Les dangers de la pêche à l'aimant


Voilà  ! Un chariot de grande surface, un scooter et, ce qu’il faut savoir c’est que très régulièrement des armes, des munitions, pas forcément neutralisées étaient remontées sur le bord de l’eau. Vous comprendrez facilement Thomas, le danger que représente cette manipulation et encore un peu plus en présence de votre fille.

Surement la justification de cette interdiction ?

C’est exactement ça  ! On a vu naître par ci, par là les premières interdictions, Sèvre Niortaise dans un premier temps, fleuve Charente ensuite pour que le Préfet décide ensuite d’un arrêté Départemental. Désolé Thomas, déjà il n’y a pas de garde zélé mais la pratique à l’aimant reste interdite sur notre département et je crois qu’au regard de la priorité qui est donnée aujourd’hui à la sécurité des personnes et la façon dont on se débarrasse au plus vite d’une éventuelle responsabilité en cas d’accident, cette autorisation ne reverra pas le jour de sitôt.

Les dangers de la pêche à l'aimant

Benjamin habite Lagord et se souvient, lors de son enfance, de merveilleuses parties de pêche avec son père sur le canal Antichar à Villedoux. Il constate qu’aujourd’hui que cette voie d’eau est totalement négligée et que certains tronçons subissent un envasement énorme.

Elle est extrêmement bienvenue cette question  ! Je fais le même constat que Benjamin et j’ai le sentiment que ce patrimoine historique a été complétement méprisé par tous les propriétaires concernés et notamment par les syndicats de marais qui en ont la gestion. Une riveraine me disait dernièrement  : « le faisons rien mais l’oublions pas de nous faire payer les taxes ».

Vous parlez de patrimoine historique ?

Oui ce canal a été creusé pendant l’occupation allemande durant la guerre de 1939 à 1945. Il s’étend de la commune de saint Ouen d’Aunis à celle d’Esnandes et était destiné, comme son nom l’indique, à empêcher le débarquement des chars alliés.

Avec une profondeur importante ?

5 à 6 mètres de profondeur il y a encore une quarantaine d’années et entre 30 et 50 centimètres aujourd’hui malgré les pluies exceptionnelles depuis l’automne dernier. On l’a laissé s’envaser, aucune tentative de lutte contre la Jussie, ce végétal invasif qui lors de sa décomposition accélère l’envasement, n’a été mise en place pour essayer de l’éradiquer. Et puis si ce canal profitait d’un linéaire continu on a laissé les riverains le tronçonner en réalisant des digues pas toujours équipées de buse qui auraient permis une continuité hydraulique plus pertinente et surtout un auto curage plus efficace. Aujourd’hui ce n’est qu’une succession de segment de canaux qui évidemment favorise l’envasement. La commune de Villedoux souhaite même utiliser un tronçon pour en faire une lagune de rétention d’eaux pluviales.

Espérons que les gestionnaires de la voie d’eau vous entendent Bruno  !

Moi aussi lorsque j’étais très jeune mon père m’emmener pêcher dans ce canal et j’ai en tête des pêches exceptionnelles. Aujourd’hui les cultures se sont multipliées sur les rives, les haies ont été arrachées, une partie des petits affluents comblés. On peut apparenter le canal Antichar a un caniveau, je pense que ce n’est pas exagéré  !