Nic’de Tav’alias « le décoiffé » comme certains l’appellent est sur le point d’obtenir son bâton de maréchal. A 70 ans, le dernier des Mohicans du PAF devrait devenir le PDG du nouveau groupe issu du rapprochement entre M6 et TF1, du moins si les régulateurs approuvent l’opération, ce qui pourrait prendre quand même un certain temps .Mais qu’importe une année de plus pour celui qui court depuis plus de trente ans déjà derrière le navire amiral de l’audiovisuel français : le voilà qui en prend les commandes ! Un voeu qui se réalise et une consécration méritée, pour beaucoup, tant l’homme s’est investi dans la réussite de « sa » petite chaîne devenue relativement grande.Les salariés de TF1 vont désormais avoir la chance de goûter aux colères légendaires de ce sang bleu, bourreau de travail tendance « control freak ». Toujours aussi élancé, ce sportif à l’allure de condottiere, raide et sèche, en a encore sous le pied. Et vu les synergies annoncées, cet autocrate assumé ne devrait pas faire dans la dentelle.
Irremplaçable ?
Deux fois déjà il devait partir à la retraite, deux fois Bertelsmann, l’actionnaire de M6, a repoussé la limite d’âge pour qu’il puisse rester en poste. L’homme peut se croire irremplaçable… « Nul ne l’est », lui avait lancé Albert Frère quand il cherchait à évincer Jean Drucker de la codirection de la chaîne dans les années 1990. Nicolas de Tavernost avait alors rongé son frein. Pas sûr aujourd’hui qu’il en soit convaincu…Celui qui voulait être agriculteur ou préfet, mais qui a vite bifurqué vers l’entreprise et l’audiovisuel après son échec à l’ENA, n’a qu’une envie : mettre le nouveau groupe sur les rails et contrer l’offensive des géants de l’Internet et du streaming américains. Avec la fin du confinement, les hectares de pelouse de son château familial dans l’Ain risquent d’attendre longtemps avant d’être à nouveau tondus par leur propriétaire.