Bart De Wever est fatigué de devoir toujours répondre à la même question, qui le met mal à l'aise


Des partis comme Vooruit ou Groen essaient avant tout de montrer que les propositions du PTB sont avant tout irréalistes et populistes. Pour le contrecarrer, ils proposent d’autres manières de taxer la fortune de manière réaliste. Ils veulent montrer que le PTB est un parti qui ne prendra jamais ses responsabilités, qui ne montera jamais au pouvoir et qui est incapable de gouverner.

Ils copient donc ses idées en les rendant plus envisageables. Ainsi ils invitent les électeurs de gauche à voter pour eux, parce que, contrairement au PTB, ils vont vraiment faire bouger les choses.De Wever a estimé que cette taxe allait finir par retomber sur les épaules de la classe moyenne.

Bart De Wever est fatigué de devoir toujours répondre à la même question, qui le met mal à l'aise

« Ce sont les personnes qui épargnent, travaillent et entreprennent ou, en d’autres termes, les Flamands qui paieront cet impôt », a-t-il expliqué. Qu’en pensez-vous ?Cette crainte est partagée par certains experts qui estiment également que la classe moyenne finirait par payer en partie cette taxe sur la fortune. Je ne suis pas économiste donc je ne peux pas vraiment me positionner.

Tout ce que je peux dire, c’est qu’il s’agit d’une réaction typique de Bart De Wever. Il a recours à un slogan qu’il utilise souvent afin de convaincre les travailleurs et les entrepreneurs de la classe moyenne qui font partie de son public cible. Il veut leur montrer que les mesures de la gauche les toucheraient.

Il essaie aussi de mettre en avant la question communautaire, ce qui est aussi typique de la N-VA. Il veut accentuer les différences entre le nord et le sud du pays, pour obtenir sa réforme de l’Etat. Il préfère parler du volet communautaire que du cordon sanitairePaul Magnette s’en est pris au PTB lors du débat des présidents de parti en traitant ses membres de « couillons ».

La phrase a fait réagir. Le président socialiste a réitéré ses dires. Cette façon de mener campagne peut-elle être gagnante pour le socialiste ?Le PTB est surtout un point d’attention en Belgique francophone, où il est assez puissant.

Au nord du pays, même si le parti risque d’obtenir un meilleur score qu’en 2019, la menace du PTB reste bien moins importante. Personne n’envisage de former un gouvernement avec l’extrême gauche en Flandre. Magnette utilise la même stratégie vis-à-vis du PTB que Bart De Wever vis-à-vis du Vlaams Belang.

Il dit que son adversaire n’est qu’un leurre, un lâche et qu’il ne montera jamais au pouvoir. En gros, il fait passer le message que le vote pour le PTB est un vote inutile. De Wever et Magnette utilisent la même stratégie mais vis-à-vis d’un autre parti.

Le parti de Raoul Hedebouw est-il le principal danger pour le PS ?Bonne question. Je pense bien que le PTB est une grande menace pour le PS. Les études montrent qu’il y a une grande migration d’électeurs entre ces deux partis. Ce sont des formations qui visent un peu les mêmes personnes.

Donc c’est un vrai danger pour le PS. Mais il y a d’autres partis qui peuvent s’adresser à certains électeurs du PS. Je pense aux Engagés, qui sont en croissance.

Raoul Hedebouw est très connu au sud du pays. A-t-il également un franc succès en Flandre ?Oui. Selon les derniers sondages, c’est la quatrième personnalité politique préférée des Flamands et l’homme politique de gauche préféré au nord du pays.

Il a un certain charisme et il parle très bien le néerlandais, ce qui est très apprécié. Certains trouvent aussi que c’est une figure amusante. Il est apparu dans quelques programmes de divertissement, dont la célèbre émission De Slimste Mens Ter Wereld.

Ce n’est pas anodin car c’est également grâce à ce programme que la popularité de Bart De Wever a grimpé en flèche.