Déchets. Comment accélérer la décomposition du compost  ? On vous répond


Nous sommes de plus en plus invités à valoriser nos déchets pour réduire au maximum le volume de nos ordures ménagères. Ainsi depuis le début de l’année, il est désormais obligatoire de trier et de séparer les déchets alimentaires du reste des ordures ménagères. Mais nos composteurs tirent la langue et peinent parfois à tout digérer. Ce que nous ont fait remarquer quelques-uns de nos lecteurs comme Micheline ou Paul.Ces derniers, comme bien d’autres, rêvent donc plus que jamais d’un compost bien décomposé, qui sent l’humus, meuble et léger. Mais peut-on accélérer le processus de décomposition tout en bénéficiant des bienfaits naturels de notre travail et en protégeant la planète ? Existe-t-il des accélérateurs naturels de compost ? Quelles sont les règles de base pour composter vite et bien ? Ouest-France vous répond.Épluchures et marc de café sans hésiterD’abord, puisque c’est un processus naturel, veillez à respecter les règles fondamentales d’un bon compost qui quand tout va bien, n’a besoin d’aucune aide extérieure pour bien faire son travail de décomposition. Mettez donc dans votre composteur, sans hésiter, les déchets de cuisine comme les épluchures, le marc de café, les filtres en papier, le pain, les laitages, les croûtes de fromages, les fanes de légumes, les fruits et les légumes abîmés, etc.Vous pouvez également insérer les déchets de jardin, s’ils ne sont pas utilisés pour le paillage, comme les tontes de gazon, les feuilles, les tailles de haies, les fleurs fanées. Pensez aussi à certains déchets de maison comme les mouchoirs en papier, l’essuie-tout, les cendres de bois, les sciures, les copeaux, le papier journal, les cartons salis mais non souillés par des produits polluants, les plantes d’intérieur.Lire aussi : Que faire au jardin pendant l’hiver ? Les réponses de notre spécialiste à toutes vos questionsBranches et viande avec précautionAttention lorsque vous insérez dans votre composteur les déchets très ligneux ou durs comme les tailles, les branches, les os, les noyaux, les trognons de chou, par exemple, car ils se dégradent plus difficilement. Pensez à les broyer au préalable.Attention également aux mauvaises herbes avec leurs graines qui risquent de germer. Utiliser avec grande parcimonie la viande pour votre compost et placez là en petits morceaux au centre du tas. Cela risquerait d’attirer des animaux non désirables près de votre bac à compost. Limitez également les coquillages et les coquilles d’œufs car ils ne se décomposent pas. Cela dit, leur usure apportera malgré tout des éléments minéraux et ils facilitent l’aération.« Faites attention aux végétaux malades car si la plupart des germes pathogènes, concurrencés par les micro-organismes du compostage, sont éliminés, on ne peut pas garantir une hygiénisation totale et la destruction des graines. Le compost peut alors entraîner la propagation des maladies », ajoute le site du Service public.Lire aussi : Arbres fruitiers, gazon, légumes… Comment protéger votre jardin contre le gel ? On vous répondPas de couches-culottesLes produits synthétiques non biodégradables ne doivent jamais se retrouver dans votre compost. On parle ici du verre, des métaux, des plastiques, des tissus synthétiques, du contenu des sacs d’aspirateur… Les couches-culottes ne sont pas entièrement biodégradables. Les bois vernis ou peints sont presque toujours traités chimiquement alors assurez-vous qu’il n’y en a jamais dans votre compost. Les produits chimiques de façon générale, n’ont bien sûr rien à faire dans votre compost.
Mélangez et aérezPour composter vite et bien, vous devez mélanger des catégories opposées dès le départ, ou en les disposant en couches alternées.Mélangez des déchets carbonés comme les tailles, les branches, la paille, les écorces ou les feuilles mortes et autres herbes sèches, papiers et cartons avec les déchets azotés que sont les déchets de cuisine, les tontes de gazon, les pousses vertes. Mélangez des déchets humides comme les déchets de cuisine justement, et les déchets secs comme les branches, la paille, les papiers. Et mélangez des déchets grossiers et des déchets fins.Les micro-organismes utiles au compostage ont besoin d’oxygène, sans quoi ils sont remplacés par d’autres, qui eux, produisent des gaz malodorants et du méthane, puissant gaz à effet de serre. Intégrez donc des matières grossières qui permettent une aération permanente des déchets. « Réalisez ainsi un brassage régulier, d’abord au début du compostage, lorsque l’activité des micro-organismes est la plus forte, puis tous les un à deux mois », précise le Service public.Pour booster encore plus la décomposition, certains recommandent également de poser d’abord au fond de votre compost des branchages, qui feront circuler l’air de façon plus optimale.Surveillez l’humiditéTrop d’humidité empêche l’aération, justement. L’humidité freine le compostage et des odeurs désagréables se dégagent. Si votre compost est trop humide, vous pouvez étaler le compost quelques heures au soleil ou le mélanger avec du compost sec ou de la terre sèche. Au contraire, s’il n’est pas assez humide parce que par exemple les déchets deviennent secs, les micro-organismes meurent et le processus s’arrête. Vous devez alors arroser le compost.Lire aussi : Peut-on couper un arbre dans son jardin sans autorisation ? Ouest-France vous répondDes accélérateurs naturels de compostPour accélérer naturellement votre compost, mettez-le en contact direct avec le sol (ou sur des branchages). Exit les bâches et les planches de bois. Lorsque le compost devient noirâtre, vous pouvez ajouter de l’humus au cours de l’automne ou un seau de compost déjà mûr, qui agira comme un levain. Pensez aussi au fumier de cheval, de lapin ou même les fientes de poules, mais avec parcimonie puisqu’elles sont très riches en azote.Les peaux de bananes, les restes de café et de thé accélèrent naturellement le processus de décomposition. Tout comme les lombrics qui seront très heureux de venir travailler dans votre compost. Et eux, apprécient particulièrement le marc de café, les épluchures de fruits et de légumes.Il existe des activateurs de compost du commerce, sous forme liquide, en granules ou en pâtes, souvent composés de matière minérale, bactérienne ou enzymatique. Souvenez-vous avant de les acheter que votre compost se débrouille déjà très bien tout seul, avec l’aide que vous lui apportez en l’alimentant, l’aérant, le mélangeant. Il doit rester un processus naturel. Attention donc aux activateurs de compost à base de sulfate d’ammoniaque qui polluent les nappes phréatiques.Enfin, inutile de vouloir accélérer votre compostage en période hivernale. Les basses températures n’y sont absolument pas propices. Préférez entre mars et novembre.