Les F-16 belges ne vaudront plus grand chose après leur retrait du service


19 :45

Les F-16 belges vont voler jusqu’à la limite des 8.000 heures prévues. Ce qui va faire sérieusement baisser leur cote à la revente.

Les chasseurs bombardiers F-16 dont dispose actuellement la Belgique n’auront guère d’intérêt pour des acheteurs une fois qu’ils ne seront plus en service, a expliqué mercredi la ministre de la Défense, Ludivine Dedonder, en commission de la Chambre, en réponse aux questions de Peter Buysrogge (N-VA) et Kris Verduyckt (Vooruit). L’armée belge n’a en outre pas l’intention de vendre actuellement tout ou partie de ses F-16, ceux-ci étant toujours nécessaires dans l’attente de l’arrivée du F-35, construit lui aussi par l’américain Lockheed Martin.

« Un premier appareil atteindra cette limite de 8.000 heures en 2023. »

Ludivine Dedonder

Ministre de la Défense

Plusieurs pays de l’Otan sont en train de renouveler leur force aérienne, ce qui va entraîner le déclassement de nombreux F-16. La Norvège pourrait ainsi vendre jusqu’à 32 de ces appareils à des alliés de l’Otan, en particulier la Roumanie, lorsqu’elle les aura retirés du service. La Défense belge avait d’ailleurs été contactée dans ce sens en 2016 mais avait répondu par la négative. Plus récemment, c’est la Jordanie – qui a déjà racheté des F-16 à la Belgique – qui s’est montrée intéressée, mais par des pièces détachées de ces avions. 

« La durée de vie opérationnelle de nos F-16 est limitée à 8.000 heures de vol. Un premier appareil atteindra cette limite de 8.000 heures en 2023. Douze appareils qui ont passé le cap des 7.000 heures suivront de peu », a expliqué la ministre. Selon elle, ces avions ne conserveront qu’un potentiel de vol faible, voire nul. « Cela fait en sorte que les F-16 belges ne sont pas intéressants pour d’éventuels acheteurs. Une valeur résiduelle limitée peut à terme être obtenue par la vente de pièces », a-t-elle ajouté. 

Une polémique

Il y a trois ans et demi, une polémique avait éclaté lorsque certains parlementaires belges avaient plaidé pour la prolongation de la durée de vie des F-16, sur la base d’un rapport de Lockheed Martin qui aurait laissé entendre que les appareils belges auraient pu être maintenus en service plus longtemps que les 8.000 heures prévues. Des accusations de manipulation d’informations au sein de la hiérarchie de l’armée avaient même – un peu vite – été évoquées.

Les audits sur le remplacement des F-16 « n’apportent peu voire pas de réponse »

En réalité, cette éventuelle prolongation n’était que théorique et la Belgique aurait dû débourser des fortunes pour maintenir en service quelques années de plus ses F-16, sans compter le fait que le pays se serait retrouvé avec un avion dépassé dans dix ans.