, le 29 août 2022
modifié à
17h16
, le 29 août 2022
C’est l’initiative politique de la rentrée. Le Premier secrétaire du PS, Olivier Faure a proposé vendredi un référendum d’initiative partagée (RIP) concernant les super-profits. Une initiative qui a reçu l’aval de Jean-Luc Mélenchon
L’ancien candidat à la présidentielle a expliqué qu’il fallait davantage « taxer les profiteurs de crise » dans une période de « tiers-mondisation » de la France. Il dit avoir approuvé « la proposition du PS, parce que le PS, qui est en train de se reconfigurer, nous intéresse comme partenaire ». Mais qu’est-ce qu’un référendum d’initiative partagée et cette démarche peut-elle aboutir ?
Comment cela fonctionne-t-il ?
les écologistes revendiquent leur singularité par rapport aux autres forces de gaucheAprès cette étape, la proposition de loi doit ensuite être signée par 10 % du corps électoral (soit 4,7 millions de citoyens). Si ce seuil est atteint, chacune des assemblées doit examiner la proposition de loi dans un délai de six mois. Si elles ne le font pas, le président de la République est tenu de convoquer un référendum.
Cela peut-il aboutir ?
il ne nous a pas répondu. Dans son discours dimanche, Jean-Luc Mélenchon a précisé que les Insoumis « se mobiliseront pour rassembler les millions de voix » nécessaires si le processus recueille d’abord, comme il est nécessaire, le soutien de 20% des membres du parlement. En 2019, le chercheur Jérôme Fourquet avait noté que « la carte des signataires se rapproche clairement de la carte du vote Mélenchon au premier tour de la présidentielle de 2017. On se mobilise dans des villes en voie de gentrification de la région parisienne, mais aussi dans une large diagonale courant de l’Ariège à la Drôme.» En revanche, les territoires historiquement proche de la droite et les bastions frontistes étaient restés à l’écart.Au total 1,09 million de signatures avaient été recueillies. Après un démarrage rapide (466 000 signatures en 3 semaines), la croissance s’était vite tassée et n’avait fait que diminuer au fil des mois (131 000 signatures supplémentaires en juillet, 116 000 en août, 109 000 en septembre, 74 000 en octobre, 73 000 en novembre, 67 000 en décembre, 21 000 en janvier, 43 000 en février et 16 000 en mars). La marche est donc haute pour atteindre les 4,7 millions de signataires. A titre de comparaison, 7,7 millions de personnes ont voté pour Jean-Luc Mélenchon au premier tour de la présidentielle et 5,8 millions de personnes ont voté pour la Nouvelle union populaire économique et sociale (Nupes) au premier tour des législatives (6,5 millions au second tour).Mais même en cas d’échec à atteindre ce seuil, le lancement d’une campagne de signatures permet de garder ce sujet au cœur du débat médiatique et d’imposer un rapport de force avec le gouvernement si la mobilisation est conséquente. En mars 2020, le gouvernement a finalement renoncé à privatiser ADP, en raison notamment de la chute de la bourse, en pleine crise sanitaire liée au Covid-19. « La question de la privatisation d’ADP ne saurait se poser dans l’immédiat compte-tenu des conditions », avait justifié Sibeth Ndiaye, alors porte-parole du gouvernement. De son côté, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, avait indiqué qu’il concentrait ses forces « totalement sur la réponse à l’épidémie du coronavirus qui impacte lourdement l’économie française » et n’avait « pas l’habitude de faire deux choses à la fois ». Depuis, l’exécutif ne s’est pas risqué à relancer le processus de privatisation d’Aéroports de Paris, même si la loi l’y autorise.