Travailler depuis l’autre bout de la France, sans avoir à en demander l’autorisation à son patron, c’est désormais possible… du moins, chez Novartis. Depuis le début de l’année, le géant pharmaceutique suisse a étendu à quasiment l’ensemble de ses 110.000 salariés dans le monde un accord de télétravail audacieux intitulé « Choice with responsability ».
« Il s’agit de permettre aux collaborateurs de décider où, quand et comment ils désirent travailler », expliquait aux « Echos » le président de Novartis France, Frédéric Collet en février dernier.A quelques jours d’une rentrée placée sous le signe du variant Delta et du passe sanitaire, comment cela se traduit-il concrètement au sein de la filiale française du géant pharmaceutique ? Combien de salariés ont véritablement fait le choix de travailler depuis la province, plutôt qu’à Paris ? Comment conserver le collectif malgré le télétravail ?
Contrats d’équipes
« Sur le plan pratique, on a mis en place depuis février 2021, des contrats d’équipes », explique aux « Echos » Richard Letzelter, directeur des ressources humaines de Novartis France. Il s’agit en fait de discussions en équipe, réunissant l’ensemble des employés et leur manager, afin de déterminer les méthodes de travail : quand le distanciel est possible ; quand il ne l’est pas ; quels seront les outils utilisés pour échanger (mails, Whatsapp, Teams…), etc.
« Cela permet de trouver le juste équilibre », assure le DRH, rappelant au passage que ces « contrats d’équipes n’ont pas de valeur légale mais qu’il s’agit d’un accord moral entre collaborateurs ». C’est dans le cadre de ces discussions que les salariés peuvent trouver l’opportunité de s’installer ailleurs qu’à Paris et sa banlieue pour les employés du siège à Rueil-Malmaison.
Peu de départs en province
Richard LetzelterDRH Novartis France
constate Richard Letzelter. Désormais, ces réunions « seront toujours accompagnées d’une ligne vidéo ou audio », assure le DRH.
De nouvelles salles
» Même si à ce jour, assure le dirigeant, il y a suffisamment de salles pour assurer le retour des collaborateurs dont la jauge reste fixée à 30 % des effectifs.
Celle-ci pourra progresser au fur et à mesure que de plus en plus de personnes seront vaccinées.Pour maintenir le collectif, Novartis France entend également « mettre en place des « feedbacks » plus récurrents ». Une culture déjà bien présente dans l’entreprise, comme dans de nombreux laboratoires, dont l’accroissement doit permettre de pallier aussi celle de la discussion de machine à café.
Un frein au télétravail identifié par de nombreuses entreprises.