«J'ai la chance de ne plus jouer ma vie sur une émission»


ENTRETIEN – L’animateur est aux commandes de «100 % France», un jeu inédit centré sur les goûts, les habitudes et les opinions des Français, diffusé ce samedi à 21h10 sur France 2.

Après «Chacun son tour» et «Votre vie en jeux», Bruno Guillon est à nouveau en prime time sur France 2. Dans «100 % France», trois duos de personnalités (Isabelle Vitari et Mélanie Page, Isabelle Mergault et François Vincentelli, Les Chevaliers du Fiel) vont s’affronter sur des questions posées à un panel de 100 Français présents sur le plateau. Leur mission est de trouver les réponses les plus données pour tenter de remporter jusqu’à 150.000 euros au profit d’une association caritative.

«J'ai la chance de ne plus jouer ma vie sur une émission»

TV MAGAZINE. – Expliquez-nous rapidement le principe de «100% France».Bruno GUILLON. – Pour la première fois, on va faire appel à un panel de gens, mais plutôt que de récupérer des sondages qui ont été faits en amont, là, on va pouvoir les faire en temps réel puisque je vais avoir un mur, une estrade, appelons ça comme on veut, de 100 personnes.

Comment ont été sélectionnées ces personnes ?On a un panel assez large. Le but est de regarder cette émission en famille et que chacun puisse s’identifier à quelqu’un. Donc on a un équilibre entre hommes et femmes, jeunes et moins jeunes, tous sont originaires de toute la France. Des fois quand on regarde un truc à la télé, le journal, une émission, on se dit  : « Tiens, je suis d’accord avec lui ». Donc on va voir si on est en phase avec une majorité de Français.

Pouvez-vous nous donner des exemples de questions que vous allez poser ?Ce sont des questions qui sont applicables à tout le monde. «Quel est le plat préféré des Français ?» Il va y avoir une liste de propositions  : le pot-au-feu, le couscous, la pizza… Mais il n’y aura pas que ça. On pourra avoir  : « Qui choisiriez-vous pour incarner Marianne et représenter la France ? » On a vraiment essayé de faire des questionnaires qui puissent intéresser tout le monde.

Certaines questions ont-elles été posées en amont ?Oui, pour une manche en particulier, le panel aura déjà répondu à l’avance à une série de questions. Mais pour les autres manches, le panel sera équipé de petits boîtiers donc il fera ses choix en même temps que les invités.

Les personnes du panel ont-elles quelque chose à gagner ?Je n’aime pas trop utiliser les gens comme de la chair à canon, que ce soit à a radio ou à la télé, qu’ils aient quand même une carotte à la fin. Avant d’être animateur, j’ai été assis dans les gradins de certaines émissions et je sais qu’on demande beaucoup pour avoir peu en retour. Un super voyage sera offert par tirage au sort à un des membres du panel.

« 80% de mon temps, je m’amuse et je me marre »

Bruno Guillon

L’enregistrement de ce nouveau jeu a eu lieu hier. Pourquoi un délai aussi court ?Comme on dit dans le métier  : ça se fait au cul du camion. Monter une émission de télévision, ça ne se fait pas en quelques jours mais en plusieurs semaines et même en allant le plus vite, ça tombait la veille. Je trouve ça génial parce que ça m’a obligé à faire ce que je sais faire le mieux, c’est-à-dire faire comme si on était en direct. C’est ce que je pratique au quotidien à la radio et c’est un exercice que j’aime beaucoup. Quand on enregistre «Chacun son tour», je tourne sans montage donc j’aime bien cet exercice.

Cette année encore, vous avez beaucoup enchaîné entre la matinale de Fun Radio, «Le bon dimanche show» sur RTL, le jeu quotidien «Chacun son tour», les différents primes. À quelques semaines des vacances, vous n’êtes pas sur les rotules ?J’ai des potes boulangers ou charcutiers qui se lèvent à 3 heures du matin, on n’a clairement pas la même vie  ! Certes, c’est beaucoup d’heures mais je ne ressens pas de fatigue. Déjà parce que je m’impose une hygiène de vie stricte. Je suis couché en général à 20h00-20h30 grand max. Je me fais un petit extra le jeudi parce qu’il faut quand même que j’aie une vie sociale, ne serait-ce que pour ceux qui partagent ma vie au quotidien. Mais aussi parce que c’est une passion. Oui, je me lève à 3h30 tous les jours mais je vais faire le métier que j’aime, ça n’a pas de prix. 80% de mon temps, je m’amuse et je me marre. Il y a des gens qui se lèvent à cette heure-là pour aller à l’usine et je ne suis pas persuadé que ce soit forcément ce qu’ils ont envie de faire au quotidien.

Cela signifie que vous rempilez une saison supplémentaire à la radio ?Cette saison s’est extrêmement bien passée. Je travaille avec le groupe RTL depuis 12 ans maintenant et ça se passe vraiment bien donc on rempile pour une année supplémentaire avec pas mal de nouveautés à la rentrée, je suis très excité. Il n’y a pas de secret, quand tu te lèves aussi tôt pour faire de la radio, il faut aimer ça sinon tu ne tiens pas sur la longueur.

Autant «Chacun son tour» cartonne en journée, autant ça avait été un peu plus compliqué en prime (1,5 million de téléspectateurs, soit 8 % de PDA). N’avez-vous pas peur pour «100% France» ?J’ai peu l’habitude de me mettre la pression par rapport aux audiences. Le prime de «Chacun son tour» n’avait pas si mal marché. J’ai la chance de ne plus jouer ma vie sur une émission. Je me suis évidemment donné à 100 % pour « 100% France ». Je sais que l’émission est de qualité, on s’est beaucoup amusé tout en apprenant des choses. Si le public est au rendez-vous, c’est super, s’il ne l’est pas tant pis, ça reste lui qui décide quoi qu’il arrive.

D’autres numéros de «Votre vie en jeux» sont-ils prévus ?Oui à la rentrée. Avec Nagui, on s’est trop éclaté à faire ce truc et on a hâte de refaire des conneries ensemble. C’était trop jubilatoire, c’était un vrai délire qui a trouvé son public dès la première émission donc on le refera. Mais c’est une émission qui prend beaucoup de temps en termes d’idées, de création, de défis. Quand on fait une promesse sur une première et que les gens viennent, on se doit d’«upgrader» celle d’après. On aurait pu faire la deuxième beaucoup plus vite, mais si c’est pour avoir les mêmes tenants et aboutissants, cela n’a pas d’intérêt. Donc là, quotidiennement, on se fait du jus de cerveau pour trouver des trucs qui vont être encore plus dingues.

C’était surprenant de voir Nagui dans cet état….Je trouve génial, avec la carrière qu’il a, de savoir se remettre en question et de casser son image. Il y a peu d’animateurs qui feraient ce genre de choses. Et puis je trouve cool qu’il ait accepté de s’associer avec le petit branleur que je suis et je reste.

« Nagui n’est pas quelqu’un de facile mais c’est quelqu’un qui est professionnel et qui est extrêmement humain »

Bruno Guillon

Mais je peux vous assurer que vous ne trouverez personne qui va se plaindre de Nagui. Je l’aime profondément et c’est au-delà du professionnel. Je ne dis pas ça parce qu’on fait de la télé ensemble, mais c’est mon pote dans la vie. Il fait partie des gens que je peux appeler quand j’ai un problème et qui m’aiderait même s’il est à l’autre bout du monde. Quand j’ai débuté, on me disait  : « La télé et la radio, c’est un panier de crabes ». On n’est pas forcément obligé d’être une enflure ni avec ses collègues ni avec les gens, on peut prendre du temps pour répondre aux téléspectateurs, on peut s’entendre avec ses potes…

Qu’en est-il d’«Intervilles» ?Il y a une telle attente autour de ce programme, parce que c’est une marque forte, qu’il ne faut pas se foirer sur le lancement. C’est toujours dans les tuyaux. Aussi bien la production que la chaîne a très envie de le faire, on attend juste que toutes les planètes s’alignent. C’est un gros barnum à mettre en place et donc on préfère prendre notre temps pour essayer d’être au plus proche des désidératas des téléspectateurs. Et pour être au plus proche de ces attentes, il faut bosser donc tant qu’on n’a pas une copie parfaite, on prend notre temps.

Cette année, vous n’avez pas pris part au tournage de «Fort Boyard». Vous en avez marre de souffrir ?Non, je n’en ai pas marre de souffrir (rires). C’était un peu compliqué avec mon emploi du temps. En plus de la radio et de la télé, j’ai monté, Il y a un an, une nouvelle société qui produit des séries et du cinéma. Là, on est sur le développement de trois projets donc je ne pouvais pas me libérer pour aller à «Fort Boyard».

Vous verriez-vous un jour animer le jeu ou tenir le rôle d’un personnage  Il faut savoir que quand je participe à «Fort Boyard», je fais la matinale avant le tournage. Les gens ne le savent pas forcément, mais quand on commence les tournages du jeu à 11 heures sur le fort, moi, de 6 heures à 10 heures, je suis en direct de ma chambre d’hôtel avec un petit studio portatif. Les autres se lèvent tous vers 8 heures, mais moi, je suis debout depuis 4 heures. Et après, je dois enchaîner avec les épreuves physiques et souvent ça se termine vers 2-3 heures du matin.

C’est une première pour moi. Je suis un épicurien au niveau de la nourriture mais je suis pareil au niveau du travail. C’est un truc qui m’excite parce que je suis un fan de séries et de cinéma. Et aussi parce que comme je n’ai pas forcément les velléités pour être comédien, je voulais faire des trucs dans ce milieu-là. Donc au lieu de jouer, je vais faire jouer mais c’est super.