D’ailleurs pas uniquement pour moi, pour mes frères et sÅ“urs aussi. C’était un truc qui m’empêchait d’avancer dans la vie. Parfois, des portes ne s’ouvrent pas, tu te demandes « pourquoi », « pourquoi ça ne marche pas pour moi alors que ça marche pour les autres ». Et tu vois que le problème ne vient pas forcément du foot. Il vient souvent d’ailleurs : problème d’entourage ou problème de blessure d’enfance. Des problèmes qui trainent car tu n’as pas fait le deuil, car tu n’en parles pas, car tu te renfermes sur toi-même parce que tu veux éviter ces choses qui te font mal au plus profond de ton cÅ“ur. Mais parfois, il faut faire la paix avec ça et accepter les choses pour enfin démarrer ta vie d’homme. Et c’est ce que j’ai réussi à faire. Derrière, des portes se sont ouvertes. Je suis quelqu’un de croyant aussi. Je me suis réfugié dans la religion. Ce qui m’a permis d’ouvrir les yeux sur des traits de ma vie et ma personnalité. Après avoir fait table rase du passé, tout s’est mis en place tranquillement pour moi. Le processus a été long mais il a fonctionné. Je suis devenu la personne que je voulais être. Je suis reparti de zéro en passant par la case chômage en France. Quand j’ai quitté la Belgique, j’ai oublié le passé et j’ai démarré une nouvelle carrière. J’avais 23 ou 24 ans. À Fréjus Saint-Raphaël en National, le coach Michel Estevan m’a tendu la main. Il a été très important pour moi car à ce moment-là , mon téléphone ne sonnait plus, plus personne ne me faisait confiance. Je l’ai appelé, il a accepté de m’aider, il était malheureusement trop tard pour que je signe au mercato d’hiver. Du coup, de février à juin, je m’entraînais avec le groupe et le week-end, j’enchaînais avec un préparateur physique tout en étant au chômage. La saison suivante, j’ai signé un contrat fédéral d’un an avec Fréjus. Je suis revenu en toute humilité pour repartir de l’avant. Du coup, je fais une belle année, je suis performant.Â
« Je suis quelqu’un d’ambitieux, je veux encore vivre de belles émotions »
C’était un pur kiff d’être en Premier League Malheureusement, la mayonnaise n’a pas pris. Le Covid est passé par là , nous sommes descendus en deuxième division à la suite d’une décision administrative. Et alors qu’il me reste trois ans de contrat, le club me fait comprendre qu’il faut partir. Je refuse, je reste attaché à mon contrat. Du coup, je passe une saison sans jouer. Ça a été encore une belle expérience. Mais ça n’a pas marché, j’ai ma part de responsabilités dans cet échec. Ensuite, je cherche à revenir en Ligue 2, mais les clubs ne se bousculent pas. Comme si mon passage au Royaume-Uni n’avait pas compté. Le Mans s’est présenté et j’ai répondu favorablement au projet. Je suis très content. Je suis en prêt au Mans et tout se passe bien. Concernant mon avenir, je ne me prends pas la tête. J’essaie d’être le plus performant possible surtout après un an sans jouer. J’essaie d’avoir le meilleur rendement possible. Je suis plutôt satisfait de ma première partie de saison à titre individuel. Je veux devenir encore meilleur lors de la deuxième partie de saison. En juin, il me restera encore une année de contrat à Heart of Midlothian. Il faudra donc discuter de mon avenir avec les Écossais. Je suis quelqu’un d’ambitieux, je veux encore vivre de belles émotions. Tout va dépendre du Mans, des résultats du club et de mes prestations.Â
« Aujourd’hui, on privilégie la valeur marchande du joueur plutôt que celle de l’être humain. »
Les frais sont à la charge des parents. Pour certains, des enfants ont été condamnés par la médecine avant même de venir au monde. Les parents ont refusé d’accepter ça et se battent aujourd’hui. Leur vie est conditionnée aux besoins de leurs enfants. Les enfants survivent. Et les parents savent que leur enfant peut partir à tout moment. C’est la réalité de leur vie. Je les aide à mon petit niveau, avec mes petites connaissances. J’ai toujours voulu aider une association. Et un jour, Marina m’a écrit sur les réseaux sociaux. On a échangé. J’ai été touché surtout que je suis papa de trois enfants. J’ai donc accepté d’être parrain et de venir en aide à cette association. J’ai une autre passion aussi : le padel tennis. Ce sport devient petit à petit connu. J’ai découvert ce sport au Royaume-Uni. Dès que j’ai du temps libre, j’aime faire des matchs de padel tennis. C’est un sport de raquettes. Il est technique mais pas autant que le tennis. C’est un mélange de squash et de tennis avec un système de vitre. C’est basé sur les mêmes règles que le tennis. C’est cardio, physique et technique à fois. »
Pour résumer
Passé par toutes les émotions au cours de sa carrière, Loïc Damour (milieu de terrain) se retourne sur le passé et tire les conclusions de ses erreurs. Récit poignant du milieu de terrain prêté au Mans par Heart of Midlothian.