On répond aux questions foot de 2024  : Anderlecht sur le podium, un rêve limité à l’Euro et le stress à Charler...


Non. Avec Domenico Tedesco, l’équipe nationale s’est refait une belle jeunesse. Du pays le plus âgé à la dernière Coupe du monde, la Belgique sera l’une des nations emmenée par sa jeunesse lors de l’Euro en Allemagne. Une jeunesse enthousiasmante avec Jérémy Doku en tête de gondole, suivi par Johan Bakayoko, Amadou Onana, Orel Mangala, Dodi Lukebakio et plusieurs autres.Le cocktail avec les quelques anciens, Kevin De Bruyne, Romelu Lukaku et Jan Vertonghen, a un meilleur goût qu’on ne pouvait l’espérer. Même si l’absence de l’amer Thibaut Courtois enlève un ingrédient important. Imaginer remporter l’Euro semble irréaliste, même si c’est le rêve secret du coach fédéral et de ses hommes.Les Diables passeront de la case des “favoris” à celle des “outsiders” quand les journaux feront leurs pronostics pour l’Euro. Ce qui était le cas (même pire) pour le Danemark en 1992 et la Grèce en 2004 mais ce serait oublier un peu vite que le Championnat d’Europe est une compétition très dense, même avec un élargissement à 24.Rien n’a été fixé officiellement par la fédération en termes d’objectif mais tout le monde serait déçu si la Belgique n’atteignait pas les quarts de finale. Avec la faiblesse de son groupe et la possibilité d’un huitième abordable, ce serait “logique”. La suite sera du bonus et on espère se tromper sur nos “limites”.

Anderlecht finira-t-il sur le podium ?

Oui. Après une terrible 11e place la saison passée, Anderlecht s’est métamorphosé cette année. Avec un recrutement sérieux qui a amené beaucoup d’expérience, l’équipe est solide et les jeunes se développent mieux. Le mix Danemark-Neepede fonctionne clairement, à la grande joie du duo Jesper Fredberg-Brian Riemer.Le Sporting est le club qui a le mieux suivi le rythme de l’Union jusqu’à présent. À dix matchs de la fin de la phase classique, le ticket en Champions Playoffs est déjà proche, avec 11 points d’avance sur le 7e (le Cercle, que les Mauves ont battu avant les vacances).Mais au printemps, une autre compétition commencera. Les points seront divisés par deux et il n’y aura plus que des affiches pendant dix journées. En ne battant que l’Antwerp et que Genk (mais avec peut-être le match à rejouer) parmi les grands cette saison, le RSCA n’a pas encore donné de signes encourageants pour s’illustrer en playoffs, même s’il y a eu beaucoup de matchs nuls et une seule défaite (contre l’Union en juillet).On peut quand même penser, que comme sous l’ère Vincent Kompany, Anderlecht parviendra à rester sur le podium. Il restera à voir à quelle place.Les Clasicos ont offert du spectacle en cette première partie de saison, sur la pelouse. ©BELGA 

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Standard sera-t-il européen ?

Non. Il y a eu des hauts (succès contre le Club Brugeois et Anderlecht) et beaucoup de bas cette première partie de saison. Une irrégularité qui a coûté son job à Carl Hoefkens le dernier jour de 2023.Certaines arrivées au mercato d’été ont déçu, notamment les noms les plus ronflants comme Moussa Djenepo. Avec la deuxième plus mauvaise attaque de Pro League (19 buts en 20 matchs, seul Courtrai fait pire), les Liégeois peuvent difficilement espérer se rapprocher du top-6, déjà à 9 unités. D’autant que les finances sont serrées et que le mercato hivernal ne devrait pas inverser la tendance. Il faudra plutôt regarder vers le bas pour éviter toute mauvaise surprise.Il est aussi possible d’être européen en finissant hors du top-6 en phase classique mais ces longs playoffs 2 pour le demi-ticket en jeu n’ont quand même qu’un intérêt limité. La Coupe de Belgique aurait pu être le chemin le plus abordable pour le Standard mais le rival anderlechtois a fermé la porte dès les huitièmes de finale.

L’Union va-t-elle enfin être championne ?

Oui. Cette fois, c’est la bonne ! Après avoir flirté avec le titre jusqu’au bout les deux dernières saisons, l’Union va faire mentir l’adage “jamais deux sans trois”. Le championnat est encore très long mais les circonstances semblent favorables aux Saint-Gillois.Il y a d’abord la qualité du groupe d’Alexander Blessin, qui fait encore mieux en termes de points que Felice Mazzù puis Karel Geraerts. La trouvaille Mohammed Amoura (qui manquera pendant son séjour à la CAN) et l’explosion de Cameron Puertas font peur à tous les adversaires. Battre l’Union est devenu le défi ultime cette saison en Pro League.Même si le parcours européen va encore exiger des forces (avec le solide Francfort en barrage), les Saint-Gillois ont aussi un autre argument important dans la course au titre : le niveau des adversaires. Le Club Brugeois et l’Antwerp ont déjà perdu beaucoup de points en route, Genk est moins fort que l’an dernier et Anderlecht n’est sans doute pas encore totalement mûr dans les grands matchs.Avec les leçons du passé, l’Union est clairement la favorite pour les 20 dernières rencontres de la saison en Pro League.Christian Burgess et les Unionistes n’ont pas envie de lâcher.

Charleroi peut-il descendre en D2 ?

Oui. Charleroi vit une saison compliquée dans un championnat à deux descendants et demi sur seize clubs engagés. Autant dire que le Sporting joue avec le feu. Mais au point d’être réellement menacé ? Mehdi Bayat martèle qu’il est “impossible que Charleroi soit relégué”, on comprend son raisonnement mais il devrait se méfier.Oui, il y a du talent dans le noyau carolo, pas assez pour jouer le top-6 mais suffisamment pour être plus haut dans le classement. Mais y a-t-il assez de qualités mentales dans le groupe pour lutter en bas de tableau ?La concurrence est plus rude qu’il n’y paraît en fond de cale. À l’exception d’un Courtrai très faible, personne n’a dit son dernier mot. Eupen et Louvain sont moins bien armés que Charleroi mais n’oublions pas qu’il y a quatre places en playdowns (où les points ne seront pas divisés). Quand on voit le redressement de Westerlo ces dernières semaines, on aurait tort de se voir trop beau chez les Zèbres.

Le RWDM peut-il rêver en Coupe ?

Non. Deux victoires par le plus petit écart contre l’Olympic puis Courtrai et voilà le RWDM en quart de finale de la Coupe de Belgique. Et avec le tirage le plus favorable possible : Ostende, lanterne rouge en D2 et aux abois financièrement. Les Molenbeekois tiennent déjà le dernier carré du bout des doigts.Ça se compliquera sévèrement ensuite. Sans doute l’Antwerp, tenant du titre en demi-finale. Et en cas d’exploit (en aller-retour, ce qui rend le boulot encore plus difficile), il faudra se farcir l’Union, Anderlecht, Gand ou le Club Brugeois en finale au Heysel.Pour le RWDM, cette Coupe est une récréation mais elle ne doit pas se transformer en distraction dans la lutte pour le maintien qui s’annonce après la trêve hivernale. Et le staff technique en est bien conscient.

Un club belge peut-il gagner la Conference League ?

Oui. Les trois clubs belges qui vont survivre à l’hiver européen sont tous en Conference League, la plus petite des Coupes d’Europe. C’est à la fois un signe du niveau de notre championnat mais aussi une aubaine : rêver d’une victoire finale n’a rien de fou.Le Club Brugeois est sans doute celui qui a le plus droit d’y croire. Parce qu’il a un tour de moins à franchir (exempté des barrages où Gand et l’Union seront engagés). Et parce que cette C5 pourrait être une façon de donner du peps à une saison décevante pour l’instant en Venise du Nord.Il n’y a pas d’équipes au-dessus du lot dans la compétition. Francfort (qui affrontera l’Union en barrage), l’Ajax (qui vit une saison compliquée), le Betis Séville et la Fiorentina sont costauds mais pas imbattables.Le grand favori, c’est Aston Villa, qui étonne en Premier League. Mais l’équipe de Youri Tielemans risque d’être de plus en plus concerné par ses exploits en championnat. Et donc de moins en moins par cette petite Coupe d’Europe. Bref, Bruges aurait tort de ne pas rêver.Le meilleur buteur de D2 Adriano Bertaccini face à Majeed Ashimeru lors d’un match entre Liège et les U23 du RSCA.

Un club francophone montera-t-il en Pro League ?

Non. Il n’y a que deux clubs wallons en Pro League, le Standard et Charleroi. Peut-on en espérer un autre la saison prochaine ? C’est hautement improbable. Les Wallons de D2 sont plutôt engagés dans une opération maintien.Les Francs Borains sont actuellement descendants directs. Seraing juste devant la zone rouge mais y serait si Ostende ne s’était pas vu retirer des points sur tapis vert, à cause de ses soucis financiers. Les U23 du Standard sont remontés dans le classement mais n’ont de toute manière pas le droit d’être promus. Eux aussi visent uniquement le maintien.Reste la bonne surprise de la saison : le FC Liège, actuellement septième, à un seul point des barrages d’accession à l’élite (les deux premiers sont promus directement, les équipes de 3 à 6 jouent un tour final pour un barrage contre le 14e de Pro League).Mais Liège pourrait perdre son attaquant Adriano Bertaccini au mercato d’hiver. Le meilleur buteur de la série est très courtisé. Et même si les Sang et Marine parvenaient quand même à s’incruster tout en haut du classement, il n’est pas certain que le club obtienne la licence, notamment à cause d’un stade qui n’est pas adapté à la D1.