Marine Le Pen, l'histoire inédite de l'entre-deux-tours : Miss France à la rescousse


l’histoire inédite de l’entre-deux-tours : vent de colère contre BFMTV 

Dans ce deuxième volet, vous découvrirez comment la fille de Jean-Marie Le Pen se retrouve isolée, sans relais politique ni médiatique, pour affronter sa campagne de second tour. Vous verrez aussi comment les porte-paroles de Marine Le Pen se retrouvent en difficulté quand il s’agit de défendre son programme sur les plateaux de télévision. Quant à la candidate, à quelques heures de la fin de la campagne, elle pense. à Eric Zemmour.

Marine Le Pen, l'histoire inédite de l'entre-deux-tours : Miss France à la rescousse

Récit.  

Chapitre 3 : Cachez cette solitude qu’on ne saurait voir

Dans la tourmente, l’état-major lepéniste décide de revenir aux recettes qui fonctionnent : l’hyper proximité, à travers des bains de foule et des marchés, loin des grandes villes. Pertuis (Vaucluse) et Saint-Rémy-sur-Avre (Eure-et-Loir), Saint-Pierre-en-Auge (Calvados) et Etaples-sur-Mer (Pas-de-Calais). Les déplacements, pensés pour créer de belles images reprises par les télévisions, masquent un temps l’extrême solitude de la candidate.

 

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qui se bouche encore le nez à l’évocation de son nom Alexandre Devecchio et Eric Brunet, qu’il accuse de n’avoir pas eu le courage de défendre une candidate en accord avec leurs convictions.

 

h3>Miss France et Natacha Polony

Dans ce contexte de disette, les rares soutiens publics sont scrutés avec attention. Ainsi la sortie de l’ex-Miss France Delphine Wespiser, qui prend la défense de Marine Le Pen sur le plateau de Cyril Hanouna, en vantant le travail et « la bienveillance » de la candidate RN, ne passe pas inaperçue.

« Faut la contacter », réagit sur la boucle Sébastien Chenu, qui caresse l’idée de l’inviter au dernier meeting d’Arras. Remerciée pour sa prise de position par un cadre local, la reine de beauté se fendra d’une réponse en cinq émojis : « ?????????? ». Quelques jours plus tard, c’est l’édito de Natacha Polony qui est salué.

« Non, Marine Le Pen, pas plus que les huit millions cent trente-trois mille Français qui ont voté pour elle, n’est fasciste et n’envisage de renverser la République », écrit la directrice de la rédaction de Marianne. « Evidemment, après, elle dit que le RN est méchant. Mais c’est toujours ça de pris », se console Jean-Philippe Tanguy.

 

Après une campagne passée sous les radars, où toutes les critiques se sont focalisées sur Eric Zemmour, ses outrances et sa radicalité, les soldats lepénistes ont comme le souffle coupé par la violence de cette dernière séquence. Le programme, présenté en interne comme solide, juridiquement inattaquable, résiste mal à une analyse minutieuse. « Merci à tous de me faire remonter par SMS les contre-arguments macronistes qui vous ont mis en difficulté », demande Jean-Philippe Tanguy en interne.

Les réponses fusent, et concernent aussi bien l’imposition d’une TVA à 5,5% sur l’énergie, la pénibilité pour les retraites, la privatisation des autoroutes.  

« Suis en plateau : on faiblit sur l’éolien ? », demande en direct la porte-parole RN Laure Lavalette. Réponse de Sébastien Chenu : « Bah non, pourquoi ? » Peut-être parce que, confrontée à la difficulté d’assumer son projet de moratoire sur le solaire et l’éolien, la présidente du RN insiste davantage sur la progressivité de cette mesure que sur sa volonté de « démanteler toutes les éoliennes », contrairement aux semaines précédentes. 

pourtant, de ne pas subir les rafales de questions. D’autant que Marine Le Pen ne facilite pas la tâche de ses équipes, comme lorsqu’elle opère un revirement sur la question du voile. « Ce sont des problèmes complexes, j’en suis complètement consciente.

Je ne suis pas obtuse », lâche-t-elle lorsqu’elle est confrontée à une grand-mère voilée sur un marché. Cacophonie dans ses rangs. La mesure, autrefois prioritaire, est désormais présentée comme secondaire.

« Le voile, c’est un pot de pus », se désole un vieux copain. 

Chapitre 4 : Le débat « Je suis à vous »

Quand elle ne révise pas ses fiches, Marine Le Pen marche en forêt. 

Pendant ce temps, sur WhatsApp, les messages continuent. Ce 19 avril, ils concernent Marion Maréchal, la nièce partie prêter main-forte au rival Eric Zemmour.

Un communiqué vient d’annoncer son adhésion au mouvement Reconquête !, dont elle devient vice-présidente. « Ça tourne en boucle », peste Jean-Lin Lacapelle, fidèle compagnon de route de Marine Le Pen. L’eurodéputé continue : « C’est bien de faire cela trois jours avant la fin de la campagne.

Les tentatives de sabotage continuent et ces gens-là veulent nous tuer. Toujours. Je m’abstiens de réagir pour préserver Marine.

 » « Les gens s’en foutent. », répond Marie-Caroline Le Pen, l’autre tante de Marion. Quelques heures plus tard, les marinistes relaient sur leur fil l’appel à « l’union nationale » envoyé par Eric Zemmour et ses fidèles en vue d’un accord pour les législatives. « Nous sommes à cinq jours de la présidentielle.

C’est un peu hors sujet, non ? », grince Marine Le Pen depuis sa retraite normande. 

La triple candidate à l’élection présidentielle tente de se concentrer sur le débat télévisé contre Emmanuel Macron, qu’il s’agit de ne pas rater. Humiliée par le face-à-face de 2017, dans lequel elle s’était montrée brouillonne et agressive, la fille de Jean-Marie Le Pen a promis de faire mieux.

Elle stresse. Qui le sait ? Avant de s’asseoir face au président sortant, elle lui lance hors micro : « Je suis à vous. » Est-ce une façon polie de dire « à nous deux », ou bien un lapsus qui préfigure de la suite ? 

Marine Le Pen apparaît ce soir-là étonnamment en retrait, comme offerte au chef de l’Etat, face auquel elle ne veut rendre aucun coup.

Alors qu’Emmanuel Macron porte le poids de son bilan, c’est elle qui se retrouve sur la défensive, obligée de justifier son projet, acculée par un adversaire incisif. Dans les loges, une partie de l’équipe « M L’argu », coupe de champagne à la main, observe leur candidate se laisser enfermer sur la question des prêts russes, dont l’un a été souscrit via une banque proche du Kremlin. 

 » Il est signé Marine Le Pen.

 

Chapitre 5 : « Merci à Eric Z » : le mot de la fin

La question russe a empoisonné la campagne de second tour de Marine Le Pen. Elle qui croyait avoir évité, en condamnant rapidement l’invasion russe et en se positionnant en faveur de l’accueil des réfugiés, l’impact électoral de la guerre en Ukraine, se retrouve sommée, au second tour, d’expliquer ses liens avec le Kremlin. « Vous dépendez du pouvoir russe », a lancé Emmanuel Macron lors du débat, en référence à ce prêt contracté auprès d’une banque russe, et dont le remboursement n’est pas achevé.

Le lendemain du duel, l’étiquette colle plus que jamais à la peau de celle qui disait éprouver « une forme d’admiration » pour Vladimir Poutine. « Première prise de parole sur LCI à 6h du matin ! Le prêt russe ! Incroyable ! » peste Louis Aliot au matin du 21 avril. 

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Les proches de la candidate se consolent pourtant en lisant dans les journaux qu’elle ne s’est pas ridiculisée.

L’honneur est (à moitié) sauf, mais les espoirs de victoire sont réduits à peau de chagrin. La campagne touche à sa fin en ce vendredi soir, à un peu plus de vingt-quatre heures du vote. « Nous n’avons absolument pas à rougir de ce que nous avons fait depuis septembre avec la foi des combattants.

Bravo à tous pour cette remarquable campagne, menée sans faiblir malgré les innombrables tentatives de sabotage », écrit Jordan Bardella sur le groupe de discussion interne, sur les coups de 23 heures. « Bravo en effet », répond Marine Le Pen dans un message où la candidate remercie chacun, et loue « une des plus belles campagnes, dans une ambiance fraternelle ». A-t-elle quelque chose à ajouter, elle qui est censée rêver nuit et jour de l’Elysée ? A 23h36, Marine Le Pen envoie un dernier message : « Et merci à Eric Z de nous avoir débarrassé (sic) des serpents que nous nourrissions en notre sein ? » 

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