qui a obtenu avec Dmitri Mouratov (rédacteur chef du site d’information russe Novaia Gazetta) le Prix Nobel de la paix 2021 qui a vu le jour pendant la pandémie de Covid-19 c’est bien la planète démocratie qui brûle. « Aujourd’hui les Gafam sont devenus les maîtres du jeu d’une information chaque jour un peu plus marchandisée, confie-t-il à Marianne. Et ce marché privatisé est détenu notamment par Google ou Facebook. Nous sommes dans un monde où Mark Zuckerberg a l’extraordinaire pouvoir de dire ce qui peut ou ne peut pas passer comme information. Ces géants se substituent aux parlements, affirmant désormais que les algorithmes ou le « code » c’est la loi… et c’est cette réalité-là qui met en danger nos démocraties. »
L’Inde dans la boucle
derniers en date Apple, Facebook. comment les Gafam ont asservi la pressePar ailleurs, si l’Union européenne était largement représentée – à l’exception notable de la Hongrie, de la Pologne et de la République d’Irlande – la présence d’un pays comme l’Inde, sous la coupe du nationaliste hindou Narendra Modi – pose question. « Nous ne sommes fermés à personne, reprend Christophe Deloire. Certes, l’Inde est aujourd’hui un pays qui, en matière de démocratie, est dans une véritable dérive mais je pense que si New Dehli a répondu à notre initiative, cela reste notre devoir que les Indiens puissent s’inscrire dans ce processus positif. L’Inde, c’est un milliard d’habitants, le problème de la mésinformation et de la désinformation via les réseaux sociaux y est crucial… »Quant à l’absence de certains pays membres de l’UE, la réponse du secrétaire général de RSF est claire : « Pour l’instant nous ne leur avons pas lancé d’invitation » Et concernant la République d’Irlande ? La situation particulière de ce pays est bien connue. Pour rappel, les facilités uniques que Dublin offre aux entreprises a fait de l’Irlande le siège et le paradis fiscal des Gafam, depuis le début du millénaire.
Passer au plus vite aux travaux pratiques
d’universitaires Pour le patron de RSF, une double ligne de financement public/privé est sans doute la meilleure voie. « L’Allemagne, la Lituanie et la France ont déjà mis la main à la poche pour nous aider, mais avec des sommes encore modestes… Nous tentons aussi de convaincre des partenaires privés, des hommes d’affaires et autres, attachés comme nous le sommes à la démocratie », ajoute-t-il.Au lendemain du Forum, un débat a aussi été organisé entre Christophe Deloire et l’ancien secrétaire d’État français au numérique, Cédric O. Il était animé par Jacques-Henri Eyraud, le président du groupe Mac Court en Europe et ex-président de l’Olympique de Marseille. L’histoire ne dit pas si le patron de RSF a pu rencontrer l’actuel propriétaire américain de l’OM Franck Mac Court. « C’est en tout cas le genre de personnes que nous aimerions sensibiliser », conclut Christophe Deloire.