LMSL Les frasques de Pelletier plombent la 5ème journée ! samedi 9 octobre 2021 : Stats et infos




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samedi 9 octobre 2021 – © Yves Michel




Gaël Pelletier vivait dans l’anonymat médiatique le plus complet depuis le début de la saison. Cela ne pouvait durer. Mais plutôt que de commenter les résultats de son équipe, le président du HBC Nantes n’a rien trouvé de mieux que de s’en prendre aux arbitres à l’issue de la défaite face à Limoges. Des agissements qui pourraient lui valoir quelques désagréments… pas uniquement sur le terrain sportif.

On aurait aimé insister sur le sursaut d’orgueil de Saran qui vendredi était allé s’imposer à St Raphaël ou sur celui des joueurs de Dunkerque qui comme les Loiretains avaient besoin de démarrer leur saison et valider un 1er succès en championnat, ce qu’ils ont brillamment fait contre Toulouse ou de la prise de pouvoir en solitaire du PSG après sa perf à Nîmes mais ce qui s’est déroulé à Nantes a tout occulté et certainement pas dans le bon sens.  Vendredi, au terme d’une rencontre que les Limougeauds ont dominé de la tête et des épaules et une défaite logique du « H » sur ses terres, le président nantais cherchait des bouc-émissaires. Et il a cru bon s’en prendre aux arbitres. Les remontrances ont commencé à la mi-temps. Limoges était déjà devant au score et les décisions des frères Pajot n’étaient pas du goût de l’intéressé. Le jeu a repris et au fil des minutes, le courroux de Gaël Pelletier n’a pas baissé d’intensité. Sur le terrain, Nantes n’est jamais parvenu à renverser la tendance et malgré les 18 arrêts de Mickaël Robin, les Limougeauds se sont imposés (27-29). Alberto Entrerrios, le coach du « H » reconnaissant lui-même que son équipe n’avait que ce qu’elle méritait ! Point de vue que ne va pas partager le patron du club qui dès qu’il en a eu la possibilité, est allé à la rencontre des arbitres. Seul ce qui a été mentionné sur le rapport dressé par les deux sifflets parisiens fera foi. Et contrairement à un commentateur de télévision, nous n’avons pu avoir connaissance de la teneur exacte des invectives qui ont été répandues. Moins de 24 heures plus tard sur le site du quotidien Ouest France, le président Pelletier a pris les devants en réagissant à une éventuelle et lourde sanction face à ce qui s’est passé dans le couloir des vestiaires. « J’ai voulu leur parler et j’ai juste repoussé les personnes qui voulaient m’empêcher de leur parler. » Et de porter un jugement sans concession sur le niveau de Mathias et Mathieu Pajot. « Ils sont les acteurs principaux du bon déroulé des matches, ils ont un rôle important dans la qualité du spectacle, ils ne l’assurent pas, ils ne l’assument pas. […] La moitié des matches de D1 sont mal sifflés et il devient impossible de travailler convenablement. Cela devient très préjudiciable pour le développement de notre club et des clubs de manière plus générale. Il n’est pas possible d’avoir une telle disparité de niveau. » Et à la question posée par nos confrères de Ouest France de savoir s’il regrettait son attitude, le président du « H » a répondu… « La forme oui, le fond non. Des matches j’en ai vu plus de 1000, je commence à être en capacité de voir si un arbitre est malhonnête ou mauvais. Malhonnête c’est extrêmement rare, mais mauvais me dérange plus car ça relève de la négligence. Une négligence de formation, de désignation, et de respect du travail des joueurs, des entraîneurs et des clubs. » La désignation des arbitres est assurée chaque semaine par la CCA (Commission Centrale de l’Arbitrage) présidée par François Garcia et ce samedi, celui qui fut un des sifflets les plus reconnus à la fin des années 90 a tenu à réagir devant les caméras de la chaîne beIN sports. « A la lecture des rapports, je confirme que le président de Nantes a été particulièrement véhément à la mi-temps et à la fin du match envers les arbitres et il était allé un peu trop loin. Mathias et Mathieu Pajot que j’ai eus, sont désabusés dans la mesure où ils pensent que les propos tenus, ont dépassé la raison et ne correspondaient pas à ce qui a été vécu pendant la rencontre. C’est un jeune binôme, c’est vrai (30 ans) mais il faut faire attention. Je ne voudrais pas perdre un binôme parce qu’un président ou autre aura été désobligeant à leur égard. » Il faut encore une fois le souligner, les faits et surtout les propos évoqués dans le rapport des arbitres n’ont bien entendu pas été rendus public. Le document va remonter vers la Fédération qui l’examinera et se concertera avec la Ligue Nationale de Handball pour savoir quelle(s) suite(s) à donner. Sanction disciplinaire, suspension, radiation, tout peut être envisagé. Selon plusieurs témoignages qui demandent eux aussi, à être vérifiés, des propos homophobes auraient été tenus contre les arbitres. Et là, les évènements pourraient prendre une tournure différente et bien plus grave s’ils étaient avérés. « Depuis 2006, nous avons la possibilité de nous porter partie civile et de se défendre au pénal, précise François Garcia, dès lundi, nous déterminerons quelles suites à donner. » D’autres voix s’élèvent également contre le service de sécurité sensé être mis en place par le club nantais autour du terrain, service qui selon le président de la CCA, n’a pas tenu son rôle. « Des personnes qui n’auraient pas dû le faire sont entrées sur le parquet et des projectiles ont été lancés. » Le HBC Nantes et son président-tête de gondole n’ont pas fini d’être sous le feu des projecteurs et certainement pas pour commenter les résultats bons ou mauvais de l’équipe professionnelle. Tout ce remue-ménage ne valorise pas l’image du handball, au contraire, il la détériore. Tous les regards sont désormais tournés vers Créteil, siège de la Fédération, vers Paris, siège de la Ligue mais aussi vers le ministère des Sports et de certaines associations telles que SOS Homophobie qui pourraient s’inviter dans le débat afin de demander des comptes cette fois, sur le terrain judiciaire. A Nantes, tant bien que mal, tout va être mis en œuvre pour circonscrire l’incendie mais Gaël Pelletier n’a pas fini de griller sur le bûcher des vanités.
Ce qui s’est passé à Nantes et qui n’a rien à voir avec le sport, ne doit pas occulter ce qui s’est déroulé sur les parquets de France. Il y avait même un match au sommet ce samedi, du côté de Nîmes, l’occasion pour le PSG de s’imposer (25-32) et de prendre seul, la tête du classement de la Starligue. Disputé devant plus de 4000 spectateurs, les Parisiens ont vite pris le large malgré des Nîmois amoindris (Minel, Gallego et Nyateu étaient blessés) mais accrocheurs mais qui ont souvent manqué de lucidité, de réussite (de nombreux tirs à côté) et de chance (avec des ballons qui sont venus s’écraser sur le montant) mais qui sont surtout tombés sur un très grand Vincent Gérard. Le portier international s’est offert le luxe de détourner cinq 7 mètres et de dégoûter les meilleurs shooteurs gardois (17 parades au total). Le paradoxe, c’est qu’en-face, Rémi Desbonnet (notre photo) avec 18 arrêts n’a pas grand-chose à se reprocher.Dans un même temps, tout comme Saran la veille, Dunkerque pourtant lâché par ses gardiens (Kieffer ne comptabilise que 6 arrêts et Bellahcène a du renoncer, victime d’un lumbago à l’échauffement) s’est enfin réveillé et marque ses deux 1ers points en championnat aux dépens de Toulouse (26-23). En Savoie, comme pour valider l’inconstance qui excepté Paris, marque cette entame de saison, Chambéry n’a pas tenu son rang à domicile et s’est incliné face à Chartres (24-25). Les Euréliens ont mené pendant presque toute la rencontre (plus gros écart: 7 buts à la 35ème) avant de subir un contre-coup dans les 9 dernières minutes (5 buts encaissés sans ne rien marquer).