Un accouchement dans la douleur pour de nombreux automobilistes qui auront toutefois pu s’habituer à la mesure… à condition qu’ils s’en rendent compte.Passer une rue – aussi roulante soit-elle – à 30 km/h s’impose-t-il comme une solution miracle ? La rue de Metz, porte d’entrée sur la ville, s’imposerait presque comme un cas d’école.
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« Franchement, je n’ai vu aucun changement », note Amandine, jeune riveraine. Pire encore lorsque l’on prend la température auprès des commerçants : « Tu savais que la vitesse était limitée toi ? », s’adresse une commerçante à une collègue. Une vraie cacophonie qui trouve écho de l’autre côté de la rue dans une autre échoppe. « Franchement, je n’avais pas remarqué que la vitesse était limitée à 30 km/h », et ce, malgré la présence de plusieurs panneaux soulignant la régulation. S’ils s’apparentent à du mobilier urbain pour les habitués du quartier, quel effet ont-ils sur les automobilistes ? « Quoi qu’il en soit, ça roule toujours aussi vite. » Les habitudes ont la peau dure…
Une question de sécurité ?
Selon l’étude des flux de circulations effectuée en 2019, les données font état d’un nombre de 8 243 véhicules circulant par jour sur l’artère. Des chiffres antérieurs à la pandémie et aux travaux sur le secteur des Trois-Maisons qui ont rendu cette rue à double sens. « Et ça, c’est une très bonne chose », se réjouit un commerçant, qui constate toutefois une hausse de la circulation qui aurait tendance à s’intensifier aux heures de pointe, créant de nombreux ralentissements.« Passer une rue à 30 km/h, c’est plus une question de sécurité que d’environnement », répond Charles Schillinger, ingénieur à Atmo Grand Est. Réduire la vitesse permettrait de faire cohabiter cyclistes et automobilistes en créant un corridor sécurisé. « Mais ça roule trop vite, je préfère rouler sur le trottoir, quitte à prendre une amende », s’insurge David, un autre riverain. Un cas qui serait toutefois isolé.
L’enjeu environnemental
Face à la vitesse excessive de certains, chacun y va de sa solution. Une signalétique plus présente ? « Peut être des dos-d’âne », propose Amandine. Une solution qui présenterait toutefois un autre inconvénient… D’un point de vue environnemental, une récente étude du Cerema (Centre d’études et d’expertise sur les risques, l’environnement, la mobilité et l’aménagement) relate qu’un véhicule léger émet à peu près autant de pollution à 30 km/h qu’à 110 km/h.
De quoi contrecarrer l’argument écologique ? « Il s’agit d’un calcul théorique », signale Jean-Pierre Schmitt, directeur délégué d’Atmo Grand Est. « Il faut prendre en considération d’autres éléments. Combien de fois, sur un kilomètre, je passe de 0 à 30 km/h par exemple. Plus il y a de yoyo, plus ça pollue », illustre-t-il. « En passant à 30 km/h, on crée aussi la possibilité de l’alternative ». L’idée étant de rendre les mobilités douces plus attractives que la voiture en « permettant de fluidifier la circulation. » Rue de Metz, ça ne semble pas encore le cas…