du travail et la santé mentale qui importent.
Le niveau d’efficacité, de plaisir, et l’environnement mis à sa disposition pour qu’on puisse travailler de la meilleure façon. Travailler dans des conditions qui nous rendent productifs, mais avec un certain bien-être, est important pour les employés, mais aussi pour la productivité de l’entreprise, et c’est plus fondamental que jamais. »
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