Septième jour du procès de Nordahl Lelandais : ce qu’il faut retenir de ce mardi
et donc l’intention de tuer
Pour la défense, ni le lieu de la mort ni les circonstances ne permettent de prouver que l’ancien maître chien avait, au moment de frapper le caporal, l’intention de le tuer. « Jugez fermement mais jugez justement ! », a-t-il demandé en s’adressant aux jurés.Avant que la cour ne se retire pour délibérer, Nordahl Lelandais s’est de nouveau excusé.
« Je tiens à vous présenter mes excuses. Le pardon n’est pas une formule magique mais pour moi il est nécessaire. J’ai vu les témoignages très forts d’une mère, d’un père, d’un frère, d’une grand-mère.
Vous êtes allés vers ma famille, je vous en remercie. Cela montre votre intelligence et votre dignité. Arthur Noyer, je n’ai jamais voulu sa mort.
Je vous présente mes plus sincères excuses, à la famille et à vous monsieur Arthur Noyer. » Après près de sept heures de délibération, la cour d’assises a déclaré Nordahl Lelandais coupable de meurtre sur Arthur Noyer et l’a condamné à  20 ans de réclusion criminelle avec une période de sureté des deux tiers.Pour Me Boulloud, l’avocat des parties civiles « ce qui importait, c’était que la notion de meurtre soit retenue ».
Les parents d’Arthur Noyer se disent, eux, « globalement satisfaits » par le jugement même si Didier Noyer, le père d’Arthur, rappelle que ça « ne ramènera pas » son fils.Enfin, pour l’avocat de la défense, Me Jakubowicz : « Il n’y a pas de victoire, il n’y a pas de défaite. Ce fût un beau moment de justice ».
Le conseil de Nordahl Lelandais a ensuite annoncé qu’il ne fera pas appel « par respect pour la victime ».
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Me Jakubowicz, avocat de Nordahl Lelandais : « Il n’y a pas de victoire, il n’y a pas de défaite. Ce fût un beau moment de justice. Je ne ferai pas appel, par respect pour la victime.
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00h38 : « La quantité de la peine ne m’appartient pas, ça ne nous ramènera pas Arthur », Didier Noyer réagit après l’annonce du verdictDidier Noyer, le père d’Arthur, à l’issue du procès : « La quantité de la peine ne m’appartient pas, ça ne nous ramènera pas Arthur. Nous, on voulait que la société, que le système, que tout le monde reconnaisse que c’est un meurtre. Que notre fils a été une victime.
C’est fait. Nous sommes globalement, même si le mot est très imparfait, satisfaits du jugement. »
00h35 : Pour Me Boulloud, l’avocat des parties civiles, « ce qui importait, c’était que la notion de meurtre soit retenue »L’avocat des parties civiles Me Boulloud, réagit au verdict.
« « Ce qui importait, c’était que la notion de meurtre soit retenue. C’est le cas. La peine appartient à la justice mais la qualification de meurtre est psychologiquement importante pour la famille donc pour nous c’est une bonne décision.
»
00h23 : Nordahl Lelandais a quitté le palais de justiceQuarante cinq minutes environ après l’annonce du verdict, Nordahl Lelandais a quitté le palais de justice de Chambéry sous escorte avant d’être transféré au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier, où il est incarcéré.
avec une peine de 5 ans de prison encourue s’il n’est pas respecté. Le parquet avait requis 30 ans.
23h30 : L’audience reprend
Me Boulloud, l’avocat des parties civiles./Sylvain MUSCIO
16h32 : « Je parlerai quand le verdict aura été rendu », assure Me JakubowiczPremière réaction de Me Jakubowicz, avocat de la défense, depuis le début de ce procès : « Je ne veux pas déroger ni à la sérénité, ni à la dignité de ce procès. Je parlerai quand le verdict aura été rendu.
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Jugez fermement mais jugez justement  »« Reste le dernier point
« Même son camarade qui était avec lui toute la soirée dit ‘il tenait debout’ »
Me Alain Jakubowicz, avocat de la défense, va essayer de convaincre une dernière fois les juges et les jurés lors de sa plaidoirie.
/Thierry GUILLOT
On a pas envie de savoir si le voisin de palier ne fait pas bonne figure lui aussi »
Vous aurez ses mots en tête quand vous vous retirerez délibérer. Accordez lui cette banalité. Ça n’enlèvera pas l’horreur de ce crime mais ça remettra peut-être un peu de vérité dans ce dossier que tout le monde cherchait ».
14h23 : « Oui il n’aime pas travailler, il n’aime pas l’autorité. Mais ça n’en fait pas un monstre ou un serial killer »« Pourquoi noircir Nordahl Lelandais au point de remettre en cause ses notations dans son dossier militaire ? A chaque fois qu’on vous dit que c’est un homme bien, on vient vous dire le contraire . On vous dit qu’il est réformé P4 pour vous faire croire qu’il est fou.
Mais après tout si ça arrangeait tout le monde pour qu’il mette un terme à son contrat ».« Oui il n’aime pas travailler, il n’aime pas l’autorité. Mais ça n’en fait pas un monstre ou un serial killer mais un homme d’une banalité affligeante ».
« Ses amis ont dit que c’était le bon copain, serviable, toujours disponible. Je vous dis pas que c’est un saint mais qu’au fond, en 2017, personne ne voulait croire aux faits qui lui étaient reprochés. Ces témoignages vous disent tout de la banalité de cet homme ».
14h16 : « On vous a présenté un homme d’une banalité, je dirais parfois affligeante »« Seize témoins de personnalité ont été entendus donc 14 cités par l’accusation. Et on vous a présenté un homme d’une banalité, je dirais parfois affligeante ».14h14 : « Dans ce procès, les médias ont eu un poids »« Mais elle a balayé tout d’un revers de la main.
Comme si cette promesse était intenable. Il a disparu le 31 aout 2017 à cause du déferlement médiatique. Dans ce procès, les médias ont eu un poids.
Et une figure médiatique vous a été proposée. Dans nos débats : « vous l’avez vu, vous l’avez entendu ou vous l’avez entendu vu dans les médias ?  » Il fallait un monstre à la hauteur des crimes qui lui étaient reprochés.  ».
14h10 : « Juger M. Lelandais comme n’importe qui »« L’avocat général a rappelé le vœu pieux que vous aviez fait Monsieur le président, juger M. Lelandais comme n’importe qui.
Le code, tout le code, rien que le code ».14h06 : L’audience reprendMe Jakubowicz a la parole pour sa plaidoirie de défense.C’est l’un de ses collaborateurs qui commence.
13h30 : L’audience reprend à 14 heuresAprès la plaidoirie de l’avocat des parties civiles Me Boulloud, et le réquisitoire de l’avocate générale ce matin, c’est au tour de l’avocat de la défense Me Jakubowicz de prendre la parole. Le conseil de Nordahl Lelandais va essayer de convaincre une dernière fois le juge et les jurés alors qu’une peine de 30 ans de réclusion criminelle a été requise contre son client.L’audience doit reprendre à 14 heures.
La plaidoirie de Me Boulloud, avocat de la famille d’Arthur Noyer
« 4 ans et 29 jours après la mort d’Arthur, 7 jours d’audience et Nordahl Lelandais reste toujours droit dans ses bottes, dans sa vérité. Malgré l’instance de la cour, des deux familles qu’il a vues se rapprocher, malgré l’insistance de ses amis intimes et même de son avocat, il ne dira jamais la vérité sur les circonstances de la mort d’Arthur. Pour sauver sa peau.
 Ses mensonges ne sont qu’un leurre, destiné à tromper la justice. Les manipulations de cet homme ne pourront plus duper, ni aveugler la cour. La vérité, il n’a pas envie de nous la dire.
Pourquoi ? Ne nous voilons pas la face. Car il tomberait inévitablement pour le dossier Maëlys. Mais peut-être n’a-t-il plus assez de courage pour redevenir un homme responsable et revenir dans la communauté des hommes à laquelle il appartient toujours.
Ce n’est pas un monstre. Chapeau bas Nordahl Lelandais, après la prison je vous prédis un bel avenir dans le spectacle.Arthur n’est plus là , il au fond de sa tombe à Bourges.
Discrète comme lui. Dans un cercueil où repose ce qui reste de lui. Quelques fragments rongés par les animaux.
Oui Arthur, Nordahl t’a tué, volontairement. Et lui est là , bien portant se présentant comme le gendre idéal. Il est là pour défendre sa peau, certes avec le droit, mais sans foi ni vergogne.
L’esprit d’Arthur est là dans sa salle, matérialisé par son visage (le portrait posé près des parties civiles). La problématique de ce dossier, c’est l’absence physique de la victime, la disparition d’indices capitaux comme le corps d’Arthur. Le 12 avril 2017, l’accusé s’est ingénié à faire disparaître les preuves de sn forfait.
Après avoir volontairement dissimulé les preuves, il sait que l’accusation aura toute la difficulté pour apporter l’élément intentionnel du meurtre. C’est ce qu’il espère. Le doute profite à l’accusé, c’est vrai et Nordahl Lelandais le sait.
C’est la raison pour laquelle il se contente de mettre le doute dans la tête des jurés.Mais il a oublié qu’après avoir pipé les dés, vous pouviez (aux jurés) avoir recours à votre intime conviction. Les convictions disait Nietzsche, sont plus dangereuses que les mensonges.
Votre conviction contrebalancera le manque de preuves.Ce qu’il voulait c’était arriver au crime parfait mais ça n’existe pas. L’erreur qu’il a commise c’est d’utiliser une Audi A3 dans les affaires Noyer et Maëlys.
C’est ce qui a permis d’arriver jusqu’à lui. Nordahl Lelandais a eu plusieurs versions qu’il a étalées comme sur un mille feuilles. Il ne dit jamais la vérité spontanément.
C’est aculé devant une preuve qu’il avoue. Sa dernière version vous l’avez entendue. C’est ‘j’ai croisé Arthur Noyer qui faisait de l’autostop, il était énervé, il se serait battu’.
Et il le tue involontairement après l’avoir frappé au visage et ne sachant plus que faire, il éteint ses téléphones et cherche un endroit où cacher le corps. Il a déversé le corps comme on déverse un sac poubelles dans la nature et rentre chez lui comme si de rien n’était et reprend une vie normale. Quelques mois plus tard il recommence (Maëlys), même mode opératoire, même mode de défense.
Et toujours droit dans ses bottes.Arthur lui aurait demandé d’aller à Saint-Baldoph, c’est archi faux. Comment allait contre l’évidence même ? Quand Nordahl Lelandais est en garde à vue, il dit aux gendarmes ‘Au col de Marocaz’.
Comment se fait-il que dans son esprit le nom du col de Marocaz soit spontanément sorti ? Vous avez eu des témoignages très clairs comme cette barmaid qui a dit qu’Arthur voulait rentrer au 13 ! Ou ce patron de bar qui a dit qu’Arthur voulait rentrer chez lui, à la caserne ! Arthur avait l’alcool gentil, anesthésiant, il ne se battait jamais. Il n’était pas méchant quand il était alcoolisé. C’était sa personnalité.
Et il y a les témoins et ça c’est le dossier, rien que le dossier.Le vol du téléphone serait la cause de l’énervement d’Arthur. Il faut être sérieux.
Tous les témoins ont dit qu’Arthur se contrefichait de son téléphone. À Saint-Baldoph (selon la version Lelandais), Arthur lui assène un coup de poing parce qu’il le prend pour le voleur de son téléphone et après c’est l’enchaînement de violences. S’il y avait eu des coups, Nordahl Lelandais aurait eu des blessures.
Mais il n’a jamais eu les stigmates d’une bagarre. Vous auriez dû vous mettre au vert M. Lelandais.
 Vos amis n’ont rien constaté. Arthur Noyer, il faut en déduire qu’il n’a jamais frappé Nordahl Lelandais. C’est Nordahl Lelandais qui a frappé Arthur pour lui donner la mort.
Où lui a-t-il donné la mort réellement ? On va reprendre le bornage téléphonique. Il y a trois minutes de trop sur le parcours jusque Saint-Baldoph. C’est dans cet intervalle qu’il a dû se passer quelque chose, d’Arthur s’est rendu compte et qu’il l’a tué.
C’est la version de la famille. Il dit avoir fait un massage cardiaque pendant deux minutes ? Un massage cardiaque ça peut durer 45 minutes les secouristes le savent, ça c’est du Lelandais.Moi je dis que pour quelqu’un qui est paniqué, stressé, c’est pas possible.
Il est raisonné à ce moment-là , il sait parfaitement ce qu’il fait. Il cache le corps dans un endroit discret, il éteint ses téléphones. C’est un menteur, un manipulateur qui jouit de la souffrance des autres.
 Les lendemains, il va faire la fête et va au cinéma. Cet homme n’a aucun affect parce qu’il s’en prend à des individus qu’il ne connaît pas. Le personnage que vous allez juger, ce n’est certainement pas celui dont on a bien voulu dire qu’il avait un mal-être parce qu’il n’était pas au niveau de ses amis sur le plan social.
Lui est capable de cacher ses proies après les avoir tuées.Notre version, c’est qu’il lui a donné un coup mortel. Ce coup qu’il a appris à l’armée.
Mon rôle n’est pas d’accuser à la place du parquet général, je n’en ai pas la prétention mais si notre parole ne vaut pas moins que la vôtre M. Lelandais, notre version ne se rapproche-t-elle pas de la vérité ? »
13h30 : Nordahl Lelandais s’explique Quatre ans après le meurtre du caporal Arthur Noyer, Nordahl Lelandais comparaît devant la cour d’assises de la Savoie, à Chambéry, depuis lundi 3 mai.Incarcéré actuellement au centre pénitentiaire de Saint-Quentin-Fallavier (Isère), l’ancien maître-chien de Domessin (Savoie) doit s’expliquer sur les circonstances dans lesquelles est mort le jeune militaire dans la nuit du 11 au 12 avril 2017.
Un procès très attendu qui doit se dérouler pendant huit ou neuf jours sur deux semaines, avec un verdict attendu le 11, le 12 ou le 14 mai, selon l’avancement des débats.
Rappel des faits
Arthur Noyer, jeune militaire du 13e bataillon de chasseurs alpins (BCA), disparaît dans la nuit du 11 au 12 avril 2017. L’homme âgé de 23 ans n’a plus donné signe de vie après être sorti d’une discothèque de Chambéry (Savoie).
Après le lancement d’un appel à témoins et de vastes opérations de recherches, les restes de son crâne sont finalement découverts par hasard par un promeneur le 7 septembre 2017, à Montmélian. Son ADN sera identifié au mois de décembre. Le reste des ossements sera retrouvé en janvier, à Cruet, dans un ravin en contrebas du col du Marocaz.
Le 18 décembre, Nordahl Lelandais, déjà mis en examen pour le meurtre de la petite Maëlys, est extrait de sa cellule et placé en garde à vue dans les locaux de la section de recherches de Chambéry. Deux jours plus tard, il est mis en examen pour l’assassinat du caporal (Lelandais est finalement renvoyé devant la cour d’assises pour « meurtre »).Le suspect a été confondu par la présence de sa voiture sur les lieux de la disparition du militaire, captée par la vidéosurveillance, ainsi que par le bornage de son téléphone portable.
Après avoir reconnu l’avoir pris en stop, Nordahl Lelandais finit par avouer avoir tué Arthur Noyer le 29 mars 2018, évoquant une bagarre qui aurait mal tourné.
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