Michel Platini : «C'est incroyable ce qui m'est tombé sur la tête»


EXCLUSIFJoueur international, sélectionneur de l’équipe de France, co-président du comité d’organisation de la Coupe du monde 1998, président de l’UEFA, Michel Platini

C’est la conséquence de ce que j’ai fait en Italie mais j’étais tous les jours au bureau. Et bénévolement, puisqu’on peut dire (ironique) que je suis un mec qui pense à l’argent. Je travaillais pour la FIFA bénévolement. Donc c’était quelque chose que j’ai bien aimé parce qu’entre Fernand et Jacques, c’était bien. Et puis il y avait une deadline le 12 juillet 1998. Ça se terminait, on passait à autre chose. Ça, c’était aussi intéressant. »L’affaire du « Fifagate »  : « À la fin, je gagnerai » »Ils m’ont banni pendant quatre ans. Je me bats toujours et je ne lâche rien. Et à la fin, je gagnerai. Vous verrez. Je n’ai rien fait de mal, mais on m’a viré pour ne pas que je sois le président de la FIFA, on a inventé un arriéré de salaire, un truc bidon, de la corruption. C’est incroyable tout ce qui m’est tombé sur la tête. Le but, c’était de me virer. La Suisse m’a viré. Ils ont inventé un truc pour pas que sur le président de la FIFA, point final. Lui (Sepp Blatter, président de la FIFA de 1998 à 2015) était plutôt sur le départ.Ce n’est pas un problème pour ma vie. On m’a demandé d’être président de la FIFA. C’est l’injustice qui m’a perturbé. C’est la médiatisation autour de ça qui fait du mal. Quand on vous traite d’escroc, de corrompu, de blanchisseur d’argent, etc. C’est terrible. Tu ne sais pas ce qui t’arrive. »Son élection à la tête de l’UEFA  : « Dix vodkas en Géorgie  ! » »Le moment de la campagne électorale est marrant parce que tu veux savoir qui vote pour toi. Quand je vais en Géorgie, un jour, j’ai appelé mon épouse. J’en étais à ma dixième vodka. Je dis ‘Christelle, je ne sais pas si je serai président, mais je vais finir alcoolique.’ Pour que les gens votent pour toi, il faut que tu sois sympa  ! Donc, il y a de magnifiques anecdotes. Puis, c’est un monde pas mal. Parce que n’oubliez pas que l’UEFA ou la FIFA aujourd’hui, c’est une administration. Mais le pouvoir, ce sont les associations qui l’ont.Normalement, quand on dit l’UEFA, c’est 53 associations. Donc, il y a des gens là-dedans qui sont remarquables, qui sont des présidents d’associations, qui en bavent, qui n’ont rien. Tu vas en Moldavie, en Géorgie, au Liechtenstein, ils n’ont rien. Ils ne gagnent jamais un match de football et ils doivent s’occuper de leur pays. Ce n’est pas simple et ce sont des gens formidables avec lesquels je me suis bien entendu et qui m’ont élu pour que l’UEFA aille bien. »De quoi est-il le plus fier ? « J’aime la Ligue des Nations » »Écoutez, il y a plein de choses qui ont été importantes, mais après, sur tout ce qu’on a fait, on a créé par exemple la Champion’s League des jeunes (La Youth League) qui est pas mal. J’aime bien la Ligue des nations parce que la Ligue des nations est quelque chose qui est plus ‘honnête’, plus normal. C’est-à-dire que les associations nationales jouent en fonction de leur valeur. Ce n’est pas les qualifications pour la Coupe du monde ou pour les Championnats d’Europe où la France joue contre un petit pays.On a remplacé les matchs amicaux par cette compétition. Les matchs amicaux n’intéressaient personne. On a fait une coupe gérée par l’UEFA, où on a centralisé les droits. On a donné de l’argent à tout le monde. Et surtout, ça permettait aux associations nationales les plus petites de pouvoir vivre un peu. Le rôle du président de l’UEFA, ce n’est pas de faire plaisir à l’équipe de France, mais c’est de penser aux 53 pays qui jouaient, bien sûr. »Son objectif ? « Je veux inscrire le football au patrimoine intemporel de l’Unesco » »Je trouve que de mettre le football au patrimoine intemporel de l’Unesco, c’est quelque chose de formidable et je suis en train de travailler dessus. Et je suis en train de travailler avec la faculté des sports de la ville de Marseille pour avancer parce que c’est quelque chose qui est un peu compliqué. Je veux que ça soit une valorisation du football, mais quand on met quelqu’un, quelque chose au patrimoine intemporel de l’Unesco, c’est qu’on veut le protéger. C’est là que ça se complique. C’est pour ça que je suis en train de travailler dessus. »Son avenir  : « J’ai reçu beaucoup de propositions mais… » »J’attends de voir comment ça va évoluer. Point final. J’ai reçu beaucoup de propositions de clubs, de médias. Mais il y a de très grandes chances que je ne fasse plus rien du tout parce que je suis bien comme ça. »