La lourde facture de la reconstruction : Syrie : Dossier


La Banque mondiale a estimé à 7,9 milliards de dollars le coût des dommages causés par les séismes en Syrie.« Le coût de la reconstruction de la Syrie après plus d’une décennie de conflit s’élève à 900 milliards de dollars. C’est la plus grande somme de reconstruction dans l’Histoire moderne d’un pays ravagé par un conflit », a déclaré Ahmad Aboul-Gheit, secrétaire général de la Ligue arabe.

Les deux puissants tremblements de terre qui ont frappé le nord de la Syrie en février dernier ont encore alourdi la facture de la reconstruction. Selon un rapport publié récemment par la Banque Mondiale, ces séismes ont causé des dégâts matériels estimés à 7,9 milliards de dollars dans des zones déjà dévastées par un conflit et des déplacements de population prolongés. « La catastrophe provoquera un ralentissement de l’activité économique et une contraction du produit intérieur brut syrien de 2,3 points de pourcentage », note le rapport en précisant que « douze années de conflit ont accru la vulnérabilité de la population aux crises et aux catastrophes naturelles.

Le tremblement de terre a entraîné une détérioration importante des conditions humanitaires ».
Touchée par la vague des Printemps arabes, la Syrie a vite vu les manifestations virer en une guerre civile meurtrière notamment à cause de l’implication des puissances occidentales.
Aujourd’hui, la Syrie est confrontée à de graves défis humanitaires.

Environ 12 millions de personnes ont besoin d’une aide humanitaire, tandis que plus de 5 millions de réfugiés syriens ont fui vers les pays voisins. En janvier 2022, le secrétaire général des Nations-Unies, Antonio Guterres, a présenté un rapport au Conseil de sécurité sur la situation humanitaire désastreuse en Syrie. D’après ce rapport, « 90 % des Syriens vivent dans la pauvreté, 60 % d’entre eux souffrent d’insécurité alimentaire.

Et environ 9 millions de Syriens vivent dans des zones non contrôlées par le gouvernement dans le nord du pays et dans le sud-est dans le camp d’Al-Rukban et ont besoin d’une assistance humanitaire ». Le rapport indique également que le revenu mensuel moyen par habitant n’est plus en mesure de répondre aux besoins de base. Avec l’augmentation du stress hydrique et la baisse des rendements céréaliers il y a toujours des risques de nouvelles pénuries alimentaires.

En effet, outre le déplacement de la population, l’infrastructure a été quasiment démolie. Selon les données officielles, les secteurs de la santé et de l’électricité sont les plus touchés par la guerre. Les coupures d’électricité sont fréquentes même dans les quartiers riches du centre de Damas.

Tandis que le secteur pétrolier a enregistré une perte qui s’élève à plus de 65 milliards de dollars. De plus, une école sur quatre ne fonctionne plus en Syrie alors que 3,1 millions d’enfants syriens ne sont pas scolarisés.

Et les sanctions ?

Le fait de parler de la reconstruction de la Syrie date depuis plus de quatre ans.

C’est en 2019 que fut tenue la première conférence sur la reconstruction de la Syrie à Bruxelles et où les donateurs ont pu collecter une somme de 7 milliards de dollars. Mais les sanctions économiques imposées par la loi César décrétée par les Etats-Unis contre le régime syrien ont ralenti et entravé ces investissements d’arriver à destination. Par ailleurs, les multiples victoires militaires que le régime a remportées lui ont permis de récupérer plus de 70 % de la superficie du pays.

C’est à partir de là que la question de la reconstruction a commencé à être posée.
Damas a tenu en septembre 2021 une conférence internationale pour promouvoir les investissements pour la reconstruction de la Syrie, où les alliés de Damas ont été invités. Lors de cette conférence, Wafika Hosni, ministre syrienne d’Investissements, a déclaré que la Chine est un des pays invités à participer au processus de reconstruction en Syrie.

Aujourd’hui le défi de la reconstruction est double pour restaurer la paix : reconstruction d’après-guerre et d’après-séisme.

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