le récit en trois actes de la nuit qui a mené au drame


, le 17 avril 2022

à ce stade l’un des deux tireurs un gilet pare-balles siglé Police, mais aussi un exemplaire, en allemand, du livre Mein Kampf et une statuette de son auteur, Adolf Hitler. Ce 19 mars, au petit matin, seules quelques tables sont encore occupées sur la terrasse de la brasserie Le Mabillon. Federico Martín Aramburú et son associé et ancien partenaire du Biarritz Olympique, Shaun Hegarty, reprennent des forces après une nuit blanche en avalant un burger en perspective d’une journée chargée, avec le match de rugby France-Angleterre en apothéose. Trois rangées et 4 mètres environ plus loin, deux figures du GUD (Groupe Union Défense), syndicat étudiant d’extrême droite, Romain Bouvier et son acolyte Loïk Le Priol, sont attablées en compagnie de Lyson Rochemir, la petite amie de ce dernier. Bernard Laporte, Fabien Galthié et Antoine Dupont s’engagent contre les idées extrémistes

le récit en trois actes de la nuit qui a mené au drame

« On est chez nous »

L’acte 1 du drame à venir se joue juste avant 6 heures, lorsqu’un SDF vient quémander une cigarette. Selon plusieurs sources concordantes, les termes dévalorisants – parmi lesquels celui de « sous-homme » – utilisés par Le Priol et Bouvier pour l’éconduire choquent les rugbymen quadragénaires. Ceux-ci demandent un minimum de respect. Soudain, ils sont interpellés par le trio sur l’origine de leur accent. Le premier explique qu’il est argentin, le second irlando-néo-zélandais-basque. « On est chez nous, rétorque Le Priol en tapant du poing sur la table. On fait ce qu’on veut. T’as pas à nous dire ce qu’on a à faire. » Avant de venir provoquer Hegarty d’une tape sur la joue : « Si tu veux te battre, viens, je suis des forces spéciales. » Le Biarrot laisse filer mais, en quittant les lieux, son ami Federico tire la capuche de Le Priol, ce qui le déséquilibre.« Je pense que s’il avait pu le tuer avec ses poings, il l’aurait tué avec ses poings. Personne ne semblait pouvoir le calmer… » Recueilli par nos confrères de L’Équipe, ce témoignage résume l’intensité de la violence déployée alors par Le Priol pour s’acharner sur Aramburú, recroquevillé au sol à l’angle de la rue de Buci. Cet acte 2 dure moins d’une minute, le temps pour les videurs du bar d’intervenir. Puis l’Argentin et son camarade repartent tranquillement en direction de leur hôtel. L’intermède durera exactement cinq minutes avant le début de l’acte 3.

Chasse à l’homme

Son petit ami de 27 ans où il aurait racheté un autre véhicule immatriculé en Slovaquie 31 ansLa suite de l’instruction de l’assassinat de Federico Martín Aramburú risque de se télescoper avec une autre procédure. Loïk Le Priol et Romain Bouvier doivent en effet comparaître en juin, avec trois autres personnes, pour « violences aggravées » pour avoir passé à tabac et humilié un ancien chef du GUD en octobre 2015.