Les Grands Récits : Super Bowl XXIII : Le feu dans la ville, la glace dans les veines


dit-il à James Brooksblockquote class= »uppercase caps-s3-rs font-bold mb-5 wrapping-break-word »> Remonte dans ta putain de voiture, sauf si tu veux mourir

en poste depuis quatre ans la grappe de passants alertés par le bruit s’est transformée en une masse de plusieurs dizaines implore Suarez a raconté pour le 30e anniversaire du Super Bowl XXIII comment il s’est retrouvé avec quelques confrères au cœur des émeutes dès ce lundi soir : »Après avoir dîné au restaurant afin de lui demander par où nous pouvions passer pour rentrer à notre hôtelJe suis retourné au volant l’homme le plus bavard et le plus bruyant du monde Nous avons tourné pendant des heures en essayant de trouver notre chemin dans une ville en émeute »Miamih2>Le Super Bowl, étranger à toute forme de réalité

Eddie BrownEddie Brown et ça m’avait terrifiéblockquote class= »uppercase caps-s3-rs font-bold mb-5 wrapping-break-word »> Michael Jordan a mis fin aux émeutes de Miami

Les Grands Récits : Super Bowl XXIII : Le feu dans la ville, la glace dans les veines

je n’imaginais pas qu’un jour je verrais en repartant de la salle des routes bloquées, des voitures retournées et en feu. » Les Bulls sont arrivés à Miami le mercredi soir. Michael Jordan est resté dans sa chambre d’hôtel pour regarder le match NCAA entre son ancienne fac, North Carolina, et Georgetown. Le lendemain matin, il déclare : « C’est un match comme un autre et nous avons l’intention de le jouer. » L’après-midi, la ligne de métro menant à la Miami Arena ainsi que l’autoroute, fermées depuis le déclenchement des émeutes le lundi soir, sont rouvertes. C’est la toute première saison en NBA du Miami Heat, nouvelle franchise dans la Ligue. L’équipe bat des records de médiocrité et pour les fans, la venue de Jordan, la seule de la saison, est l’évènement de l’année. Alors le match doit se tenir, coûte que coûte. Le soir, malgré une certaine tension aux abords de la salle, tout se passe à peu près normalement.Partout ailleurs en ville, y compris à Overtown, cette soirée sera la plus calme depuis le début de la semaine. Jordan a inscrit 34 points lors de la victoire des Bulls, même si, après coup, il admet ne pas avoir toujours été d’une absolue sérénité : « Je ne me souviens pas avoir joué dans un climat aussi tendu. Même quand on joue Detroit, ce n’est pas comme ça, même si, parfois, ce n’est pas loin d’être une émeute. » Reste que le numéro 23, par sa seule venue en Floride, a contribué à éteindre l’incendie. Pauline Winick, la vice-présidente du Heat, ira même jusqu’à dire : « Michael Jordan a mis fin aux émeutes de Miami. » Par ricochet, il a peut-être aussi sauvé le Super Bowl.

Joe Cool

c’est le possible troisième sacre de Joe Montana Suivant une tendance qui ne cessera de s’accroître c’est aussi celle de l’osmose parfaite entre un joueur et un systèmeblockquote class= »uppercase caps-s3-rs font-bold mb-5 wrapping-break-word »> Ce n’est pas juste un quarterback, Bill. C’est peut-être LE quarterback

à l’exception du drive lumineux évoqué plus haut, l’attaque californienne a marché sur courant alternatif, à l’image d’un Montana plutôt erratique : 15 passes complétées sur 27 et 170 yards. Mais il n’y a rien de plus particulier qu’un drive décisif au Super Bowl. Et aucun autre joueur n’est plus à même que Montana de gérer pareil événement.Un homme le sait mieux que n’importe qui, et il est l’entraîneur de… Cincinnati. Sam Wyche est peut-être celui qui a sauvé Joe Montana. Sans lui, dix ans plus tôt, jamais SF ne l’aurait choisi. Six semaines avant la draft, Wyche, qui vient de rejoindre les 49ers, est chargé de « scouter » l’ancien finaliste du 110m haies aux Jeux de Montréal, James Owens, reconverti en running back à UCLA.Il se rend à Los Angeles et, afin d’organiser une séance, cherche un quarterback dans le coin. Wyche apprend que Montana passe la semaine avec sa petite amie à Manhattan Beach. Joe accepte de venir jouer les passeurs de luxe. Mais très vite Wyche ne regarde plus Owens pour ne plus voir que Montana. A son retour à San Francisco, il supplie Bill Walsh de se pencher très sérieusement sur le cas Montana : « Ce n’est pas juste un quarterback, Bill. C’est peut-être LE quarterback. »Cet été-là, Sam Wyche est nommé entraîneur des quarterbacks à San Francisco. Pendant les trois premières années de la carrière de Montana, personne n’a donc travaillé plus étroitement que lui avec le numéro 16. Il le connaît par cœur. Alors, quand ce 22 janvier 1989, il voit son ancien poulain avec le ballon à trois minutes et dix secondes de la fin du Super Bowl, il ne respire pas la sérénité. Il se sait en sursis. « Je me demande si nous n’avons pas laissé trop de temps au numéro 16 » souffle-t-il à son coordinateur défensif après le field goal de Breech.

Harris, regarde là-bas, ce ne serait pas John Candy assis au bord de la pelouse ?

en arrivant dans le huddle alors célèbre et populaire acteur de comédie et grand fan des 49ersMontana n’en est effectivement pas à son coup d’essai. Depuis plus de dix ans, il s’est taillé une réputation de finisseur redoutable. Montana ou l’art de transformer des défaites probables en victoires certaines. A l’Université, sous le maillot de Notre-Dame, comme avec les 49ers, il a multiplié les retournements de situation, ce qui lui avait valu, avant « Joe Cool », son premier surnom, « The Comeback Kid ». Alors, chaque séquence de ce drive final dessine une issue inéluctable. Chaque passe de Montana est indissociable des autres, conférant à l’ensemble sa cohérence. En ce sens, le quarterback se rapproche du chef d’orchestre.

Une forme d’immortalité

Tout le génie de Montana est là. Pas de coups de poker, de passes impossibles à la desperado. Juste l’art de réussir les choses les plus ordinaires dans un contexte extraordinaire.De façon définitive, Joe Montana change de dimension. Certes, avec ses deux titres et sa glorieuse carrière, il était déjà considéré comme un très grand. Mais à 32 ans, sa carrière, perturbée par des blessures de plus en plus fréquentes, semblait sur la pente descendante. Beaucoup ne croyaient plus vraiment en lui et demandaient sa tête, lui préférant sa doublure, le gaucher Steve Young, de cinq ans son cadet.Joe Montana et Steve Young en décembre 1988.Crédit: ImagoAu soir de la victoire contre Cincinnati, il n’y a plus d’anti-Montana. Le talent, le charisme et le sang-froid de ce joueur unique emportent définitivement l’adhésion. « Ce drive, conclut Bill Walsh, lui a donné une forme d’immortalité. Il a créé la mystique Joe Montana. Je crois qu’à Miami, il est devenu un autre aux yeux du public. Mais lui avait juste l’impression d’avoir fait son job, comme n’importe quel autre jour. » Il le fera encore la saison suivante, décrochant une quatrième victoire au Super Bowl, égalant le record de titres pour un quarterback, avant que Tom Brady ne passe par là au XXIe siècle. Mais de la tétralogie montanienne, Miami 1989 demeure incontestablement à part.

Eternel recommencement

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