Après la déclaration de Sébastien Lecornu sur l’autonomie de la Guadeloupe, la réaction des nationalistes ne s’est pas fait attendre en Corse. Pour l’instant, seuls Femu a Corsica et le Partitu di a Nazione Corsa se sont exprimés publiquement.
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Dans la foulée, à notre micro, le député de la deuxième circonscription de Haute-Corse a expliqué la réaction de son parti : « Nous nous devions de réagir dans la mesure où il y a des contradictions fortes qui émergent. En Corse, cela fait plusieurs scrutins importants, régionaux et législatifs, qui démontrent qu’il y a une majorité très claire en faveur de la demande de l’autonomie de plein droit et plein exercice. »
« L’état ne peut plus nous ignorer »
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En analysant l’attitude du gouvernement face à la crise en Guadeloupe, Jean-Christophe Angelini a ensuite fait, face à notre caméra, le comparatif avec la Corse. on a l’impression d’une prime au rapport de force et d’une situation où rien n’évolue ou presque sur le fond, ni sur le plan des prisonniers politiques, ni sur celui des transports, de l’énergie et de l’autonomie, constate le maire autonomiste de Porto-Vecchio. Et chez nos amis de Guadeloupe, alors même que l’on est dans une crise aigüe à caractère sociale, on a une espèce de volonté de répondre très vite, même si à ce stade on ne peut pas dire que l’autonomie soit concrétisée. En tout état de cause, c’est là un paradoxe dans la conduite gouvernementale et étatique des affaires qui concernent des îles comme les nôtres et les territoires qui ont des revendications légitimes et fondées. »
La Guadeloupe, une « identité législative »
des adaptations sont possibles. Ainsi, les collectivités peuvent élaborer des règlements portant sur certaines questions relevant du domaine de la loi, à l’exception des matières « régaliennes », c’est-à-dire en termes de justice ou de libertés publiques.
Depuis une dizaine de jours, la Guadeloupe fait face à une violente crise sociale sur fond de Covid.
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« en évoquant une plus grande autonomie, le gouvernement a en tête le statut de la Polynésie française, qui dispose d’une large autonomie, notamment en matière de gestion sanitaire, protection sociale et développement économique, le tout en s’appuyant sur un financement local. »Ce dimanche, avant de s’envoler pour la Guadeloupe, Sébastien Lecornu s’est exprimé dans les colonnes du Journal du Dimanche. Le ministre des outre-Mer a précisé que « l’autonomie, ce n’est certainement pas l’indépendance et que cette autonomie existe déjà pour certaines collectivités d’outre-mer à des degrés divers, le modèle le plus poussé étant, par exemple, la Polynésie ».
« Le gouvernement cède à la violence »
Du côté des nationalistes corses ayant réagi, les déclarations du ministre laisseraient apparaître une certaine faiblesse de la part du gouvernement dans le but d’apaiser la situation en Guadeloupe : « Il n’y a rien de plus noble qu’une démarche démocratique lorsque le peuple a la possibilité de choisir, lorsqu’il peut y avoir une discussion, un dialogue et des compromis politiques, souligne Jean-Félix Acquaviva. Ce n’est pas tout ou rien. Aujourd’hui, on voit bien que Le gouvernement délivre un mauvais message qui montre qu’il cède à la violence. Il cède à la capacité de nuisance. »
Je crains d’ailleurs que, malheureusement, cet effet d’annonce n’ait pas de suite. »Jean-Christophe Angelini
« Je crois qu’il y a là une forme d’incurie, malheureusement, et une volonté de répondre à une crise sociale et médiatique par un effet d’annonce, estime Jean-Christophe Angelini. Je crains d’ailleurs que, malheureusement, cet effet d’annonce n’ait pas de suite. »Si dans l’île, ce dimanche soir, seuls les autonomistes de Femu et du PNC ont pour l’instant réagi publiquement aux propos du ministre des outre-Mer, sur le continent, plusieurs politiques, surtout à droite et à l’extrême-droite, ont vivement critiqué ses propos sur la question de l’autonomie de la Guadeloupe. Sans pour autant faire un parallèle avec la Corse.
A.S.