Paddy Pimblett, superstar en devenir


Avec son look d’enfer et ses punchlines savoureuses, Paddy « The Baddy » Pimblett ne laisse personne indifférent. Portrait du combattant britannique qui marche dans les pas d’un certain Conor McGregor avant son deuxième combat à l’UFC, ce samedi soir (en direct et en exclusivité à partir de 20h sur RMC Sport 2) à Londres face à Rodrigo Vargas.Certains l’adorent. D’autres le trouvent surcoté et espèrent sa chute. Patrick « Paddy » Pimblett est encore loin de son objectif de ceinture des légers de l’UFC, où il va combattre pour la deuxième fois ce samedi soir face au Mexicain Rodrigo Vargas à l’occasion du retour de l’organisation à Londres. Mais le combattant de Liverpool a déjà quelque chose que beaucoup n’auront jamais: il ne laisse personne indifférent. A 27 ans, Paddy « The Baddy » (son surnom) a tout d’une superstar en devenir.>>, déjà. Avec sa coupe au bol et sa gueule d’ange, il ressemble à un membre des Beatles, le plus célèbre groupe musical de sa ville. Pour les connaisseurs de catch, il a surtout des gros airs du regretté Owen Hart (on invite ceux qui ne connaissent pas à googliser tout ça). Il y a l’attitude, aussi, cette faculté à attirer la lumière quand il prend un micro et à lâcher des punchlines qui font mouche avec son accent de Scouser hyper prononcé. « Certaines personnes ne répondent pas aux questions car ils ont peur d’énerver des gens. Mais je ne me dérobe jamais, je dis toujours ce que je pense. »

« Conor est la plus grande star de l’histoire du MMA. Mais je vais être encore plus grand que ça »

Aucun doute, le garçon connaît les codes pour faire parler de lui. Beaucoup en ont même tiré un parallèle avec Conor McGregor. Très prématuré et très compliqué à assumer. Mais Pimblett ne se dérobe pas devant la montagne à gravir : « Cette comparaison est flatteuse car Conor est la plus grande star de l’histoire du MMA. Mais je vais être encore plus grand que ça. Il a attiré des millions de nouveaux yeux sur ce sport et je vais en ramener des millions d’autres. » Il faudra pour cela assumer dans la cage, où il a encore beaucoup de défaits à corriger mais aussi beaucoup de qualités développées dans un parcours qui prouve qu’il n’est pas juste une grande gueule.Paddy Pimblett se découvre une envie de MMA à 15 ans, en 2009, après avoir vu Vitor Belfort mettre KO Rick Franklin à l’UFC 103. Il se met à imaginer Bruce Buffer, le speaker de l’UFC, annoncer son nom dans l’octogone. Quelques jours plus tard, il pousse la porte de la salle Next Generation UK MMA de Liverpool. Il vient de trouver son avenir. L’objectif est clair : devenir un combattant professionnel. Animé par son rêve, il multiplie les entraînements. En se débrouillant comme il peut pour financer tout ça. « A l’école, je me suis fait prendre à vendre toutes sortes de choses, raconte-t-il. Ma prof m’a demandé pourquoi je faisais ça. Je lui ai répondu que c’était pour payer ma salle. Je lui ai expliqué que je faisais du MMA, des combats dans une cage, et elle m’a répondu : ‘Tu ferais mieux d’étudier, tu es trop petit pour ça, ça ne sert à rien d’essayer’. »Comme sa prof, beaucoup ne croient pas en lui. Trop chétif, trop frêle. Il va les faire mentir. « Parfois, je repense aux gens qui me disaient que le MMA ne me mènerait à rien. Tout ça m’aide à me surpasser pour prouver qu’ils avaient tort. » Les premiers combats pro arrivent à 16 ans, en 2011, avant des débuts pro à 17 l’année suivante. Quand on les revoit, on tombe sur une tête de poupon qui semble ne rien avoir à faire là. Mais qui sait déjà cogner fort. Après trois victoires en moins de huit mois, il rejoint le Cage Warriors, principale organisation européenne de MMA. Il va y passer près de huit ans (avec aussi deux combats au Full Contact Contenders dans l’intervalle), remportant la ceinture des plumes avant d’échouer à conquérir celle des légers.Il va surtout taper dans l’œil de la grande UFC. L’organisation lui propose à deux reprises de l’engager lors de sa série de neuf victoires entre mars 2014 et novembre 2016 mais il refuse à chaque fois. Paddy ne se considère pas encore prêt et sa situation financière au Cage Warriors, qui lui permet d’acheter une maison, de rembourser le prêt immobilier de sa mère ou de payer une nouvelle cuisine à sa sœur, lui convient. Mais quand il affronte Soren Bak pour la ceinture des légers en septembre 2018, il n’imagine rien d’autre qu’une victoire qui va le propulser à l’UFC. Raté. Le Danois s’impose par décision et brise un peu sa confiance. »Après ce combat, j’ai eu quelques problèmes de santé mentale, j’étais très déprimé, avoue-t-il au site de l’UFC. Je me disais que j’avais laissé passer ma chance et qu’elle n’allait plus revenir. Quand ma copine partait au travail, au lieu de me recoucher comme avant, je restais une heure assis à pleurer, à me dire que j’avais ruiné ma vie. » Pour sortir de cette « sombre période », il se débarrasse de quelques membres de son entourage qu’il juge toxiques, car ils l’entraînent vers les dérives de la nuit, et redouble d’efforts à l’entraînement. Ils vont finir par payer.

Paddy Pimblett, superstar en devenir

« Je connais mon destin »

n’était pas seulement un showman grande gueule. Il a longtemps assumé ses paroles avec des performances royales dans la cage. Paddy connaît le chemin à suivre.