A Lyon, un vieux dossier qui attend "un coup d'accélérateur"


c’est parce que le dossier patine jusqu’ici.

Réactions en local

a renchérit  : «Nous sommes prêts à Lyon. C’est une politique dans l’intérêt de toutes et tous. Make the train great again ». Du côté de la métropole, Fabien Bagnon, vice-président de la Métropole de Lyon, en charge de la voirie et des mobilités actives, a ajouté  : « Je me réjouis de cette annonce. Il est indispensable qu’elle se concrétise chez nous par la création d’un RER à la lyonnaise pour compléter le développement du co-voiturage, des transports en commun, du vélo et de la marche. Nous avons besoin d’un bouquet d’alternatives à la voiture ». De l’autre côté de l’échiquier politique, le maire LR d’Écully Sébastien Michel, répond également  : « Chiche Emmanuel Macron ». Le sujet mobilise d’autant plus à Lyon qu’en mars 2021 déjà, un collectif de citoyens, élus et chefs d’entreprises qui s’était nommé « REM Lyon, le RER à la Lyonnaise » avait publié, en marge des élections régionales, une lettre ouverte dans laquelle ses membres interpellaient les collectivités concernées « à agir vite et collectivement ». Avec l’enjeu de remettre autour d’instaurer une véritable coopération entre la Région (LR) et la Métropole (EELV).

A Lyon, un vieux dossier qui attend

De son côté, même si l’annonce reste une bonne surprise pour Jean-Charles Kohlhaas, il reste sceptique quant à l’application : »J »adorerais que le président se soit réveillé avec une révélation sur l’importance du ferroviaire. Mais si c’est pour nous annoncer des TER puis demander aux collectivités locales de financer massivement, nous n’aurons pas avancé. J’attends désormais des chiffres précis, de qui met combien et quand. Nous avons une réunion avec le Préfet de région qui était déjà programmée pour mi-décembre, j’imagine que nous aborderons ce sujet. En tout cas, si l’Etat se mettait à investir massivement, ce serait une très bonne nouvelle mais représenterait un virage à 180 degrés. »

Après cet effet de surprise, « il faut maintenant que tout le monde se mette autour de la table », selon le vice-président métropolitain

Quel budget ?

Budgété au sein d’une fourchette d’investissement large allant « de 1,4 à 7 milliards », ce projet nécessite non seulement de nouveaux investissements sur le réseau, mais soulève également des enjeux propres au réseau lyonnais  : à savoir la gestion de l’étoile ferroviaire lyonnaise, point de passage le plus fréquenté en dehors de la région Île-de-France. Mais il nécessitera aussi de pouvoir mettre en place une unification des systèmes d’informations entre les services de la Métropole de Lyon et de la Région (avec la proposition notamment faite par la Région de développer la carte Ourà sur le réseau TCL), ainsi qu’une unification des tarifs (qui devra elle-même passer par une entente financière entre les deux collectivités). Et on peut dire qu’à ce sujet, le climat n’est toujours pas au beau fixe entre l’exécutif EELV du Grand Lyon, qui a exhorté en mars dernier le président LR de la Région Auvergne Rhône-Alpes à avancer « plus vite ». De son côté, Laurent Wauquiez s’est déjà positionné, sur le principe, d’un accord de financement du « premier tiers » nécessaire à l’enveloppe du projet. Reste à savoir comment et sous quelle modalité se financeront le reste à débourser, la balle étant ainsi renvoyée à la Métropole et à l’État. État qui est justement attendu au tournant début 2023, dans le cadre des discussions du volet infrastructures du contrat de plan Etat-Région, qui devrait intégrer justement le dossier du RER métropolitain. A noter qu’à l’échelle d’Auvergne Rhône-Alpes, il existe également d’autres projets de RER métropolitains comme celui de Grenoble, Clermont-Ferrand mais également Saint-Étienne.

L’investissement global après les annonces d’Emmanuel Macron hier est estimé par les observateurs à 30 milliards d’euros pour les 10 villes. « Si ce montant est avéré, nous pourrions espérer environ 5 milliards d’euros pour l’aire lyonnaise. Ce qui serait un énorme coup d’accélérateur, une belle première marche, puisque nous estimons que l’investissement nécessaire à la mise en place d’un RER performant sur le territoire lyonnais serait de l’ordre de 5 à 10 milliards d’euros », selon Jean-Charles Kohlhaas.

En région, les discussions étaient déjà avancées sur le sujet avant ces annonces. « Nous avons déjà commencé à discuter avec la Région, et des décisions pourraient être prises début 2023, nous sommes plutôt sur la même longueur d’ondes avec le Frédéric Aguileira, le vice-président aux transports de la Région. Dans une première phase, à horizon de 4/5 ans, un financement d’1,5 milliard d’euros sera nécessaire. Je sais que la Région est ouverte sur ce sujet de RER. La Métropole est prête à mettre 500 millions d’euros et la Région 1 milliard. Et c’est nouveau, nous annonçons aussi que nous sommes prêts à financer 50% des coûts d’exploitation sur notre territoire. »