La vérité, c’est que la loi fondamentale doit être respectée à la lettre.
Si je suis élue présidente, la Constitution sera ma référence. » Elle ajoute vouloir mettre sur pied des équipes constituées d’experts pour débattre avec eux des dossiers qu’elle juge prioritaires, dont elle cite quatre principaux.Évoquant d’abord la question du Hezbollah, elle affirme sans détour : « La Constitution est claire, seule l’armée libanaise peut porter les armes.
Il est donc indéniable que l’arsenal du Hezbollah représente un phénomène anticonstitutionnel qu’il faut adresser. » Pour ce faire, elle souhaite entamer un dialogue avec le parti chiite en vue de l’inclusion des armes et de « certains » combattants du groupe au sein de l’armée libanaise. May Rihani dit aussi vouloir améliorer les relations entre le Liban et les pays arabes, dont l’Arabie saoudite.
« Le Liban doit s’intégrer dans l’arabisme moderne et mondialisé auquel nous assistons », espère-t-elle.Consciente du fait que si elle est élue, elle serait la première présidente de la République libanaise, Mme Rihani accorde une grande importance à la question des droits de la femme au Liban. « Au cas où j’accéderai au palais de Baabda, je veillerai au respect de la Constitution, qui souligne l’égalité homme-femme.
Ainsi, la première mesure pour laquelle je pousserais sera le droit de la femme de donner la nationalité à ses enfants », déclare-t-elle. May Rihani dit aussi vouloir se battre en faveur des droits des déposants qui ont vu leurs épargnes bloquées dans les banques en raison de la crise financière dans laquelle sombre le pays depuis bientôt trois ans. « Mon objectif, c’est de récupérer 80 % des dépôts », affirme-t-elle, sans détailler comment elle envisagerait de procéder.
Elle évoque également sa volonté de « restructurer le secteur bancaire conformément aux standards internationaux ». C’est dans cette optique que la candidate souhaite accélérer les négociations avec le Fonds monétaire international. « C’est un premier pas important, qui peut rétablir la confiance des bailleurs de fonds internationaux », ajoute-t-elle, en rappelant que tout au long de sa carrière, elle a tissé des relations solides avec un vaste étendard d’organisations et de donateurs internationaux.
Enfin, May Rihani souhaite « révéler au plus vite la vérité » concernant la tragédie du port de Beyrouth, secoué le 4 août 2020 par une gigantesque explosion qui a détruit des quartiers entiers de la capitale, faisant plus de 230 tués. « Il est inadmissible que deux ans plus tard, les parents de victimes ne savent toujours pas qui a tué leurs enfants », dénonce-t-elle. Mme Rihani souhaite également entamer la reconstruction du port, afin de « remettre Beyrouth sur la carte mondiale au plus vite ».
« Nous avons besoin d’un président courageux… ou d’une présidente courageuse. » L’écrivaine, experte en développement international et activiste libano-américaine, May Rihani a annoncé hier sa candidature à la présidentielle, au cours d’une conférence de presse sous le slogan « Sauver le Liban et restaurer l’État ». À quelques semaines de la fin du.