Macron répond sur McKinsey, Philippe sonne l’alerte, Pécresse en plein dilemme


A neuf jours du premier tour de l’élection présidentielle, on s’inquiète dans le camp du président.

Macron répond sur McKinsey

le président candidat a fait mine de pas entendre, mais la politique de la sourde oreille qu’il espérait menée sur le sujet montre de plus en plus ses limites. Depuis la sortie du livre « les Infiltrés » (Allary Editions) et la publication d’un rapport sénatorial, démontrant coup sur coup le recours massif de l’exécutif aux cabinets de conseil, la polémique ne cesse de prendre de l’ampleur. D’autant que la chambre haute du Parlement a également épinglé les manquements fiscaux d’un des plus célèbres de ces cabinets, McKinsey.Le poison lent de l’affaire McKinsey sur la campagne de MacronInterrogé au cours de sa déambulation dans la rue commerçante de la station balnéaire, il a patiemment justifié par le contexte sanitaire les sommes engagées  :« Vous vouliez qu’on aille vite sur les vaccins. Quand vous voulez faire quelque chose, il faut toujours vous poser la question  : est-ce qu’il faut embaucher des gens de manière durable ou est-ce qu’il faut avoir recours à des gens en appoint ? Quand vous embauchez un fonctionnaire, vous l’avez toute la vie. Quand vous êtes sur des missions ponctuelles, ce n’est pas une bonne utilisation de l’argent public de créer un emploi dont nous allons payer toute la carrière et la retraite. Il est tout à fait légitime de prendre alors soit un contractuel soit un prestataire. »

Macron répond sur McKinsey, Philippe sonne l’alerte, Pécresse en plein dilemme

Philippe alerte sur le risque Le Pen

« Je sais que Marine Le Pen peut gagner au second tour de l’élection »h2>LFI écarte une « option »

Jean-Luc Mélenchon en a fait son principal argument de campagne dans la dernière ligne droite  : voter pour lui, c’est potentiellement éliminer l’extrême droite du second tour. Mais, si d’aventure il n’était pas au second tour, le candidat « insoumis » n’appellerait pas aussitôt à faire barrage.Le vote Mélenchon est-il « utile » ?Interrogé par « le Télégramme » mercredi sur une éventuelle consigne, il a répondu  : « 310 000 personnes parrainent ma candidature. Donc le soir du premier tour, on leur demandera ce que l’on fait pour le deuxième tour. » Une position ambiguë selon l’écologiste Yannick Jadot et qu’Adrien Quatennens, numéro deux de La France insoumise (LFI), a précisé sur Franceinfo en excluant une possibilité  : « Le vote d’extrême droite n’est pas une option pour nous. » Quatrième homme en 2017, Jean-Luc Mélenchon n’avait déjà pas donné de consigne de vote dans l’entre-deux-tours, précisant uniquement  : « Je ne voterai pas Front national , tout le monde le sait. »

Sur France 2, Mélenchon n’oublie pas « son camp »

Mélenchon… revivez la soirée « Elysée 2022 », avec 6 des 12 candidatsJean-Luc Mélenchon a aussi assuré qu’avec lui tous les contrats signés avec des cabinets de conseil privés seraient suspendus et soumis à des enquêtes. La gauche ? Alors que l’« insoumis » s’en revendiquait moins en 2017, il veut cette fois se poser en candidat d’union. Interrogé par Léa Salamé, il imagine même ce que François Mitterrand lui dirait aujourd’hui  : « N’oublie pas ton camp », répond-il. Le communiste Fabien Roussel, de gauche lui aussi, veut notamment une hausse du smic à 1 500 euros net par mois, en finir avec les CDD et l’intérim, et instaurer « un prélèvement à la source des bénéfices des multinationales ». De quoi faire advenir les jours heureux, son slogan de campagne ? « Ça ne se décrète pas le bonheur », l’a douché Léa Salamé.

« Le vrai dilemme » de Pécresse

Soutenez le travail d’une rédaction engagée et rejoignez notre communauté de 200 000 abonnés. -50% la première année avec Google En choisissant ce parcours d’abonnement promotionnel, vous acceptez le dépôt d’un cookie d’analyse par Google. « Il y a quelque chose de vertigineux à se dire que la candidate du parti hérité du gaullisme puisse faire moins de 10 % au premier tour  ! » note le politologue Gilles Ivaldi, chercheur en sciences politiques à Sciences-Po, dans un entretien accordé à « l’Obs ». « Pour trouver sa place entre Emmanuel Macron et l’extrême droite, Valérie Pécresse a été prise dans un vrai dilemme entre radicalité et crédibilité », analyse-t-il. Mais la candidate LR paie aussi les ardoises « d’une crise profonde de la droite française » depuis dix ans.« Quelque chose s’est cassé dans l’image que Valérie Pécresse voudrait donner »« Il n’y a jamais eu de révision idéologique du sarkozysme, de la même façon d’ailleurs que le PS n’a jamais fait la révision idéologique du quinquennat de François Hollande », dit-il.« A la crise de leadership et de projet que traverse la droite, s’ajoute une crise stratégique  : la droite n’a jamais véritablement résolu la question des alliances. Comment effectivement se comporter par rapport à l’extrême droite ? On voit bien que ces questions ressurgissent en 2022 avec l’irruption dans la campagne d’un Eric Zemmour qui présente un visage paradoxalement plus fréquentable pour la droite. »