Après un appel lancé dans Midi Libre, l'inconnu de 1908 de Codognan a été identifié


La photo de cet homme faisait partie d’une centaine de photos retrouvée dans une petite boîte Haribo lors de la crue de 2003 dans un jardin d’Arles… Elle avait certainement dérivé depuis le sud de Beaucaire d’où un camping-car avait été emporté par le Rhône. 

Le 2 décembre 2023, Midi Libre Nîmes relatait l’incroyable histoire de la boîte Haribo®, échouée à Arles. Retrouvée par Anne-Marie Porterie dans son jardin suite aux inondations de 2003, elle renfermait une centaine de photos de famille et de cartes postales.

Après un appel lancé dans Midi Libre, l'inconnu de 1908 de Codognan a été identifié

17 ans passent jusqu’à une conversation avec son voisin, David Vincent, amateur de généalogie qui s’empare du sujet et contacte via le site Généanet, trois personnes susceptibles de correspondre aux noms de famille évoqués sur les cartes postales.

L’une d’entre elles est Jean-Michel Desai, généalogiste amateur grenoblois qui identifie en effet le  »héros »  de la boîte de bonbons : il s’agit de Célestin Jeanjean qui semble en effet être le personnage central de cette histoire familiale que le Rhône ou le destin a fait échouer dans ce jardin arlésien…

Mais si certaines personnes sur les photos ont pu être identifiées comme des membres de l’entourage de Célestin Jeanjean, beaucoup restaient inconnues. 

Notamment les portraits d’un homme d’une belle prestance, que Jean-Michel Desai avait surnommé « l’Inconnu de Codognan » car au dos d’une de ces photos datant de 1908, figuraient la mention de cette commune ainsi que les initiales HP ou HD.L’appel aux lecteurs lancé par Midi Libre, pour identifier « l’inconnu de Codognan » a immédiatement fait tilt chez les dirigeants du Carrefour culturel codognanais (CCC)  :  Michel Gaufrès féru de patrimoine et d’histoires locales anciennes et Bernard Février, généalogiste tout aussi motivé par le passé local.

La maison identifiée grâce à sa tonnelle et un œil-de-bœuf

les fins limiers ont réussi en à peine un mois, au cours d’une passionnante enquête, à reconstituer l’histoire de l’Inconnu et retrouver la maison figurant sur la photo.

Notamment grâce à la perspicacité et la mémoire de Simone Bassaget, la maman d’une adhérente du Carrefour culturel codognanais, qui a reconnu la tonnelle de la cour. Mais aussi grâce à un indice discret sur la photo  : à savoir un œil-de-bœuf sur la façade, rare dans la région. 

La construction des foudres Dupuy à Codognan.

M.L. – D.R

La maison est donc  identifiée  : elle se situe au 285 de la RN 113.Dans les années 60, il s’agissait d’un restaurant  « Le Relais du Vieux Logis ». Mais jusque dans les années 1920, le site était une fabrique de foudres créée par un certain Jean Dupuy (1858-1941) originaire du sud-ouest et installé à Codognan avec son épouse Jeanne Abadie.

La photographe, Hélène Dupuy, était un sacré personnage 

L’occasion de découvrir aussi que cette Hélène était un sacré personnage  ! Elle a été la première femme de Codognan à obtenir son permis de conduire et a eu  la première voiture dans le village.  Beaucoup d’habitants ont connu son fils Pierre Icard.

Au volant, Hélène Dupuy, première femme de la commune à avoir son permis de conduire.

Cette identification a été confirmée par Pierre Fanguin, président d’honneur et fondateur du Carrefour culturel codognanais.

« Il a 96 ans, mais a formellement reconnu Jean Dupuy, le foudrier qui venait quand il était jeune inspecter ou réparer ses foudres dans la cave familiale de Codognan  ! « ,  explique Michel Gaufrès.

Et le monde est décidément bien petit  : en effet David Vincent, le voisin arlésien d’Anne-Marie Porterie, a découvert que la mère de son beau-père originaire de Codognan avait travaillé à cette fameuse adresse, le  285 de la RN 113 lorsque la bâtisse abritait un restaurant, dans les années 60  !

Les membres du CCC sont  allés rencontrer les nouveaux propriétaires et ont été chaleureusement accueillis par André et Françoise.

L’œil-de-bœuf est toujours là. Et sur la façade figurent encore les points d’ancrage de l’ancienne tonnelle…