« Il n’y avait pas de contrat sur la tête de Fiorèse »... Edouard Cissé refait le Classico de 2004


Edouard Cissé reçoit un coup de fil de Didier Deschamps pour lui proposer de le suivre dans un nouveau projet après leur collab à l’AS Monaco en 2003-2004 mais j’ai juste envie de lui dire « bienvenue à Paris  !  ». De tout temps ça a toujours fonctionné comme ça, c’est un club à part, super médiatisé, où il y a toujours des affaires sportives et extra-sportives et c’est au coach de les gérer devant la presse. Là, c’est vrai qu’en l’espace d’un mois et demi il y a un nombre incroyable d’affaires, tout aussi retentissantes les unes que les autres parce que ça implique soit des joueurs mondialement connus, soient des faits un peu particuliers. Mais même si cette saison c’est particulier, il y a toujours eu dans l’histoire du PSG des trucs de ce style qui animaient la vie du club au quotidien.

On a la sensation qu’il prend conscience de ce que c’est que d’être coach du PSG.Oui tout à fait. Et quand on devient coach du PSG, on entre dans une autre galaxie, encore plus depuis que le Qatar a racheté le club. Ce n’est pas le même métier qu’ailleurs. On ne te demande pas seulement d’être entraîneur, t’es aussi manager, attaché de presse, on va te poser des questions sur la politique, sur des sujets divers et variés qui n’ont pas grand-chose à voir avec le foot. Même si Galtier a connu de grands clubs, notamment Lyon quand il était adjoint, qu’il connaît ce genre d’environnement, Paris c’est bien au-dessus.Comment on fait pour gérer tout ça quand on est joueur ? Est-ce qu’on arrive à se mettre dans sa bulle quand on est joueur ou on est fatalement touché par cela ?Moi je suis arrivé en 98 et à cette époque-là, chaque année ou presque, le club vivait sa fameuse crise du mois d’octobre ou novembre, du coup j’ai pu me rendre compte de ce que c’était que de vivre ça. On comprend vite que les problèmes à Paris arrivent plus vite et plus souvent qu’ailleurs et on finit par s’y habituer. Mais c’est vrai que j’ai connu des joueurs qui avaient du mal avec ça, qui n’étaient pas habitués à avoir une vie extra-sportive aussi agitée et qui étaient chamboulés au point que ça se ressente dans leur performance sur le terrain.Le coup de l’armée numérique embauchée par le club pour mener des campagnes sur les réseaux sociaux, c’est costaud tout de même  ! Ça, c’est complètement lunaire. Après il faut voir si c’est avéré, mais si c’est le cas c’est complètement dingue, c’est du très, très haut niveau. Même si j’ai les cheveux frisés, quand j’ai appris ça, ça m’a décoiffé (rires).On va parler un peu de vous et votre carrière au PSG et à l’OM. Après dix ans à Paris, et deux à Besiktas en Turquie, c’est Deschamps qui vous convainc de le rejoindre à Marseille. Comment ça s’est fait ?Il m’a appelé un jour en me disant « c’est le coach ». Sur le coup je ne l’ai pas reconnu et j’ai raccroché (rires)  ! Finalement on s’est rappelé dans la foulée, il m’a expliqué qu’il allait reprendre une équipe de Ligue 1, sans me dire laquelle, et il voulait savoir si je voulais rebosser avec lui. Je lui ai dit que ça se passait super bien en Turquie, qu’on allait être champion avec Besiktas dans quelques semaines et il m’a répondu  : « Champion de Turquie c’est bien mais champion de son pays, c’est mieux non ? ». C’était clairement son objectif, il m’explique qu’il va bâtir une équipe solide et qu’il veut remporter le championnat de France.Et jamais il ne vous dit lors de ce coup de fil qu’il s’agit de l’OM ?Non, il voulait juste me sonder au départ, il a joué les mystérieux. Ce n’est que plus tard que j’apprends que c’est Marseille, il me rappelle pour me demander ce que j’en pense et je lui dis que ça va être compliqué, que j’ai un historique avec le PSG, même si j’ai quitté le club en bons termes, c’est pas évident. Finalement il me dit « ne réponds pas à chaud, pars en vacances et réfléchis-y ». On a continué à échanger un peu pendant les vacances par textos, il me demandait mon avis sur tel ou tel joueur qui était en Turquie, mais il n’a pas reparlé de sa proposition, comme s’il était sûr que j’allais dire oui. Et c’est ce que j’ai fait.L’OM de Didier Deschamps présente sa nouvelle armada en septembre 2009. – JEAN-PIERRE CLATOTQu’est-ce qui vous a convaincu ?A l’époque tout se passe super bien pour moi en Turquie, on fait le doublé, je gagne bien ma vie, ma famille se plaît là-bas, je ne vois pas l’intérêt de revenir en France. Mais l’idée de rebosser avec Didier était excitante, c’est ça qui m’a fait dire oui. J’avais passé une super saison avec lui à Monaco, on était resté en contact, mais le bémol c’était l’OM. Mais bon, on va au-delà.Pour vous rassurer vis-à-vis des supporters marseillais, de leur accueil, il vous dit « ça va, t’es pas Fiorèse », c’est ça ?Non, il me dit « t’es pas Ginola » (rires)  ! Dans le sens où je n’ai pas marqué le Parc de mon empreinte et tout ça. J’ai porté le maillot de Paris, j’ai fait le boulot, mais voilà. C’est vrai que concernant Fiorèse, lui a quitté Paris pour signer à l’OM dans la foulée, ce n’est pas la même chose. Comme Déhu aussi. Moi je n’ai pas fait ça et je n’aurais jamais pu le faire. J’ai clos mon histoire avec Paris, j’ai fait ce que j’avais à faire, je n’avais rien à me reprocher. En plus, je reviens en France dans pour un projet alléchant, dans une équipe compétitive, meilleure que le PSG, et ça me faisait plaisir de montrer à ceux qui avait critiqué mon départ pour la Turquie que j’étais toujours un bon joueur de foot.Comment ça s’est passé au niveau de l’accueil du public marseillais ?Franchement ça s’est très bien passé. Au club ils ont bien fait les choses pour que ça se passe bien. Bon, ils nous ont fait comprendre à Gabi et moi qu’on allait devoir courir un peu plus que les autres et qu’on allait moins nous pardonner certaines erreurs, mais qu’une fois qu’on porterait le maillot, le public allait nous adopter. Et c’est ce qui s’est passé.Vous aviez eu cette phrase au moment du départ de Déhu et Fiorèse à l’OM, « entre Paris et Marseille, il faut choisir ».Sur le coup je dis cette phrase, oui, et on me l’a pas mal ressortie au moment où j’ai signé à l’OM. Disons que je n’aurais pas pu passer directement de Paris à Marseille. Parce qu’il faut être suffisamment costaud pour assumer de passer de l’un à l’autre en quelques jours et réussir malgré tout à inverser la tendance.

Ce jour-là, Fabrice Fiorèse avait vécu un retour très compliqué au Parc des Princes.#PSG

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mais Sylvain c’était quelqu’un de gentil Côté esthétique c’est le Parc des Princes, c’est sûr, avec son emplacement en pleine ville, le périph qui passe en dessous. Et côté effervescence, parfois c’est le Vélodrome, c’est top quand même.Comment vous sentez le match de dimanche ? Plutôt Paris malgré le contexte à ce qu’on a cru comprendre.Oui. C’est justement parce que c’est un contexte qui pue que les gars vont tout donner. Ils savent que c’est un match particulier, ils savent qu’ils sont critiqués en ce moment, et ils savent tout ce qui se passe autour du club ces derniers jours. Avec tout ces histories, s’ils ne sont pas motivés là, ils ne le seront jamais. Donc je pense qu’ils vont se sortir les doigts entre guillemets et qu’ils vont s’imposer de belle manière. Après, ce n’est pas parce que je dis ça que ça va être facile, aucun Classique n’est facile, mais après trois matchs nuls de rang, c’est l’affiche parfaite pour regagner l’adhésion du public.