Comme à chaque crise, les déstockeurs du vin tirent les cours à la baisse


Vautours répondant au manque de trésorerie, les bradeurs et autres casseurs de prix déjà bas inquiètent les courtiers, qui ne promettent pas de miracles, mais appellent à l’union de l’amont et de l’aval de la filière face aux tentations.

L

de faire du catastrophisme, d’entraîner toute une production vers le bas, comme on peut le constater  : en Languedoc, en Provence… » pose Jérôme Prince, le président de la Fédération Nationale des Syndicats de Courtiers en Vins et Spiritueux de France, lors de son discours de congrès le 23 juin dernier. Rappelant que « les courtiers doivent accompagner au mieux producteurs et négociants avec une éthique élevée », le courtier de Bourgogne rappelle le sens de l’intermédiation  : le respect, la confiance, la parole donnée…

Face à des « vautours », Jérôme Prince critique en conférence de presse des « gars qui appellent de nulle part, font des offres, travaillent à la casse. Nous ne promettons pas de miracle, mais nous nous adaptons. » Face à l’arrivée de nouvelles technologies sur le marché du vin en vrac, les courtiers ne cachent pas leur opposition. Évoquant le projet de « jeunes gens soi-disant brillants issus de grandes écoles parisiennes qui voient dans les difficultés ou la prospérité une manière de faire du business [et] créent une plateforme d’échanges de vin », Jérôme Prince rejette leur argument de moindre commission qu’un courtier (« ils prennent 1 % et non 4 %* ») par leur approche « dès la création de la plateforme de s’adresser à des vignobles en crise. Ça ne marche pas. Nous on a la traçabilité, l’échantillonnage… À chaque fois qu’il y a une crise, ça revient. On ne dit pas que l’on est parfait, [mais on] ne créé pas de spéculations. Ce sont ces commissionnaires qui en créent. »

Des chercheurs d’or cheminent vers les zones prospères

S’il existe une spéculation à la baisse, il y en a aussi une à la hausse. « Des chercheurs d’or cheminent vers les zones prospères  : Bourgogne et Champagne » regrette Jérôme Prince, qui pose la profession de courtier en défense de toute la filière face aux profiteurs de crise et autres tensions entre l’offre et la demande.

 

*  : Comme le veut l’usage des courtiers en vin (2 % par l’acheteur et 2 % par le vendeur).