La situation était délicate au DFCO depuis plus d’une semaine, dans un début de saison compliqué (un match nul et trois défaites) en Ligue 2. Le contexte ? Des résultats en berne malgré un mercato prometteur, un entraîneur, David Linarès, annoncé sur le départ, des supporters à la fois inquiets et mécontents. Finalement, 17 août 2021, le président du club, Olivier Delcourt, a convoqué la presse pour clarifier la situation du club. Une longue introduction puis plusieurs minutes de questions/réponses avec un fil rouge : même décrié, David Linarès est et reste (pour l’instant) le coach du DFCO. Extraits.
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DFCO : des supporters en plein doute en ce début de saison
« David est le coach du DFCO et le sera samedi »
Olivier Delcourt : « Si je vous ai réunis aujourd’hui, c’est pour éclaircir un peu la situation. On lit beaucoup de choses dans la presse. Je n’ai aucun contact avec Patrice Garande. Alors effectivement, j’ai eu un contact, même deux contacts avec David Guion. Le coach est au courant. Je lui en ai parlé aussi ce matin. Le rôle d’un président c’est aussi prévoir les choses. Je m’en suis jamais caché. Maintenant; aujourd’hui, David est le coach du DFCO. Et samedi, ça sera le coach du DFCO contre Toulouse. »
« Donc on est tous derrière lui, derrière son staff, avec les joueurs, mobilisés pour remporter cette première victoire à domicile face à nos supporters. Comme je l’ai toujours dit, on peut être déçu. Je suis le premier déçu de ce début de saison. Maintenant, il ne faut pas oublier qu’il y a eu un renouvellement très important au niveau de l’effectif. Je ne parle plus de la saison dernière parce que, pour moi, elle est complètement oubliée. On est passé à la nouvelle saison, mais il y a eu un changement complet au niveau de l’effectif avec une dizaine d’arrivées, donc il faut le temps que les choses se mettent en place. Maintenant, j’avais vu la semaine dernière le staff et les joueurs. Je leur ai fixé un délai. Le délai se raccourci, tout en espérant que dès samedi on remporte ce premier match. »
« Le lynchage public et médiatique sur les réseaux, ça m’insupporte »
Olivier Delcourt : « Je peux entendre l’impatience. Maintenant, les arènes, c’était à une autre époque. Le lynchage public et médiatique sur les réseaux, ça m’insupporte. Je suis dans le respect des personnes. Je fais confiance à David. Je suis à fond avec lui jusqu’à la dernière minute où il sera au club et j’espère, le plus tard possible, le plus longtemps possible. Quand on est supporter d’un club, on est supporters avant tout. Dans les mauvais moments, même si on est dans une passe compliquée, difficile ».
Finir dans les huit premiers
Olivier Delcourt : « L’objectif que j’ai fixé au staff et à David en début de saison, c’est d’être dans les huit premiers. Je n’ai pas fixé de remonter immédiatement. Donc, on se doit, compte tenu de la qualité des joueurs, de l’effectif qu’on a, de jouer le haut de tableau. On se doit de gagner les matchs à domicile et aussi à l’extérieur, mais de gagner devant nos supporters, de leur redonner du plaisir. J’ai besoin de la mobilisation de tous et je souhaite vraiment voir et entendre dans les tribunes des supporters qui encouragent leur équipe parce qu’ils en ont besoin ».
Si vous avez sondé David Guion, c’est qu’il y avait un doute quand même ?
« Non, il n’y a pas de doute, c’est juste de prévoir en fonction des résultats qu’on peut avoir à un moment donné. Il faut aussi savoir si le projet peut intéresser tel ou tel entraîneur, éventuellement. Ce n’est pas parce qu’on contacte quelqu’un qu’on va signer un contrat avec cette personne. De toute façon, j’ai beau avoir le meilleur coach du monde, s’il n’a pas de résultats à un moment donné … Ça a beau être le meilleur coach du monde, ça ne fonctionnera pas. Dans le foot comme dans tous les sports, ce qui compte, c’est les résultats. (…) Jusqu’à la dernière seconde où le coach sera en place, aujourd’hui, demain, dans un an, dans 5 ans, je serai avec mon coach et avec David. N’oubliez pas que David, ça fait 17 ans qu’il est au club. Ça fait 17 ans qu’il est viscéralement attaché à ce club. Ce que je demande, c’est le respect pour lui, pour sa famille et pour son staff. Vous ne le respectez pas, vous ne me respectez pas ».
Avez-vous décidé de conserver David Linarès parce que vous n’aviez pas d’autre solution, vu le refus de David Guion ?
« David Guion, c’est simple, c’est quelqu’un que je connaissais déjà un peu auparavant. Et ça a été une discussion très intéressante, dans un sens comme dans l’autre. Aujourd’hui, son souhait, c’est qu’il souhaite retrouver directement un club de Ligue 1, compte tenu de ce qu’il a pu faire et de son parcours à Reims. C’est uniquement ça. Sinon, il aurait peut être été intéressé par le projet de Dijon. Mais pour moi, c’était juste de savoir si ça pouvait éventuellement. Après, en dehors de David Guion, cherchez moi des coachs avec qui j’ai été en contact. Et puis vous n’en trouverez pas. Bien sûr que j’ai des appels d’agents, des appels de coachs aussi, en direct, mais je n’ai pas répondu. Je n’y ai pas répondu, car aujourd’hui, je suis avec David et on construit.
Si je devais me séparer de David, les clés de l’équipe seront données au futur coach. Il n’y aura pas de période transitoire avec un membre du staff ou un membre du club aujourd’hui. C’est pour ça aussi que je me dois d’anticiper les choses, de voir un peu les pistes éventuelles ».
Est ce que vous vous fixez une limite, à la trêve internationale ?
« Il y a un temps pour tout. Maintenant, on travaille, on ne fait pas n’importe quoi. Si demain, je dois changer de coach, c’est une décision importante, réfléchie et la personne qui arrive, elle devra répondre à tous les critères qu’on s’est fixés avec Gérard Bonneau. Voilà, c’est tout. C’est aussi simple que ça. La réflexion on l’a ensemble. On ne prendra pas quelqu’un à l’arraché. Je ne me vois pas aujourd’hui nommer un coach pour un match dans trois jours contre Toulouse. Donc, il faut laisser le temps. Et je veux aussi qu’il y ait une étude complète au niveau du club et du staff et de l’effectif qu’on peut avoir.
Si on arrive à inverser la tendance et qu’on arrive à trouver une dynamique et puis que, dans quatre, cinq matchs, on est à trois ou quatre victoires, ça y est, tout le monde va être le plus beau, le meilleur, David va être le meilleur. Ça va très vite dans le football, en haut comme en bas et c’est très facile tout de suite de critiquer quand on n’est pas à l’intérieur. Que ceux qui critiquent viennent prendre ma place, qu’ils viennent prendre la place du coach et puis on verra ce qu’ils feront. »
Est-ce que vous envisagez de recruter de nouveaux joueurs d’ici la fin du mercato ?
« On peut recruter une dizaine de joueurs… non je ne vais pas recruter, on a ce qu’il faut. Il n’y a pas lieu aujourd’hui de recruter. On a déjà fait quand même un gros recrutement. Il reste encore deux semaines, on verra aussi en fonction des départs éventuels pour éventuellement pallier à des départs. Recruter un ou deux joueurs, pourquoi pas? Mais bon, pour l’instant, ce n’est pas à l’ordre du jour ».
Et au niveau des départs ?
« Il y a quelque touches, mais c’est comme partout. ll ne se passe pas grand chose quand même. C’est calme. Le marché est très calme. Je pense que ça devrait bouger sur la fin. Sauf que ça ne bougera pas dans le sens que certains imaginent. Je pense qu’il y a déjà certains joueurs qui se sont mis d’accord avec des clubs et qui attendent le dernier moment pour dire nous, on est prêts à partir libre, mais ils partiront pas libres, donc il y en a qui risquent de rester.
Moi, je ne lâcherai pas les joueurs. Malheureusement pour certains, financièrement, le club tient la route, ce qui permet aussi de ne pas faire n’importe quoi. Maintenant, même si ce sont des joueurs qui ne jouent pas ils ne partiront pas gratos parce qu’on les a achetés et qu’à un moment donné, il est hors de question qu’on laisse partir des joueurs qui n’ont pas fait obligatoirement tout le temps le boulot. Moi, je n’ai qu’une hâte, c’est qu’ils partent et qu’on trouve un accord pour eux, pour leur carrière ».