Hier, Manon Scandella-Lacaille a signé un joli doublé à Marseille-Borély avec Palerma et Una Stonda. De quoi rêver aux belles courses avec ces deux femelles de 2 ans ! En plein boom avec ses pensionnaires, la jeune femme de 34 ans fait partie des révélations chez les entraîneurs cette année et ne devrait pas en rester là.
Manon Scandella-Lacaille
C’est Palerma qui a ouvert le bal en triomphant très facilement pour ses débuts Elle a bien encaissé sa course et a tout mangé ce matin, donc c’est de bon augure ! »
Palerma porte la casaque de son éleveur, Jean-Pierre Dubois, qui l’a placée chez Manon lors d’un concours de circonstances : « Monsieur Dubois m’avait envoyé en début d’année un cheval qui s’appelle Cleveland (Manduro). Ce dernier a malheureusement eu un souci de jambe, et lorsque j’ai appelé son éleveur pour lui demander de venir le récupérer, il m’a dit qu’il avait une 2 ans à m’amener en échange. C’est comme ça que j’ai récupéré Palerma qui était dans un état magnifique, un peu trop grosse même ! Mais elle s’est très vite mise au travail, elle a une facilité de compréhension peu commune. »
Tout était à refaire, et nous étions à deux doigts de l’envoyer chez Nicolas Blondeau. Édouard (son mari, ndlr) a pris le relais sur son dos, et nous lui avons laissé un leader pendant plusieurs semaines. Il a fait un super boulot avec la pouliche. Elle a d’ailleurs beaucoup mieux encaissé sa deuxième course que la première, alors qu’hier, elle a dû lutter pour la première fois ! »
C’est Florent Fonteyne (Trotting Bloodstock) qui a déniché Una Stonda à la breeze up Osarus, un achat à 17.000 € seulement !
Manon a également dans ses boxes une 3 ans intéressante, Wild Sweetheart (Bobby’s Kitten), qui reste sur deux succès de suite dont une Classe 2 à Vichy : « C’est une pouliche qui a bien évolué de 2 ans à 3 ans, et je ne sais pas où elle va s’arrêter. Nous allons tenter un gros handicap avec elle, avant d’essayer de lui faire décrocher du black type en fin d’année. Les pistes souples ne vont pas la déranger. J’ai une 4 ans qui va suivre le même type de programme, Mama Imelda (Buratino). Elle a gagné trois handicaps de suite cet été et vient de se classer cinquième à Compiègne, pour son premier essai au niveau Quinté. »
À la tête d’un effectif de 42 chevaux, Manon est bien épaulée par Édouard Lacaille au quotidien, avec lequel elle est mariée depuis neuf ans. Cet ex-jockey aux 130 victoires, qui a passé sa licence d’entraîneur en même temps qu’elle, ne va pas tarder à s’associer avec sa femme : « Nous allons probablement fusionner nos écuries en début d’année prochaine. Ce sera plus facile ainsi, car on se complète ! Édouard m’aide dans tous les domaines, y compris celui des enfants. Nous en avons trois et bientôt deux de plus, car j’attends des jumeaux pour le 25 décembre ! La charge de travail peut paraître énorme mais c’est une question d’organisation, et la machine est bien huilée. À l’écurie, l’effectif s’est beaucoup agrandi et nous avons reçu énormément de 2 ans, ce qui n’était pas prévu. Certains sont précoces, d’autres beaucoup moins. Nos clients ont investi et nous ont fait confiance, donc nous nous sommes adaptés. Mais quoiqu’il en soit, nous ne voulons pas dépasser la cinquantaine de pensionnaires, car nous préférons faire du travail à la carte. »
Manon Scandella et son mari, Édouard Lacaille : une association qui marche à merveille, dans le privé comme dans le professionnel !
ndlr), qui nous a rejoints il y a cinq ou six mois. »
Jean-Paul Folacci, un propriétaire prédominant dans l’écurie de Manon
Néanmoins, j’adore l’obstacle et je compte bien continuer à entraîner des sauteurs ! J’en ai seulement deux ou trois actuellement dont Senna (Galiway), qui a débuté à Auteuil par une troisième place dans le Prix Wild Monarch (L.) chez Mickaël Seror. J’avais un bon cheval d’obstacle l’année dernière, Balkeo (Galiway), qui a couru deux fois à Auteuil pour deux deuxièmes places. C’est le meilleur que j’ai entraîné dans cette discipline, mais j’ai reçu une proposition d’outre-Manche et je l’ai vendu. »
Manon a été à bonne école puisqu’elle a longtemps travaillé au côté de son père, Christian Scandella, qui a cessé d’entraîner il y a deux ans après avoir fait partie des meilleurs professionnels de la région. Elle possède également une solide expérience de la course : après avoir fait ses armes dans les rangs des amateurs avec 17 succès, elle était passée professionnelle avec une belle réussite puisqu’elle a décroché 77 victoires avant de raccrocher les bottes, en novembre 2015. L’ex-Cravache d’Or féminine nous a expliqué : « Plusieurs personnes ont donné un tournant à mon évolution. Mon père bien sûr, qui est notre premier supporter ! Mais aussi Yves de Nicolay, que je porte vraiment dans mon cœur, Jean-Claude Rouget, qui m’a donné ma chance en tant que jockey et Carole Dufrèche, avec qui tout s’est décanté. Mon passé de jockey est loin derrière moi maintenant, et mon but final a toujours été de devenir entraîneur … en espérant que les résultats continuent à suivre ! » C’est tout le mal qu’on te souhaite, Manon !
Manon aux ordres avec son père Christian, du temps où elle était jockey.. et lui entraîneur !