C’est une petite entreprise qui roule. « On a ramé en mars 2020, mais le covid a aussi lancé un effet de mode qui nous a été profitable. Depuis l’ouverture, nous n’avons pas connu de période de creux », raconte Julien Dangles, frère de Nicolas et employé à mi-temps pour assurer la communication de Rêve en Van.
Vans à louer et à vendre
La naissance de Rêve en Van voit ses prémices durant un voyage en Nouvelle-Zélande en 2018. Nicolas Dangles retape alors son premier van. De retour en France, il souhaite partager son expérience et transmettre l’esprit “vanlife”. Pour ce faire, il suit des formations, puis se lance en mars 2020.
Désormais, sa flotte comprend deux véhicules loués à l’année. L’un accueille un couple. L’autre, deux adultes et un enfant. L’année prochaine, un van pour deux adultes et deux enfants doit être mis en location.
Quelle que soit la taille du véhicule, c’est l’aménagement que vous en faites qui compte. Rêve en Van peut répondre à toutes vos envies d’installations : complètes, partielles, amovibles et professionnelles. Stéphane Lefèvre.
Les véhicules loués sont neufs, « cela permet de les faire rouler deux ans en location. À l’issue de cette période, nous les mettons en vente, ainsi, nous ne perdons pas trop vis-à-vis du prix d’achat ». La période prisée s’étend d’avril à octobre. Mais, il est possible de louer toute l’année, à compter de deux nuitées (90 euros la nuit), sauf en juillet et août où la location se fait à la semaine (pour 700 à 800 euros en haute saison). À Rêve en Van, 90 % des loueurs ont entre 30 et 45 ans et sont originaires du Limousin. En cas d’achat, l’entreprise assure un suivi, allant jusqu’à réaliser les démarches administratives permettant d’obtenir la carte grise adéquate (voir ci-dessous).
Ces habitants de la Haute-Vienne sont tombés à pied joint dans la vanlife
Des véhicules taillés sur mesure
Le client choisit tout de A à Z », explique Julien Dangles. Un atout qui a poussé Émilie Moirand et sa famille, originaire de Condat-sur-Vienne, à faire appel à eux.
« En moyenne, il faut compter six mois entre le lancement du projet et la réception du véhicule, dont deux mois pour son aménagement complet », précise Nicolas Dangles. Pour la famille d’Émilie, ce fut à peu près le cas : « Nicolas a travaillé trois, quatre mois sur le véhicule avant qu’il ne soit fin prêt ».
L’intérieur peut désormais accueillir quatre personnes. Émilie, son mari et leurs deux enfants. « L’avantage, avec Rêve en Van, c’est qu’ils adaptent tout en fonction de nos besoins, jusqu’au coffre aménagé pour accueillir la niche de notre malinois ». Bien qu’ils aient acquis leur van, il y a peu, l’envie est née de longue date. « La recherche de liberté est notre premier attrait. Le coût compte aussi.Cela nous permet de faire des voyages que l’on n’aurait pas pu se payer auparavant ». Afin d’optimiser l’habitacle au mieux et basculer d’un espace lit à un coin banquette, le lit “peigne” semble l’installation la plus appropriée et plébiscitée. Il suffit de tirer sur la partie amovible de la structure pour faire apparaitre un lit double. Stéphane Lefèvre. Leur particularité : s’être lancés avant même de tester ce mode de transport. « D’abord, nous avons fait de courts séjours et nous y avons vite pris goût. Il est maintenant plus facile de partir en week-end. Évidemment, la question de l’essence se pose, mais c’est aussi notre véhicule du quotidien, donc nous parvenons à nous y retrouver ».
Quelques semaines plus tôt, la petite famille a pris la route pour trois semaines, direction la Norvège. Un baptême de vanlifeurs(*), qui leur a permis d’affiner leurs besoins. Dans leur véhicule actuel, deux couchages sont complétés par une tente de toit. « Au début, nous avons opté pour une tente gonflable, avant de se tourner vers un modèle dépliable ». Panneau solaire, douchette, plaques de cuisson et toilettes chimiques complètent leur équipement. « En Norvège, nous nous sommes aperçus que les tentes de toit ont un usage limité. Elles ne sont pas idéales dans des conditions extrêmes et nous sommes plus attirés par le grand Nord ». Prochain stop espéré : l’Islande.
Ce premier achat a conquis la famille condatoise, qui voit dorénavant plus grand. « On désire partir sur un fourgon, plus appréciable par ses dimensions et plus sécurisé. La revente devrait être rapide, mais les fourgons partent à une vitesse folle ». Un peu comme à la maison. Loin de l’image des vacances à la “roots” des années 70, de nos jours, le van aménagé confère tout le confort d’une maison : plaque de cuisson au gaz, mini-frigo avec congélateur, douchette et toilettes portatives, éclairages et prises électriques. Certains véhicules peuvent être équipés d’un chauffage. Reste à choisir le paysage. Stéphane Lefèvre.
Le prix du rêve en van
« Tout compris, nous avons payé 50.000 euros. Bien que ce soit notre véhicule de tous les jours, cela reste un budget », poursuit Élodie Moirand.La vie à bord d’un van a effectivement un coût. Entre la hausse du coût des matériaux et la main-d’œuvre, il faut compter environ 17.000 euros pour un aménagement tout compris. Quand un kangoo équipé d’un lit et de rangements se chiffre de 5.000 à 6.000 euros. La capucine ou toit relevable, créé à partir d’une ouverture découpée directement dans la tôle du véhicule, permet de se tenir debout et d’ajouter un couchage supplémentaire. Il faut compter environ 10.000 euros pour rehausser le toit par une entreprise spécialisée. Stéphane Lefèvre.
L’augmentation du prix des carburants pèse aussi sur l’activité, même si un van ne consomme que 7 à 8 litres aux 100 km. Fort heureusement, le carnet de commandes de l’entreprise ne désemplit pas. « Parmi nos clients, la moitié se trouve hors de la Haute-Vienne ». La preuve que l’entreprise est parvenue à se faire connaître au-delà des frontières du département.
Pour autant, Nicolas et son frère ne se sortent pas de gros salaires et font, eux aussi, face aux pénuries et à l’envolée des coûts des matières premières. « Depuis le lancement de Rêve en Van, le prix du bois a quasiment doublé », indique Nicolas. Le contreplaqué, dont il se sert, se compose de plusieurs essences boisées, dont le bouleau qui est le bois apparent.
Le gérant de Rêve en Van met aussi un point d’honneur à se fournir au plus près et réalise tous ses aménagements à la main. Une quête de sens et un savoir-faire qui forcent, en premier lieu, l’admiration de son frère : « Depuis qu’il est gamin, il a une perceuse entre les mains et je dois bien reconnaître qu’il est très doué ». Les deux frangins poursuivent leur rêve en transmettant leur amour du voyage et de l’aventure clefs en main.
Mettre en conformité son van :un véritable marathon administratif
S’ils sont tous réunis, le véhicule sera considéré de type “automoteur spécialement aménagé de moins de 3,5 tonnes” (VASP Caravane).Étape 2. Le budget à prévoir oscille d’une région et d’un véhicule à l’autre. Il comprend le certificat de conformité, délivré par la marque constructeur du véhicule à sa sortie d’usine, la redevance à la DREAL (86,90 €) et le coût de la carte grise VASP(*), qui se base sur le cumul de différentes taxes. En cas de non-déclaration des modifications ou de dépassement des délais de déclaration, l’amende peut aller jusqu’à 750 euros.Étape 3. Dans le cas d’un van aménagé homologué, l’assurance correspondante est souvent moins chère que pour un véhicule utilitaire, car les risques encourus par ce dernier sont plus importants. Les matériaux intérieurs et le coût du chargement peuvent néanmoins augmenter le tarif de la prime d’assurance. Il est aussi possible de conserver une assurance auto classique pour son van, si son aménagement intérieur peut être démonté en deux heures maximum, ses caractéristiques principales n’ont pas été modifiées et qu’il n’y a pas d’installation de gaz à l’intérieur de l’habitacle. (*) Il est obligatoire de changer la carte grise VASP après un déménagement dans une autre région, sous un délai d’un mois.
Chloé Goigoux et Sarah Younan