le sort des mineurs isolés en questions


Un grand merci. C’est ce par quoi la session du conseil départemental d’Indre-et-Loire a débuté, vendredi 31 mai. Il est adressé par Nadège Arnault à tous les agents qui se sont illustrés lors de « la crise majeure » des inondations, fin mars.

L’autre crise majeure, financière cette fois, l’a aussi poussé à saisir le président de la République pour l’alerter sur la situation de la collectivité. « S , le budget 2025 ne pourra pas être équilibré et notre capacité à investir sera considérablement affaiblie », peut-on y lire.

« Ils n’ont pas les mêmes droits que les enfants nationaux »

Si l’heure est à « la rationalisation » des dépenses, celles liées au social explosent.

Ainsi, les élus étaient invités à voter le lancement d’un appel à projets pour l’ouverture de 70 places, en plus des 250 existantes, pour l’accueil des mineurs non-accompagnés (1) de nationalité étrangère.Chiffré à 800.000 €, l’investissement permettra de créer 40 places pour les 17-21 ans autonomes financièrement, 10 places pour les 12-14 ans et 20 places pour les 15-18 ans dans le cadre d’une expérimentation en résidence intergénérationnelle.

Un goût de trop peu, juge l’opposition écologiste par la voix d’Ursula Vogt. « En réalité, ces places sont déjà effectives. L’arrivée de nouveaux jeunes chaque année n’est pas anticipée.

 Où iront-ils ? » Une question posée dans un contexte de hausse de 24 % du nombre de jeunes pris en charge entre mars 2023 et mars 2024 (290 mineurs, 29 majeurs).« Le délai de réponse fixé à juillet est très court. Nous craignons aussi que des opérateurs privés monopolistiques occupent le terrain, comme le Groupe SOS à Mettray.

Le même groupe va rafler la mise de ce marché ? » De quoi irriter la présidente. « Les mineurs pris en charge chez SOS ne dépendent même pas du Département », répond Nadège Arnault.Mais pas de quoi décourager Ursula Vogt, qui dénonce « une politique de gestion des flux plutôt que d’accueil.

Ces mineurs sont les enfants pauvres de notre politique, ils n’ont pas les mêmes droits que les enfants nationaux. Ils doivent vite s’intégrer, subvenir à leurs besoins, trouver une formation qualifiante. Sinon, le couperet de l’OQTF tombe.

 »« C’est l’État qui gère ce sujet, défend Nadège Arnault. Nous, nous mettons à l’abri chaque jeune se présentant comme mineur. Il fut un temps où l’on pouvait reprocher au Département de ne pas être assez présent.

Aujourd’hui, dès qu’un jeune a un projet, il est accompagné. Certains en ont besoin, d’autres le refusent. »

Un débat « injuste »

Un débat inattendu, profondément « injuste » aux yeux de Valérie Jabot, vice-présidente à la protection de l’enfance : « On travaille à fond pour ces enfants.

Les agents sont investis, bienveillants, on est généreux. » En face, Ursula Vogt persiste et signe : « Ce qui est injuste, ce n’est pas ma prise de parole. C’est la façon dont ils sont traités dans notre pays.

C’est parfois illégal. »(1) Les mineurs étrangers privés temporairement ou définitivement de la protection de leur famille. Les départements ont l’obligation légale de les prendre en charge.

et aussi

> Tarifs restauration dans les collèges : dès septembre 2024, le repas coûtera 3,75 €, contre 3,32 € aujourd’hui. Les oppositions ont voté contre cette augmentation de 13 % qui vise à « répondre aux exigences de la loi Egalim » et « continuer d’assurer la qualité des produits ».> Fondation Anaïs : le groupe écologiste a interrogé Nadège Arnault sur les conclusions de l’analyse des documents fournis par la fondation au sujet du contexte entourant le suicide de deux salariés.

« Nous ne voulons pas interférer avec la procédure judiciaire, répond la présidente. Des rencontres techniques sont prévues en juin, je recevrais les responsables de la fondation en juillet. Une procédure d’inspection sera réalisée.

 » Ses conclusions sont espérées à l’automne.> Réforme des collèges : la majorité a refusé de s’associer au vœu des oppositions qui demande son retrait.> Colonie de vacances de Longeville-sur-Mer (Vendée) : l’inauguration aura lieu le 7 juin, à l’issue de sa rénovation extension.

« Les inscriptions ont été prises d’assaut », commente la présidente.