GREVE ESSENCE. Alors que les grévistes des raffineries de TotalEnergies ont reconduit les blocages sur cinq sites ce lundi 17 octobre, le président de la République a déclaré vouloir sortir de la crise « le plus vite possible ». Une réunion est prévue ce lundi 17 octobre dans l’après-midi.
Sommaire
L’essentiel
- Pas de fin de la grève dans l’immédiat dans les raffineries : ce lundi 17 octobre, la grève a été reconduite dans les cinq raffineries du groupe TotalEnergies impliquées dans le mouvement. « Les niveaux de grève sont très majoritaires, entre 60 et 80% des salariés qui font tourner les raffineries », a indiqué Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, ce lundi matin sur Franceinfo
- De nouvelles réquisitions ont été annoncées ce lundi 17 octobre par la ministre de la Transition énergétique, Agnès Pannier-Runacher. Le gouvernement a réquisitionné deux sites de Total : le dépôt de carburant de Feyzin, dans le Rhône, et le dépôt de Mardyck, près de Dunkerque.
- Emmanuel Macron a déclaré, ce 17 octobre vouloir sortir de la crise « le plus vite possible », il s’est dit « aux côtés de tous nos compatriotes qui galèrent et qui en ont assez de cette situation ». Le chef de l’Etat réunit les ministres concernés par cette crise de carburant ce lundi 17 octobre dans l’après-midi pour « faire un point de situation ».
- A quand la fin des pénuries d’essence, qui concernent encore ce matin 30% des stations ? « On va voir des améliorations dans la semaine, mais pas de retour à la normale avant la semaine prochaine », a indiqué ce matin Clément Beaune, ministre délégué aux Transports sur France Inter
- Ce mardi 18 octobre, un mouvement de grève générale est lancé par la CGT, avec l’intention de créer une « convergence des luttes » à partir de la grève des raffineries : la SNCF, la RATP, l’Education nationale seront notamment concernées
- La grève a pris fin dans les raffineries du groupe Esso-ExxonMobil. Mais le groupe a annoncé que le retour à la production normale sur ses deux sites ne serait effectif que dans « deux à trois semaines »
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16 :21 – Réunion à l’Elysée à 17h
Selon les informations de Franceinfo, obtenues auprès de l’entourage du président de la République, la réunion sur la pénurie de carburant de cet après-midi, se tiendrait à 17h à l’Elysée.
16 :10 – Élisabeth Borne : « le gouvernement a pris ses responsabilités »
Élisabeth Borne a assuré que « le gouvernement était très mobilisé pour faire ce qui dépend de lui ». L’hôte de Matignon a même affirmé avoir mis « beaucoup d’énergie ces derniers jours pour qu’il y ait des négociations dans les entreprises Esso et Total ». Quant à la question d’un possible retour à la normale, la première ministre a préféré esquiver et a répondu que « cela dépendrait largement des salariés qui doivent reprendre le travail », ajoutant que « ce n’est pas normal qu’une minorité de salariés continue à bloquer le pays ».
15 :45 – L’un des syndicats signataire de l’accord avec Total critique le gouvernement
François Hommeril, président du syndicat CFE-CGC qui a trouvé un accord avec le groupe Total, a critiqué l’action du gouvernement sur Franceinfo. Pour le syndicaliste, le gouvernement a beaucoup contribué à déstructurer le monde du travail et les acteurs sociaux dans le monde du travail ». Il a également critiqué les communications tardives et excessives de l’exécutif, « ils interviennent à hue et à dia partout, ils donnent leur avis sur tout ».
Pour rappel, le syndicat CFE-CGC et la CFDT ont trouvé un accord avec le groupe Total prévoyant une augmentation de salaire de 7% pour les salariés. Malgré cet accord, Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT a quitté la table des négociations, souhaitant obtenir 10% d’augmentation pour les grévistes. François Hommeril, président confédéral de la CFE-CGC a déclaré comprendre « tous les points de vue » car « un conflit a toujours une forme de légitimité ».
14 :45 – Une réunion de crise organisée à l’Elysée cet après-midi
Réunion de crise à l’Elysée. Le président de la République va réunir en fin d’après-midi les ministres concernés par la grève dans les raffineries et les dépôts de carburants pour faire un « point de situation ». Le chef de l’Etat va s’entretenir avec Elisabeth Borne (Première ministre), mais également, Bruno Le Maire (Economie), Agnès Pannier-Runacher (Transition énergétique), Christophe Béchu (Transition écologique), Clément Beaune (Transports) et le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran.
13 :55 – Emmanuel Macron promet de « continuer à faire le maximum » pour sortir de la crise
Le président de la République, en visite au Mondial de l’Auto à Paris, a été interrogé par TF1 concernant la pénurie d’essence. Il s’est dit « aux côtés de tous nos compatriotes qui galèrent ». Emmanuel Macron a ajouté vouloir que cette crise du carburant « se règle le plus vite possible ».
12 :45 – La CGT lance une cagnotte pour les salariés grévistes
La CGT appelle à la solidarité pour soutenir les grévistes des sites de Total. L’appel aux dons se fait pour « encourager » les salariés mobilisés via le fonds de solidarité aux luttes du syndicat.
12 :05 – « 200 camions citernes partiront dans la matinée » annonce Agnès Pannier-Runacher
La ministre de la Transition énergétique qui était en visite ce matin dans un dépôt de Gennevilliers a annoncé que « 200 camions citernes partiront dans la matinée pour approvisionner l’Ile-de-France. » Ces camions partiront de la raffinerie de Port-Jérôme-sur-Seine, site du groupe Esso-ExxonMobil, où la grève n’a pas été reconduite la semaine dernière.
11 :35 – « On doit viser une nette amélioration cette semaine » selon le ministre de l’Economie
Bruno Le Maire était l’invité de BFMTV ce lundi matin et a haussé le ton, jugeant les blocages de la CGT comme étant « inacceptable » et « illégitime » car un accord a déjà été conclu. Alors que Philippe Martinez réclame une augmentation des salaires de 10%, l’accord conclut la semaine dernière entre Total et la CFDT et la CFE-CGC prévoir une augmentation de 7%. Ainsi, pour le ministre le « temps de la négociation est passé. Il y a eu une négociation, il y a eu un accord, cela veut dire qu’il faut que force reste à la voix majoritaire ».
11 :24 – Sept salariés sont réquisitionnés sur le site de Feyzin
avoir ‘demandé au préfet de la région Auvergne-Rhône-Alpes de réquisitionner les personnels indispensables à la reprise des expéditions depuis le dépôt pétrolier de Feyzin à 14 heures, pour soulager les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Bourgogne-Franche-Comté qui sont aujourd’hui sur un taux de rupture qui est supérieur à 35% ».
11 :04 – Port de Marseille : La CGT refuse de décharger les pétroliers
Tensions à Marseille ce lundi 17 octobre. Ce matin, les pétroliers du port ne seront pas déchargés a annoncé la CGT. France 3, donne la raison de cette annonce du secrétaire général de la CGT du port, Pascal Galéoté. En cause ? Les propos tenus par Renaud Muselier, président de la région PACA. Il a déclaré au micro de BFMTV que « La CGT fait une saloperie au peuple français », il a maintenu ces propos ce lundi matin sur France Bleu Provence, « C’est insupportable, inacceptable pour tous ceux qui travaillent et qui ne veulent pas être étranglés ». Les pétroliers ne seront donc pas déchargés, a répliqué la CGT. Cette annonce intervient dans un contexte de pénurie d’essence à quelques jours des départs en vacances de la Toussaint.
10 :49 – Pour Phillipe Martinez : « Il faut que la négociation se prolonge »
Invité de Léa Salamé et Nicolas Demorand sur Franceinter, Phillipe Martinez s’est déclaré non convaincu par les négociations qui ont eu lieu entre certains syndicats et le groupe Total la semaine dernière. Selon le secrétaire général de la CGT, « 5% d’augmentation générale de salaires. C’est insuffisant. » Pour le syndicaliste, c’est même « inacceptable » souhaitant une augmentation des salaires de 10% répartie de la sorte, « 7% d’augmentation générale des salaires liée à l’augmentation du coût de la vie et 3% par rapport aux partages des richesses ». Il a ajouté que si les salariés étaient satisfaits de ces négociations, la grève se serait déjà arrêtée.
il n’y aurait plus de grève. Pour l’instant l’accord prévoit 5% d’augmentation générale des salaires, nous considérons que c’est insuffisant. » #le7930inter
10 :27 – Pour le ministre de l’industrie, « il faut savoir arrêter une grève »
Alors que la grève a été reconduite ce matin sur les sites du groupe Total, Roland Lescure, le ministre de l’industrie a menacé de nouvelles réquisitions en cas de blocage. Interviewé ce matin pour Franceinfo, le membre de l’exécutif a précisé que le gouvernement « n’est pas là pour mettre des camions militaires sur toutes les routes de France, mais on est là pour montrer que le gouvernement débloque la situation au fur et à mesure que les négociations salariales avancent ». Selon le ministre, la situation n’est pas satisfaisante à quelques jours des vacances de la Toussaint, mais le gouvernement « va tout faire pour que ça s’améliore progressivement dans les jours qui viennent ».
???? Pénurie de carburant ➡️ « Il y a un enjeu d’acceptabilité de ce conflit”, pour Roland Lescure. “On est en train de franchir des limites qu’il ne faudrait pas franchir. Ça ne peut pas durer”, dit le ministre de l’Industrie. “On va continuer à” réquisitionner des salariés.
10 :01 – De nouvelles réquisitions ce lundi 17 octobre
Le ministère de la Transition énergétique a annoncé de nouvelles réquisitions ce lundi 17 octobre. Le dépôt de carburant de Feyzin (Rhône) sera réquisitionné à partir de 14 heures. Les réquisitions ont été reconduites au dépôt de Mardyck (Flandres), près de Dunkerque. Elles interviennent dans ce contexte de pénurie pour alimenter les stations-service des Hauts-de-France, d’Auvergne-Rhône-Alpes et de Bourgogne-Franche-Comté.
Agnès Pannier-Runacher, la ministre de la Transition énergétique a annoncé que ces mesures étaient prises « pour les Français, nous ne le faisons pas contre les grévistes ».
09 :50 – Le ministre des Transports prévient que « le retour à la normale mettra du temps »
sur une note plus optimiste, que « la situation s’est déjà beaucoup améliorée dans certaines régions, comme les Hauts-de-France (.) grâce aux mesures qu’on a prises, de déblocage de stocks, de réquisitions ciblées. »
09 :30 – « Les deux syndicats signataires de l’accord à Total sont minoritaires »
Ce lundi, Catherine Perret, secrétaire confédérale de la CGT, s’est défendue, sur franceinfo, de défendre un mouvement de grève qui soit « illégitime ». Le gouvernement insiste depuis hier sur le fait que la grève doit prendre fin dans les raffineries de TotalEnergies, puisqu’un accord majoritaire a été signé sur les revalorisations de salaire. « La majorité des salariés ont décidé que le niveau d’augmentation n’était pas suffisant : ça veut dire que les deux syndicats signataires de l’accord sont minoritaires auprès des salariés », a contesté la secrétaire confédérale de la CGT. « Les niveaux de grève sont très majoritaires, entre 60 et 80% des salariés qui font tourner les raffineries », a-t-elle ajouté. « Quand on appelle à la reprise du travail, c’est qu’on a satisfait la totalité des revendications pour lesquelles on était en grève, or, ce sont seulement les salariés en grève qui ont décidé que les négociations à 5% d’augmentation, c’était très largement insuffisant, ils demandent 10% ».LIRE PLUS
En savoir plus
La France métropolitaine compte sept raffineries sur son territoire. Actuellement, cinq d’entre elles, appartenant toutes à Total, sont à l’arrêt en raison d’un mouvement de grève lié à des demandes de négociations salariales (lire plus bas). La liste des sites en grève :
Groupe Total Energies :
- Gonfreville-l’Orcher (Seine-Maritime)
- La Mède (Bouches-du-Rhône)
- Feyzin (Rhône)
- Donges (Loire-Atlantique)
- Flandres (Nord)
La grève dans le groupe Groupe Esso-ExxonMobil a été levée. Les raffineries de Port-Jérôme (Seine-Maritime) et de Fos-sur-Mer (Bouches-du-Rhône) fonctionnent à nouveau. À noter que la raffinerie de Lavéra (Bouches-du-Rhône) n’a pas été concernée par la grève. Elle appartient en effet à une troisième entreprise, Petroineos, groupement du Britannique Ineos et du Chinois Petrochina.
Les grévistes, qui sont des salariés travaillant pour des raffineries et des dépôts de carburant de TotalEnergies, demandent des augmentations de leur rémunération. « Les demandes existent depuis mars 2022. On nous a déjà dit qu’on allait ouvrir des négociations, d’abord avant l’été et ensuite, au mois de septembre. Pour la branche pétrole, il a été décidé une application au 1er janvier. On a une perte de pouvoir d’achat énorme, comme tout le monde, pour 2022. Ce qu’on demande, c’est déjà un rattrapage pour 2022 et un relèvement pour 2023 », a déclaré Emmanuel Lépine sur RMC lundi 10 octobre. « Si on entame des négociations, ce sera sur la base de nos revendications : on demande 10% d’augmentation sur les salaires, appliqué au 1er janvier et rétroactif sur l’année 2022″ abonde dans Le Parisien Eric Sellini, coordinateur CGT chez TotalEnergies.
avant la fin de l’année, des résultats exceptionnels générés par TotalEnergies, tout en prenant aussi en compte l’inflation de l’année 2022 ». Au premier semestre de cette année, TotalEnergies, qui gère environ une station-service sur trois en France a gagné 10,6 milliards de dollars de bénéfice. A noter par ailleurs qu’un accord majoritaire a été signé entre les syndicats et la direction de TotalEnergies sur la revalorisation des salaires.
Il a fallu deux semaines de grèves dans les raffineries du groupe TotalEnergies pour que les premières négociations s’organisent. Les discussions n’ont pas porté leur fruit tout de suite et une deuxième salve de négociations a été nécessaire pour trouver un accord entre l’entreprise et quelques syndicats. La CFDT et la CFE-CGT, qui sont majoritaires et représentent à elles deux 56 % des salariés de Total ont accepté un compromis dans la nuit du 13 au 14 octobre. Avant d’entériner l’accord qui prévoit une augmentation de salaire de 7 % à partir du mois de novembre 2022 et une prime de 3 000 à 6 000 euros, les syndicats doivent s’entretenir avec leurs adhérents pour savoir s’ils acceptent de signer l’accord.
La CGT de son côté a refusé l’accord proposé par Total, jugeant les propositions « largement insuffisantes ». À noter que la CGT réclame la revalorisation des salaires à hauteur de 10 %. Le compromis est donc une « mascarade » selon le secrétaire général CGT de la plateforme TotalEnergies Normandie, Alexis Antonioli, qui ajoute que « ces syndicats-là qui viendraient signer un accord au rabais, ça ne changera rien à la mobilisation, ça ne changera rien à l’état d’esprit et à la détermination des grévistes ».
Légalement, le gouvernement a le droit de réquisitionner. Pour ce faire, l’exécutif s’appuie sur deux décrets. À l’échelle nationale, il s’agit de l’article 2141-3 du code de la défense, qui prévoit que le gouvernement a « le droit de soumettre, à contrôle et à répartition, les ressources en énergie, matières premières, produits industriels et produits nécessaires au ravitaillement et, à cet effet, d’imposer aux personnes physiques ou morales en leurs biens, les sujétions indispensables ». À l’échelle locale, l’article 2215-3 du code général des collectivités territoriales indique le préfet peut, « en cas d’urgence, lorsque l’atteinte constatée ou prévisible au bon ordre, à la salubrité, à la tranquillité et à la sécurité publique l’exige », réquisitionner « tout bien ou service, requérir toute personne nécessaire au fonctionnement de ce service » jusqu’à ce que « l’atteinte à l’ordre public ait pris fin ou que les conditions de son maintien soient assurées ».
La réquisition des raffineries et centres de dépôt est une solution radicale qui n’est pas du goût des salariés grévistes, mais le gouvernement la justifie par la nécessité de ne pas « laisser le pays être bloqué ». À ce sujet, le responsable de la branche pétrole de la CGT, Emmanuel Lépine, indiquait hier sur RMC être « conscient de l’impact négatif ». Et d’ajouter : « La cause de cette situation, c’est l’immobilisme des directions des compagnies pétrolières, ExxonMobil et Total. Les salariés n’ont plus confiance dans les promesses. On souhaite qu’il y ait l’ouverture des négociations et des propositions, avant de lever la grève. »
Il est probable que les pénuries dans les stations-service durent encore plusieurs jours, les experts de la logistique propre à la distribution de carburant considèrent qu’un retour à la normale est improbable avant le 24 octobre 2022. Le ministre des transports a indiqué le 17 octobre qu’il ne fallait pas s’attendre à un retour à la normale avant la semaine du 24 octobre.
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en moyenne sur l’année 2022. Des chiffres contestés par les syndicalistes CGT TotalEnergies : auprès de BFMTV, ceux-ci avancent des niveaux de salaires autour de 2100 euros brut « à l’embauche ». Sur cette question sensible, Germinal Lancelin, secrétaire général CGT ExxonMobil Chimie, a donné des éléments de précision sur BFMTV : « Le salaire d’embauche d’un opérateur est de 2120 euros brut. A cela peuvent s’ajouter des primes si la personne fait des « quarts ». 4300 ou 4500 euros, c’est le salaire d’un chef de service en fin de carrière ou d’un chef de quarts avec 20 ans d’ancienneté ».
avec un montant minimum de 7250 euros » peut-on lire dans le communiqué de TotalEnergies.