"On pense toujours battre la Belgique, aussi irréaliste cela soit-il" : Sport/Foot Magazine sur PC


Après deux tournois loupés, l’équipe nationale des Pays-Bas opère son retour au sommet. La phase de poules ne devrait pas poser problème, avec l’Ukraine, l’Autriche et la Macédoine du Nord. Et après? La parole est à Aad de Mos.

Les Pays-Bas n’ont plus disputé de grand tournoi depuis 2014 et le Mondial brésilien, théâtre du plongeon de Robin van Persie contre l’Espagne (1-5), de la surprenante défense à cinq de Louis van Gaal, de la demi-finale contre l’Argentine et de la finale de consolation enlevée face au Brésil. Un nouvel exploit, après la médaille d’argent obtenue avec Bert van Marwijk en Afrique du Sud quatre ans plus tôt…

mais j’ai l’impression que les consultants TV ont été fatals à Babel et qu’ils ont influencé De Boer De Boer doit rester au-dessus de la mêlée Il a prouvé qu’il avait le niveau requis et je lui fais totalement confiance Les qualités physiques prendront de l’importance et l’équipe forme un ensemble C’est plus important que l’expérience. L’absence de Virgil van Dijk, blessé, est un coup dur. À quel point va-t-il manquer à l’équipe? DE MOS : Son absence aura un impact considérable. Van Dijk est un leader, son jeu de position est fantastique, comme son coaching. Il impressionne l’adversaire. Son charisme est très important et on va remarquer son absence, mais même sans lui, la défense reste très solide. De Vrij et De Ligt sont brillants dans la compétition la plus ardue sur le plan défensif. De Vrij a été le meilleur défenseur, voire le meilleur joueur de l’Inter et De Ligt peut devenir capitaine de la Juventus la saison prochaine. Ajoutez Blind dans une défense à trois ou à cinq et vous avez une ligne très valable, surtout contre des équipes qui procèdent avec deux attaquants. Mais on encaisse parfois des buts facilement évitables. La concentration sur les phases arrêtées est un des points faibles de l’équipe, comme, peut-être, les contres. Elle n’est pas à son aise quand elle joue avec quarante mètres d’espace dans le dos. On se crée toujours des occasions contre les Pays-Bas. L’attaque a toujours fait la renommée des Pays-Bas, mais c’est maintenant le contraire : ils possèdent une défense de niveau mondial et une attaque moyenne. Comment l’expliquez-vous? DE MOS : Des talents commencent à émerger dans la levée suivante. Je pense à Noa Lang et à Myron Boadu, de l’AZ, mais de fait, les attaquants actuels ne font pas partie de l’élite absolue. Toutefois, l’équipe peut se créer des occasions via Berghuis et Depay et l’entrejeu. Reste à les convertir. Depay, Weghorst et Berghuis ne sont pas Kane, Mbappé ou Lukaku. C’est pour ça aussi que nous ne sommes pas favoris. Qui l’est? DE MOS : La France, l’Espagne, la Belgique, l’Angleterre et l’Italie. Cette dernière répond toujours présente dans les grands tournois. Pas l’Allemagne. Elle ne possède pas les qualités requises pour le moment. Pour la Belgique, c’est le moment ou jamais: ses meilleurs joueurs auront sans doute leurs meilleures années derrière eux à l’issue du tournoi. La Belgique est une candidate au titre encore plus sérieuse qu’au Mondial 2018 : elle joue plus professionnellement et n’insiste pas à tout prix pour marquer le 3-0 ou le 4-0. Un score de 2-0 suffit, elle met le verrou et ne fait plus de folies. Les joueurs sont mûrs. La pression qui pèse sur l’équipe ne joue aucun rôle : tous les internationaux en ont l’habitude dans leur club. Pouvez-vous comparer les deux équipes? DE MOS : La Belgique est plus chevronnée et a une attaque de classe mondiale. Elle est fragile en défense, à l’exception de Thibaut Courtois. Thomas Vermaelen, Jan Vertonghen, Toby Alderweireld. Ils sont un peu sur le retour. Jason Denayer n’a pas la classe mondiale. De ce point de vue, les Pays-Bas et la Belgique offrent des images inverses, mais l’entrejeu néerlandais est supérieur. Les Pays-Bas sont donc favoris face à la Belgique? DE MOS : Si je pouvais choisir entre tous les favoris, je préférerais que ce soit la Belgique qui joue contre nous. Je pense que la France, l’Espagne et l’Angleterre sont plus fortes que les Diables rouges. En plus, un match Pays-Bas-Belgique est toujours spécial. C’est un derby et ce serait un match palpitant, bien qu’en tant que Néerlandais, on pense toujours qu’on va battre la Belgique, aussi irréaliste cela soit-il ( Rires). Dernière question : qu’espérez-vous de ce tournoi? DE MOS : Que la pandémie soit quelque peu vaincue, qu’il puisse y avoir du public aux matches et qu’on retrouve un peu de joie dans les rues. J’espère revoir la fameuse fièvre néerlandaise, qui fait qu’on a gagné le titre avant même le début du tournoi.