Les propos de Michel Savin, sénateur LR de l’Isère et rapporteur de la mission d’enquête sénatoriale sur les fonds d’investissement dans le football, dans nos colonnes, ont fortement déplu aux dirigeants de la LFP. L’homme politique s’était dit « surpris de l’empressement de la Ligue à organiser l’élection pour renouveler sa gouvernance. Elle a jusqu’à décembre pour le faire.
Organiser aussi vite l’élection après ce que le football français a vécu pose question. » Dans un courrier adressé le 22 août à Michel Savin, avec copie au ministère des Sports, à la FFF, à l’Union des acteurs du football et au syndicat des clubs Foot Unis, que nous avons pu consulter, Arnaud Rouger, le directeur général de la LFP, déplore l’ingérence dans le processus électoral de l’instance. « On peut craindre que l’article paru dans L’Équipe n’ait (…) l’effet inverse d’une volonté de ne pas interférer dans le cadre du processus électoral » Arnaud Rouger, Directeur général de la LFP « Nous avons pris connaissance de l’interview que vous avez, en qualité de rapporteur de la mission d’information sur l’intervention des fonds d’investissement dans le football professionnel français donné au journal L’Équipe, écrit-il.
Vous précisez ne pas vouloir interférer dans le cadre du processus électoral du conseil d’administration de la Ligue et de sa présidence. Et cela avec raison puisque naturellement il n’appartiendrait pas à la Commission, dans le cadre d’une mission en cours, d’interférer dans cette élection organisée dans le respect du droit et des statuts de l’association qu’est la Ligue. On peut craindre cependant que cet article n’ait, par la date de sa publication, sa teneur et son potentiel relais dans la campagne de renouvellement du conseil d’administration, l’effet inverse.
» Le DG de la LFP répond au moyen de « certains éléments d’information factuels » aux critiques de Michel Savin. « L’article 19 des statuts de la LFP précise clairement que : »Les membres du Conseil d’Administration sont élus ou désignés selon un cycle quadriennal », poursuit Arnaud Rouger. Le conseil d’administration en fonction a été élu le 10 septembre 2020 et nous avons prévu les prochaines élections le 10 septembre 2024 soit exactement 4 ans après.
Certes, les statuts prévoient également une marge pour organiser ces élections mais vous conviendrez que si nous avions décidé d’organiser notre Assemblée générale élective plus tardivement, nous aurions été accusés de prolonger artificiellement le mandat du Conseil d’administration en cours sans aucune raison objective. » Par ailleurs, Arnaud Rouger remet en cause l’analyse faite par Michel Savin sur l’accession au poste de président de la Ligue : « Contrairement à ce que vous affirmez, le président de la LFP n’est pas forcément issu du collège des membres indépendants et encore moins des deux membres que vous évoquez. En effet, là encore, l’article 26 des statuts de la LFP précise que l’ensemble des membres du conseil d’administration peuvent prétendre à la fonction de président de la LFP.
Bien entendu, la seule contrainte est que si le membre en question n’appartenait pas au Collège des membres indépendants, il devrait démissionner de ses fonctions dans les 15 jours suivant son élection. Les 17 membres du Conseil d’administration peuvent donc postuler à la fonction de président et pas seulement les deux membres que vous citez. »