Le secteur juridique profite lui aussi des apports de l’intelligence artificielle générative appliquée à la veille. La solution récente de Lefebvre Dalloz, GenIA‑L for Search, automatise la recherche et l’analyse de documents juridiques et répond aux questions des professionnels du droit en langage naturel. D’abord bêta-testeuse, l’avocate Caroline Hussar l’a rapidement adoptée.
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Au sommaire
– Dossier : quel avenir pour la veille à l’ère des IA génératives ?- Le métier de veilleur face à l’IA générative: paroles d’expertsLa rédaction d’articles juridiques et la dispense de formations auprès de juristes et de professionnels de santé font partie du quotidien de Caroline Hussar, avocate au barreau de Clermont-Ferrand, dans le Puy-de-Dôme (63). Cette spécialiste du droit de la santé et de la réparation du dommage corporel a longtemps réalisé sa veille documentaire via des ouvrages ou depuis des bases de données juridiques comme Lexbase ou Légifrance.Jusqu’au jour où, contactée par Lefebvre Dalloz, elle devient bêta-testeuse de sa solution basée sur l’intelligence artificielle (IA) générative destinée aux professionnels du droit, lancée en mars 2024 : GenIA-L for Search.
« Je trouvais l’IA générative intéressante, mais j’avais quelques réserves », reconnaît Caroline Hussar. « Tester cet outil en avant-première était une opportunité ».Lire aussi : Veille et e-réputation : l’IA générative envahit les solutions (comparatif d’outils)
Synthèse, point de vigilance et cas d’usage
« J’ai été agréablement surprise par la plateforme dès mes premiers essais », confie Caroline Hussar.
« Cela ne s’apparente pas à une veille ordinaire, car il faut lui poser des questions précises et anglées ». À la suite d’une requête, GenIA‑L for Search fournit une première partie d’explication avant de rediriger l’utilisateur vers plusieurs possibilités de développement.Selon Caroline Hussar, la fonction « synthèse » peut servir de support écrit sur certains angles ou en résumant l’état du droit, ce qui lui est utile lors de rédaction de conclusions de justice, par exemple.
De son côté, l’option « point de vigilance » et la liste de points clés qu’elle fournit lui permettent d’être attentive aux bases légales d’un sujet. Formatrice à l’École des Avocats Centre Sud de Clermont-Ferrand, Caroline Hussar apprécie particulièrement la fonctionnalité « cas d’usage » : « grâce aux tableaux didactiques que l’outil me propose, je peux me servir d’exemples de la jurisprudence pour fournir des cas d’école à mes étudiants », explique-t-elle.Malgré les fonctionnalités très pratiques de son nouvel outil de veille, l’avocate ne lui fait pas une confiance aveugle : « si GenIA‑L for Search est un véritable support au quotidien, je vérifie constamment l’information », précise-t-elle.
« Je pense que je ne pourrai jamais lui faire confiance à 100 %, mais être vigilante fait aussi partie de mon travail ».Lire aussi : Enquête : veilleurs et documentalistes francophones, un même combat ?
Plus-value pour la veille
Caroline Hussar souscrit un abonnement à l’outil après seulement quinze jours de tests. « Ce délai m’a suffi pour comprendre que je ne pouvais pas me passer de cette technologie et de sa réelle plus-value par rapport à un outil de veille classique », explique-t-elle.
« Il serait impossible pour moi de faire marche arrière ».Mais comment cette solution a-t-elle impacté la manière de travailler de l’avocate au quotidien ? Selon elle, le gain de temps et le confort de travail offert sur le travail de recherche lors du traitement de dossiers ou d’expertises, par exemple, sont indéniables.En outre, l’outil a également des répercussions positives sur ses activités de formation ou de conseil : « les points de vulgarisation juridique qu’il me fournit me permettent de simplifier rapidement des thèmes ou des problématiques complexes », explique-t-elle.
Néanmoins, l’avocate n’en a pas pour autant bouleversé le mode de fonctionnement de son cabinet. « Certes, GenIA‑L for Search entraîne très vite de nouveaux réflexes de recherche et son potentiel est énorme », reconnaît Caroline Hussar. « Mais je pense qu’il ne faut pas devenir nonchalant concernant le traitement du droit.
L’outil doit conserver sa fonction de support ».Lire aussi : Les meilleurs outils gratuits pour la veille