Nouvel entraîneur des trois-quarts de l'USA Limoges, Stéphane Eymard croit au travail


Après la fin de votre mission avec le XV de France féminin, qu’est-ce qui a motivé votre venue à Limoges??Quand on part dans un projet, avant de se dire c’est quoi et c’est pour combien, on se demande c’est avec qui. Le fait que ce soit avec Adrien (Buononato), c’était pour moi le premier atout. On était en contact, il m’a proposé de venir voir les installations. Je connais l’homme, j’ai travaillé avec lui. S’il n’est pas là, je ne suis pas sûr d’être à Limoges. Après, on se rapproche du haut niveau et rejoindre un club qui est en train de se structurer professionnellement, ça m’intéresse. Enfin Limoges est une grande ville qui offre une possibilité de développement par rapport au rugby derrière la locomotive CSP, avec une enceinte et des structures exceptionnelles et la proximité de Clermont où je conserve la responsabilité de l’Académie fédérale.Comment avez-vous appréhendé la transition entre le rugby féminin et le rugby masculin??

Je ne me suis pas trop posé de question par rapport à ça. Je savais qu’à la fin de ma mission, qui a été riche, je basculerais sur le rugby masculin.Que retenez-vous des trois ans passés dans l’encadrement du XV de France féminin??

Nouvel entraîneur des trois-quarts de l'USA Limoges, Stéphane Eymard croit au travail

L’enrobage du très-très haut niveau, c’est à dire la gestion de la pression, la préparation de grandes confrontations, le travail au sein d’un staff très riche… Cela reste une expérience intéressante qui construit en tant qu’entraîneur.

« Professionnaliser les choses »

Adrien Buononato a mis en avant votre grande capacité de travail…

Cela a beau être un métier passion, il y a des ingrédients qui sont impondérables. Moi, je crois au travail. J’ai d’autres convictions mais la première, c’est celle-ci. Je ne pense pas que les choses t’arrivent comme ça. Tu peux être talentueux en tant que joueur ou entraîneur ou quelle que soit ta branche, moi je crois au travail. Je crois aussi en la dynamique de groupe, aux relations intra staff. Alors oui, je me définis aussi comme un travailleur. Peut-être que ça me rassure aussi. J’ai du mal à décrocher (sourire).

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Que comptez-vous apporter au groupe??

Et puis, encore une fois mon arrivée aux côtés d’Adrien, qui fait un boulot considérable, c’est aussi professionnaliser les choses. J’ai cette expérience, Adrien l’a encore davantage. Après le rugby, ça reste un média. Ce n’est pas le plus compliqué à gérer.Comment se passe la préparation après trois semaines de travail??

qui ait du sens par rapport au rugby, à la préparation physique que l’on voulait dure et aussi à l’ancrage dans la ville avec des activités annexes de cohésion comme une course de VTT ou du bike and run et du canoë à Saint-Pardoux.

« Je veux des joueurs authentiques »

En termes de dureté, vous avez été servis avec les lourdes chaleurs…

Les conditions étaient dures mais ça nous allait bien qu’elles rendent le travail plus compliqué. Les joueurs ont répondu, ça n’a pas chouiné (sourire). Ils s’y attendaient peut-être. Et s’ils ne s’y attendaient pas, ils ont vite compris que ça allait être comme ça. Il n’y a aucun problème à déplorer par rapport à ça.n Vous avez basculé sur le rugby durant cette troisième semaine… On reste sur un mixage avec beaucoup de préparation physique, de courses qui prennent plusieurs dimensions, de la musculation omniprésente et du rugby. Le rugby, on l’a impulsé dès le premier jour à travers des « skills », des jeux. Cette semaine, on a commencé à initier les bases du projet. On a vécu notre première séance qu’on peut appeler collective mardi. On rentre petit à petit dans le rugby.Quel regard portez-vous sur les trois-quarts dont vous aurez la responsabilité??

Avants, trois-quarts, tout m’intéresse même si ce n’est pas moi qui m’occuperai de la touche et de la mêlée (sourire). Ce groupe semble avoir du caractère, j’aime ça. Je pense que les joueurs sont déterminés à réussir. On a fait beaucoup de jeux autour de la gagne. Ça n’a pas été neutre mais on ne souhaite pas de neutralité. On veut que les joueurs s’expriment. Cela a été mes premiers mots. Je veux des joueurs authentiques, qu’ils disent ce qu’ils ressentent, qui ne se cachent pas derrière une carapace mais des joueurs qui se livrent. On sent qu’on va avoir un groupe qui est vivant. Je suis satisfait des joueurs. Notre objectif avec Adrien, c’est de les amener individuellement d’abord, collectivement ensuite, à s’épanouir et à donner le meilleur d’eux.

en parallèle la responsabilité d’équipes de France jeunes (U17, U18). Avec la restructuration de la filière haut niveau à l’arrivée à la FFR de Bernard Laporte, Stéphane Eymard prend en main l’Académie de Clermont qui demeure encore son activité principale.En 2019, il prend en charge les trois-quarts du XV de France féminin avec lequel il affrontera l’Italie à Beaublanc le 8 février 2020. Sa mission a pris fin en juin dernier.

Jean-François Darthoux