Communautaire
Ma Cabane
Ouvert en janvier 2021, le centre de jour Ma Cabane est destiné aux personnes qui se trouvent en situation d’isolement ou de rupture sociale à Sherbrooke. Alors que la crise du logement et le démantèlement d’un campement de fortune sous le pont Joffre ont marqué l’actualité, le centre a répondu à un important besoin. Chloé, une intervenante au centre, a répondu à nos questions.
Qu’est-ce qui vous a marquée cette année?
Ce qui nous a le plus marqués, c’est de pouvoir ouvrir en pleine pandémie après des mois et même des années de travail. En moins de trois mois, nous avons pu atteindre notre moyenne de 50 personnes différentes et de 70 entrées par jour. Nous avons atteint les 500 personnes différentes et 14 400 entrées depuis notre ouverture. Ce qu’on peut retenir de cet achalandage , c’est l’importance du phénomène de la solitude, le besoin de briser l’isolement et le besoin des gens de développer des contacts humains significatifs. En peu de temps, nous sommes devenus un ancrage social important pour ces personnes qui sont très désaffiliées sur le plan social.
Quel est votre plus grand espoir pour l’an prochain?
Nous avons plusieurs espoirs. Le premier se situe au niveau des besoins des personnes elles-mêmes. Nous souhaitons que de nouvelles ressources en itinérance se développent pour mieux rejoindre les personnes qui ne cadrent pas ou peu avec les ressources déjà existantes, ce qui permettra d’éviter que d’autres personnes doivent dormir au grand froid. Le deuxième se situe au niveau des besoins des organismes eux-mêmes. Nous souhaitons que chaque organisme puisse avoir le financement nécessaire pour assurer leur survie et des conditions de travail adéquates pour les travailleurs et travailleuses, puisque pour répondre aux besoins des personnes itinérantes, nous avons besoin de l’ensemble et de la diversité de ces ressources.
Arts
Ariane Deslions
L’année a été occupée pour l’artiste multidisciplinaire et fabricoleuse Ariane DesLions. Cette dernière a notamment remporté le Prix de l’artiste de l’année du Conseil des arts et des lettres du Québec. Elle a aussi été une voix pour le mouvement A.R.T (Artistes reconnu.es par une rémunération équitable au Travail), qui milite pour obtenir une révision des lois entourant les conditions de travail du milieu artistique.
Qu’est-ce qui vous a marquée cette année?
À quelques jours d’un nouveau lock down où le milieu culturel sera une fois de plus aux premières loges de l’hécatombe, je reste sidérée devant ces décisions, certes complexes, qui anéantiront une fois de plus la fragile reprise culturelle. Alors que le milieu culturel a pourtant appliqué les mesures sanitaires et qu’il n’y a eu aucune éclosion, pourquoi engendrer la crainte, la peur de fréquenter ces espaces, comme lieux non sécuritaires? Tandis qu’on a travaillé si fort, tellement fort pour reconstruire une équipe, rebâtir des calendriers de tournée, voilà que tout s’écroule à nouveau dans un joyeux climat d’incertitude. Protégé.es par des lois pleines de trous, nos contrats, notre travail, notre temps se retrouvent à la poubelle. Encore. Je n’ai plus envie de parler de précarité financière ou d’absence de protection sociale, mais plutôt d’anxiété, de désillusion citoyenne, de quête de sens, de détresse psychologique. Comment faire pour convaincre ENCORE les gens de travailler à mes côtés, quand les spectacles s’annulent encore sans compensation, que désormais tout ne tient qu’à un fil, qu’il faut sans cesse se déplier, se replier, se déplier, se replier, encore l’es-pé-ran-ce, dans tous les sens, tous les jours, la créativité en origami, pour réussir à se convaincre soi-même que « ça va être correct » !
Quel est votre plus grand espoir pour l’an prochain?
Que la fracture sociale qui a profondément entaché nos rapports sociaux reparte aussi vite qu’elle a su s’installer dans nos maisons. Que les préjugés qui divisent, éloignent, confinent chacun.e dans nos croyances aussi argumentées soient-elles, cessent d’alimenter la méfiance envers l’Autre qui pense, réfléchit, questionne ou subit différemment la réalité.
« Ce n’est pas toujours facile de se comprendre, surtout quand on est convaincu qu’on a raison et que les autres ont tort. Mais le danger, c’est de rester coincé dans son opinion. Parfois, on n’est pas d’accord et c’est correct! On ne peut pas forcer tout le monde à penser de la même manière, puisqu’il n’existe pas une seule vérité. Il faut accepter les autres, même s’ils ne pensent pas comme nous. Sinon, c’est la guerre qui commence. » – tiré de mon spectacle adressé aux petits et aux grands enfants.
Économie
Annie Faucher
Annie Faucher, la propriétaire du restaurant Liverpool à Sherbrooke, a fait entendre sa voix pour soutenir les restaurateurs à de nombreuses reprises au cours de l’année. Elle a notamment participé à la création du groupe N’accroche pas ton tablier / Fier restaurateur , qui avait pour but de faire valoir le droit d’ouvrir les restaurants au printemps dernier.
Qu’est-ce qui vous a marquée cette année?
La capacité des tenanciers et des restaurateurs à se relever encore et toujours et à s’adapter. Même après trois ou quatre enchaînements de fermetures/ouvertures, des pertes, des peines et du découragement, trouver la force mentale de repartir la machine à chaque fois tient d’un courage innommable. Je lève mon chapeau à tous mes collègues de la profession, pour qui j’ai une admiration sans bornes. Je savais que j’étais une personne positive, déterminée et combative, mais jamais je n’aurais pensé pouvoir rebondir à ce point. Cette pandémie aura eu des effets positifs sur la solidarité sociale en général, mais aussi sur l’empathie que les humains doivent avoir entre eux. Se soucier d’autrui et de leur bien être fût ma bouée de sauvetage pour garder le cap.
Quel est votre plus grand espoir pour l’an prochain?
Avec cette autre vague qui nous frappe de plein fouet, comment définir le mot espoir en ce moment? C’est une difficile question. Mon souhait le plus cher est de conserver cette résilience que nous avons cultivée bien malgré nous depuis 2020 afin de ne pas me laisser envahir par les effets négatifs qui peuvent finir par user la bonne foi en nos capacités personnelles. Je voudrais pouvoir célébrer comme il se doit les 30 ans du Liverpool, incroyable aventure de notre vie de couple.
Charles-Olivier Mercier
Charles-Olivier Mercier est le directeur d’Entreprendre Sherbrooke, qui regroupe maintenant les activités de Pro-Gestion Estrie, de Commerce Sherbrooke et de la CDEC de Sherbrooke. Il a notamment participé à la relance économique de la Ville en 2021 avec le projet “Opération local”.
Qu’est-ce qui vous a marqué cette année?
La ténacité des gens d’affaires, l’amour que les entrepreneur.e.s portent à leurs projets, à leur entreprise, leur ingéniosité et la quantité de ressources et partenaires qu’ils et qu’elles arrivent à mobiliser pour faire de grandes choses! Ce sont des battant.e.s!
Quel est votre plus grand espoir pour l’an prochain?
Définitivement la solidarité des Sherbrookois à l’endroit des entreprises qui rendent leur vie meilleure. Qu’ils et qu’elles se souviennent combien les entreprises luttent pour répondre du mieux possible à nos besoins.
Santé
Jean Delisle
Jean Delisle est le directeur de la campagne de vaccination en Estrie. En 2021, lui et son équipe ont organisé les efforts de vaccination pour la première, la deuxième et la troisième dose.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué cette année?
En 2021, je suis impressionné par tout le travail accompli tout au long de l’année par plusieurs centaines de contributeurs au grand marathon de la vaccination dans lequel nous sommes tous concernés. Plus de 850 000 doses pour des Estriens! Merci à nos précieuses équipes, sans qui ce travail colossal n’aurait pas été possible!
Quel est votre plus grand espoir pour l’an prochain?
Je souhaite de tout mon cœur que tous nos efforts collectifs, comme société, nous permettent de retrouver ce qu’on pourrait appeler une nouvelle vie normale! On le mérite tous ensemble et c’est mon plus grand souhait.
Le Dr Yannick Poulin
Le Dr Yannick Poulin est pneumologue intensiviste au CIUSSS de l’Estrie-CHUS. À de nombreuses reprises cette année, il a pris le temps de démystifier et d’expliquer la situation des travailleurs de la santé de la région.
Qu’est-ce qui vous a le plus marqué cette année?
Ce qui m’a le plus marqué cette année, c’est la fragilité de notre système de santé.
Quel est votre plus grand espoir pour l’an prochain?
Ce que j’espère pour 2022, c’est 100 % de vaccination et si ce n’est pas le cas, des mesures plus sévères envers les non-vaccinés.
Sports
Joshua Roy
En 2021, le joueur de hockey du Phoenix Joshua Roy, un jeune espoir du Canadien, s’est également fait inviter au camp de sélection de l’Équipe Canada junior.
Qu’est-ce qui vous a marqué cette année?
Le camp de Team Canada. J’ai vraiment aimé jouer avec les meilleurs joueurs du Canada U20. J’ai beaucoup appris en regardant, autant sur que hors de la glace, les joueurs agir. De plus, je ne m’attendais pas à recevoir une invitation, donc quand j’ai reçu l’appel que je participerais au camp, ça m’a vraiment marqué comme moment.
Quel est votre plus grand espoir pour l’an prochain?
Mon plus grand espoir pour l’année prochaine est de simplement continuer sur ma lancée. Depuis le camp à Montréal, les choses vont vraiment bien pour moi, donc de simplement rester dans la même voie que je suis parti serait merveilleux.