Nathalie Elimas veut imposer la méthode "cité éducative"


On pense un peu à nous, nous avons l’impression d’être considérés. »

Le sentiment général des maîtresses et maîtres de l’école élémentaire Charles-Andrei, située dans les quartiers sud de Bastia, en dit long sur l’état d’esprit de l’équipe éducative.

Nathalie Elimas veut imposer la méthode

Une donnée qui débouche sur un constat de terrain dans un quartier touché de plein fouet par la pauvreté  : « Il y a des difficultés à répondre aux besoins des enfants, avance Fabienne Gianecchini. Beaucoup de familles n’ont pas de mutuelle et ne peuvent pas aller chez l’orthophoniste, par exemple. Nous faisons également face à des structures familiales effondrées. »

Le tableau noir est vite compensé par les points positifs développés tout au long de l’année scolaire. La multitude des projets concrétisés par les élèves dans toutes les matières est là pour montrer l’efficacité et le dynamisme de l’établissement.

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« C’est le terrain qui vous parle »

Le dispositif s’appuie sur les initiatives menées sur le terrain par les élus locaux, les services de l’État et les associations.

Une enveloppe de 750 000 euros est débloquée pour trois ans afin de regrouper tous les dispositifs existants sur le terrain. Aide à la scolarité et à la formation professionnelle, création de fablabs et d’ateliers numériques, actions de prévention santé hygiène, résidences d’artistes à l’école, parrainages et partenariats avec le monde de l’entreprise, ateliers recherche d’emploi, mise en place de rencontres sportives et de parcours liés au métier du sport font partie des actions de terrain renforcées par le label.

Au-delà de cette solution, certains acteurs de l’Éducation nationale attendent aussi des moyens pour travailler dans de meilleures conditions  : « Nous avons besoin de deux postes supplémentaires parmi les enseignants, un pour la maternelle et un pour le cycle trois (CM1-CM2), nous fait observer Catherine Grimaldi, représentante SNUIPP-FSU et enseignante à Charles-Andrei. Le dédoublement des classes de CP-CE1 a très bien fonctionné. Mais nous passons de 12 élèves par classe à 25 lors des années suivantes. Il faut des effectifs plus allégés. Nous attendons une refonte des réseaux d’éducation prioritaire. Même si nous sommes fiers de la venue de la secrétaire d’État, il n’y a pas eu de discussion à ce sujet, seulement une présentation des projets. »

L’emploi du temps minuté de Nathalie Elimas y est peut-être pour quelque chose. La visite du collège de Montesoro, place forte de « cité éducative » a été à peine plus longue. Le temps d’un tour d’horizon des différents enseignements pour Anne Malka, la principale de l’établissement qui reçoit 780 élèves des « quartiers résidentiels et prioritaires »  : « C’est le terrain qui vous parle, lance la fonctionnaire à la secrétaire d’État avant de dérouler l’entièreté des dispositifs proposés par le collège. C’est un établissement attractif, avec un climat scolaire apaisé, des élèves en réussite autour d’équipes stables. Cité éducative est un projet ambitieux et je suis prête pour œuvrer à sa réussite. » Ivana Polisini, adjointe au maire, déléguée à la politique éducative et à la petite enfance lui emboîte le pas avec deux attentes à la clé  : « Revoir la réglementation des dispositifs Rep et Rep +. Pouvoir inscrire dans la durée cette expérimentation avec le label qui ne peut pas être passagère. »

 » De quoi intéresser d’autres zones prioritaires dans l’île.