Ecoconduite en Kia e-Niro de 2021
L’éco-conduite, ce n’est pas, comme beaucoup le pensent, s’en remettre à un maximum de systèmes. Il s’agit au contraire d’une démarche dynamique, pas forcément systématique, où la personne au volant est le maillon essentiel. En voici les grandes lignes en 11 questions.
1 – L’éco-conduite est-elle une spécificité des voitures électriques ?
Non, bien sûr ! C’est d’ailleurs un comportement qui a été encouragé dès 1979 par le gouvernement français à travers la fameuse chasse aux gaspis en réponse aux chocs pétroliers. Cette opération s’est traduite par l’ouverture d’écoles de conduite économique et la diffusion de conseils pour réduire sa consommation, comme :
- Ne pas laisser une galerie inutilement sur le toit du véhicule ;
- Lever le pied de l’accélérateur ;
- Éviter les accélérations intempestives ;
- Vérifier souvent la pression des pneus.
En comprenant le chauffage des bâtiments, 220 000 tonnes de pétrole auraient alors été économisées la première année. À travers le slogan « L’énergie est notre avenir, économisons-la », les Français sont aujourd’hui toujours appelés à rouler de façon économique.
Et pas seulement avec les énergies les plus coûteuses. L’éco-conduite cible autant les véhicules thermiques que les électriques, qu’il s’agisse de voitures particulières, d’utilitaires légers, de camions, autocars, etc. Les gestes à adopter ne sont cependant pas tous les mêmes, et dépendent aussi de la motorisation.
2 – Pourquoi adopter l’éco-conduite avec un véhicule électrique ?
Au-delà de vouloir répondre à l’appel du gouvernement pour réduire sa consommation d’énergie, ou par idéal écologique personnel, plusieurs raisons peuvent pousser à adopter l’éco-conduite, de façon permanente ou ponctuellement. Ça peut être tout simplement par jeu en voulant, par exemple, battre ses propres records successifs, par besoin, ou pour gagner du temps.
Le besoin peut naître d’une situation imprévue où la prochaine borne de recharge à atteindre ou la destination à rejoindre est à une distance qui apparaît difficile à parcourir en raison du niveau d’énergie restante dans la batterie. Il suffit parfois de consommer deux ou trois kilowattheures de moins aux cent kilomètres pour boucler le trajet.
Il peut apparaître contradictoire de recourir à l’éco-conduite pour gagner du temps. C’est cependant une réalité parfois sur de longues distances, quand une moindre consommation permet de s’arrêter une fois de moins et/ou d’éviter une borne dont la puissance risque de faire durer l’arrêt un peu trop longtemps.
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3 – Un moyen de rendre plus acceptable les tarifs aux bornes ?
Un des points cruciaux de l’adoption des véhicules électriques par les automobilistes qui n’ont pas accès à un point de recharge personnel est le prix aux bornes disponibles dans l’espace public.
À 0,40 euro du kilowattheure, par exemple, en courant alternatif, avec en plus des pénalités qui s’appliquent bien trop tôt, l’attrait économique de l’électrique face au diesel n’est pas vraiment là. C’est pourquoi les personnes concernées ont tout intérêt à privilégier un modèle de véhicule électrique efficient, équipé d’un chargeur 22 ou 11 kW.
Mais aussi à pratiquer l’éco-conduite. En parvenant à réduire la consommation de l’ordre de 15 %, ainsi en descendant de 15 à 12,75 kWh/100 km de moyenne, c’est comme si le prix du kilowattheure descendait de nos 0,40 euro ci-dessus à 0,34. A l’année, pour 15 000 km parcourus, le gain représente 135 euros. Soit une mensualité de leasing social.
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4 – Régénération au maximum et mode Éco pour l’éco-conduite ?
Non, surtout pas ! Ce qui permet d’obtenir les meilleurs résultats, c’est de maximiser les portions en roues libres, ce que ne permettent pas en général les réglages pour une régénération maximale et le mode Éco.
Selon les modèles de voitures électriques, les utiliser peut permettre aux automobilistes qui ne veulent pas s’embêter avec l’éco-conduite de bénéficier de consommations relativement contenues. Mais pas d’aboutir aux meilleurs résultats.
Le freinage régénératif reste cependant un allié de l’éco-conduite quand on l’emploie dans les longues descentes comme moyen pour stabiliser sa vitesse et à l’approche des ralentissements importants (ralentisseur, rond-point) et arrêts (stop et feu rouge).
5 – Et rouler au régulateur de vitesse ?
Parce qu’il évite de rouler plus vite qu’on le voudrait, le régulateur de vitesse aide à ne pas consommer trop. Mais là encore, ce n’est pas avec lui que l’on obtiendra les meilleures performances, tout simplement parce qu’il empêchera de profiter d’un maximum d’inertie en descente pour aborder les côtes ensuite.
Dans ces dernières, le régulateur va provoquer une accélération pour conserver l’allure. En éco-conduite, la vitesse n’est pas forcément linéaire.
6 – Les limitations de vitesse sont-elles pénalisantes ?
En dehors des zones montagneuses et des grandes côtes interminables, la tranche de vitesse idéale pour l’éco-conduite est comprise entre un peu moins de 80 km/h et environ 95 km/h. Au-delà, la pénétration dans l’air plombe de façon plus importante les gains du mode roues libres.
Sur les voies rapides, les autoroutes, mais aussi les zones urbaines, les limitations de vitesse ne sont pas pénalisantes.
En revanche, sur les routes classiques, ce sont les automobilistes qui circulent dans les départements où la vitesse est repassée à 90 km/h au lieu de 80 qui obtiendront potentiellement les meilleurs résultats.
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7 – Tous les véhicules électriques sont-ils bien équipés pour l’éco-conduite ?
Non ! Les voitures électriques avec lesquelles la pratique de l’éco-conduite est facilitée ont deux choses en commun. Tout d’abord la possibilité d’inhiber intégralement la régénération. Ensuite, l’affichage de données essentielles, sous une forme ou une autre.
Il est important de connaître en temps réel la consommation du moteur pour tendre vers le 0 kWh/100 km, c’est-à-dire le mode roue libre. Mais aussi la consommation moyenne recalculée depuis le début du parcours.
En outre, disposer en fin de trajet du pourcentage d’énergie dans la batterie est le meilleur moyen de connaître vraiment l’autonomie réelle potentielle à partir de la consommation enregistrée. L’autonomie restante estimée n’est pas gérée de la même façon d’un modèle de voiture électrique à un autre, pouvant fausser les résultats par optimisme ou pessimisme.
8 – Quels sont les trajets où l’on peut obtenir les meilleurs résultats ?
Ce ne sera sans doute pas une surprise pour nos lecteurs : c’est sur les trajets familiers que l’on obtient les meilleures performances en éco-conduite. Tout simplement parce que l’on bénéficie de repères pour accélérer au meilleur moment en abordant une côte et relâcher à l’inverse l’accélérateur avant une zone où l’on sait que l’on va pouvoir bénéficier au maximum du mode roues libres.
Ca se joue parfois à une moins d’une seconde, entre une situation avec une consommation qui restera à zéro sur une distance plus ou moins longue, et celle où il faudra accélérer légèrement. De la même manière, une côte légère pourra être prise avec un filet d’électrons si on accélère au bon moment, alors qu’il en faudra davantage si on intervient un peu plus tard.
Tout cela, on l’apprend soi-même quand on a la motivation de le faire. L’éco-conduite s’affine en permanence. Bien plus qu’un ensemble de conseils qui ne correspondront pas à toutes les situations, elle est d’abord une recherche personnelle qui gagne ensuite à être partagée avec d’autres pratiquants.
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9 – Le trafic est-il un problème ?
Être seul ou presque sur la route facilite bien sûr l’éco-conduite. Ce n’est cependant pas une condition incontournable. Il est juste important, quand c’est possible, de laisser suffisant d’espace avec le véhicule qui précède, car il ne freinera et n’accélèrera pas forcément aux mêmes moments que vous.
Si vous circulez dans une zone où de nombreux automobilistes veulent successivement profiter de ce trou pour grappiller une place, ce sera un peu compliqué. L’éco-conduite, c’est aussi composer avec les autres usagers de la route.
10 – L’éco-conduite est-elle une conduite triste ?
Exigeante oui, mais triste, normalement non ! Déjà, en abandonnent l’Éco pour le mode Normal, et en supprimant sur route la régénération, le véhicule se montre plus vif et dynamique. Ce qui peut d’ailleurs être perturbant au début.
Ensuite cette pratique redonne toute sa place à l’humain pour gérer l’allure de son véhicule. Ce qui n’empêche pas d’employer des aides comme le limiteur de vitesse et le maintien dans la voie. Également le régulateur adaptatif dans les bouchons.
L’éco-conduite peut se voir aussi comme un jeu parce qu’elle est d’autant plus efficace que l’on développe ses propres stratégies personnelles. Ainsi, par exemple, pour aborder les ralentisseurs en fonction de la suspension du véhicule. C’est en accélérant lorsqu’on les descend que la sensation d’inconfort est la mieux gommée tout en maximisant l’élan grâce à cet obstacle franchissable.
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Tout d’abord, lorsque l’on observe de façon répétée des baisses de consommation notables, par exemple de 15 à 20 %.
L’allongement du temps de trajet doit être minime entre l’absence de pratique et l’adoption de l’éco-conduite. Sauf bien entendu si vous étiez auparavant constamment dans l’excès de vitesse et que vous en profitez par la même occasion pour vous conformer aux panneaux de limitation.
Le meilleur signe d’un niveau élevé d’expertise, c’est lorsque que, en plus des deux premiers points, les autres automobilistes ne vous doublent pas davantage ou pas beaucoup plus. Ce qui montre que vous n’imposez pas votre démarche aux autres usagers.
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