Il en va tout autrement de Bromont, où le boom immobilier est particulièrement marqué depuis le début de la pandémie. Consciente du ressac que peut engendrer cette forte croissance, notamment au niveau de la gestion de ses infrastructures, la Ville amorce une réflexion pour mieux la baliser.
JULIE CATUDAL
Si la croissance immobilière suit la même tangente de 2017 à 2032. Bromont pourrait compter près de 4000 unités supplémentaires , alors que la cible est de 3200.
De 2017 à 2020, 1061 portes ont été ajoutées. Les plus récentes statistiques de l’année en cours (283 unités) suivent la même tangente.
On parle donc d’une moyenne de 265 portes. À ce rythme, on pourrait compter près de 4000 unités supplémentaires dans l’ensemble du territoire en 2032.
Catherine Trudeau
Le promoteur Gérald Désourdy
»Les promoteurs doivent également s’adapter. «C’est évident que l’on veut réaliser le développement le plus rapidement possible.
C’est la base de notre business, fait valoir Gérald Désourdy. Si on veut agir de façon responsable, on doit opter pour «scinder» nos projets par phases pour être en mesure de jauger le développement sur une plus longue période.»Selon Gérald Désourdy, les promoteurs doivent jongler avec des «augmentations galopantes» des prix de certains matériaux pouvant atteindre 300%.
«En plus, l’offre résidentielle dépasse largement la demande», indique-t-il. Ce contexte inflationniste fait en sorte que bien des gens se tournent vers le marché locatif.Un avis que partage le promoteur Daniel Clément.
Ce dernier chapeaute entre autres le projet Ôm Bromont, qui doit regrouper près de 120 unités résidentielles, dont une cinquantaine de maisons passives. «Une maison, en deux jours, c’est vendu. Et avec le télétravail, il n’y a presque plus de limites à s’éloigner des grands centres.
L’engouement est très fort pour Bromont. En ce moment, les constructeurs s’arrachent la tête pour répondre à la demande.»M.
Clément voit également d’un bon oeil la réflexion amorcée par Bromont au sujet de son essor. «C’est une sage décision. Il faut être en mesure de donner les services à la population.
»DivergenceComme son frère, le grand patron de Bromont Immobilier et de la station de montagne, Charles Désourdy, croit que la réalisation des projets résidentiels par phases est une bonne option. C’est par ailleurs ce qui est préconisé dans le projet Faubourg 1792, dont la seconde phase est en branle. Il estime néanmoins que la cible de 3200 portes (de 2017 à 2032), mise de l’avant par la Ville, ne tient pas la route.
«C’est un nombre purement hypothétique. Combien de gens le territoire peut-il accepter? Est-ce qu’on bâtit sur trois, quatre ou huit étages? On devrait multiplier les logis. Présentement, on est plus en équilibre avec la nature.
Je comprends les citoyens et les élus qui veulent la tranquillité, pas trop de monde. Mais, ce n’est pas une tendance de développement durable. Si on veut sauver la planète, il faut réduire les naissances.
»Le président de Groupe Delma, Henri Petit, qui chapeaute le projet Pure Bromont, n’a pas rappelé La Voix de l’Est.